LES PRÊTRES ET LA CUISINE
Brillat-Savarin — le célèbre cuisinier a dit:
«Les cuisiniers du clergé ont reculé les limites de l’art de faire de bons mets».
Voici quelques-unes de leurs heureuses découvertes:
– La liqueur appelée Chartreuse nous vient des moines chartreux;
– la trappistine des trappistes;
– la bénédictine des bénédictins;
– les.... je ne sais plus quoi, font l’anisette de Bordeaux.
– les rillettes de Tours ont été inventées par les moines de Marmoutiers;
– le premier parc aux huîtres par l’abbé Bonnetard, curé de la Teste;
– la fabrication du Champagne, par Dom Pérignon, de l'abbaye de Hautvillers;
– le saucisson de Béziers, par le prieur Lamouroux;
– la sauce bergougnioux, par l’abbé Bergougnioux;
– le gâteau nommé «la flognarde», par l’abbé Flognard, curé du Limousin;
– les confitures de Bar, par le frère Anselme;
– l’élixir de Garrus, par le frère Garrus;
– les terrines de Nérac, par un chanoine de Nérac;
– la truffe a été trouvée par un moine appelé Laudrin, etc.
En présence de ces heureuses découvertes, un amateur de la bonne chair, s'écriait: «Dites encore que ces hommes-là ne sont pas utiles et n’ont pas travaillé au bonheur de l'humanité.»
Au
lieu
de me réjouir comme cet homme, je pensais à deux passages de
l’apôtre Saint Paul:
«Ces sortes de gens ne servent point notre Seigneur Jésus-Christ,
mais leur propre ventre...»
(Rom. XVI, 18.)
«Car il y en a plusieurs qui ont une telle conduite que je vous ai dit souvent et que je vous le redis encore, qu’ils sont ennemis de la croix de Christ; leur fin sera la perdition, ILS ONT LEUR VENTRE POUR DIEU et ils mettent leur gloire dans ce qui est leur confusion » (Philippiens III, 18-19.)
L'écho de la Vérité - Avril 1881
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