Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LES DEUX GRANDS HOMMES DE SOUFFRANCE


Il y a quelques jours, en arrivant à notre poste de La Mastre, je tombais malade.

Pendant ma maladie, en repassant dans ma mémoire les différentes phases par lesquelles il avait plu au Seigneur de me faire passer, mes regards se portèrent sur une gravure clouée sur le mur de ma petite chambre; c'était «l'Homme de douleurs» par excellence, agonisant au jardin de Gethsémané.

Mes pensées remontèrent ensuite à plusieurs siècles en arrière, au temps ou vécut Job, le plus grand homme de douleurs qui nous soit représenté sous l'Ancienne Alliance.

Job était un homme, nous semble-t-il, qui bénéficiait de toutes les faveurs divines dont il avait joui à souhait: immenses troupeaux de boeufs, de brebis, et de tous les animaux domestiques; des serviteurs et servantes, plus que n’importe quel homme de l'Orient.

Ses fils donnaient tour à tour des festins et invitaient tous les membres de leurs familles; dans ces fêtes régnaient la plus grande joie et la plus grande gaieté. De plus, au milieu de cette opulence et de toutes ces richesses, le vieux Job sut conserver le grand principe d'obéissance et de soumission à son Créateur, se rappelant que tout ce qu'il possédait ne lui avait été que prêté.

Or, nous dit la Bible, les Esprits célestes vinrent un jour se présenter devant Dieu, et Satan, qui venait de parcourir toute la terre, vint aussi au milieu d’eux. L'Eternel prit la parole et dit à Satan: As-tu vu mon serviteur Job? Il n'y a point d'homme sur la terre qui soit aussi intègre et aussi droit que lui.

Alors Satan, qui avait cru que cet homme servait Dieu par intérêt, Lui demanda la liberté d’éprouver Job en lui enlevant tous ses biens et même sa santé, ce qui ne tarda pas d'arriver.

Tout lui fut enlevé, et tous ses amis qui l'honoraient pendant qu’il avait des biens lui tournèrent le dos, jusqu'à sa femme qui l'incitait fortement à maudire Dieu... Mais dans toutes ces terribles circonstances, Job ne pécha point et n'attribua aucune injustice à son Créateur, sa confiance en lui fut inébranlable.

Oh! quel exemple de patience et de soumission que celui de cet homme! combien il m'encourage et doit encourager tous ceux qui passent par l’épreuve!


J'en viens enfin au second, qui est Jésus-Christ. Ésaïe, le Prophète, l’appelle l'homme de douleurs habitué à la souffrance et semblable à celui dont on détourne le visage et dont on ne fait aucun cas.

Depuis Sa naissance à Bethléem jusqu'à Sa mort à Golgotha, Il n'a eu qu’une vie de souffrances continuelles. Il n’a pas souvent rencontré de la sympathie. Même ses disciples, qui l'avaient suivi pendant son voyage terrestre, qui avaient été témoins de tous ses miracles et qui l'avaient connu dans sa vie intime, l'ont abandonné au moment le plus critique.

Dieu, Son père, Lui-Même, semblait être sourd à ses supplications. Mais, malgré le lourd fardeau qui pesait sur Lui, Il ne céda jamais un seul instant.

Il avait un but devant Lui, et ce but, Jésus voulait l'atteindre, même au prix de son sang; et, Gloire à Dieu, il l’a atteint.

De la croix de Golgotha coule aujourd'hui un fleuve qui se répand toujours plus dans le monde entier. Tous ceux qui s’y plongent sont guéris et lavés de tous leurs péchés.

Jésus est une lumière, un phare, dont les rayons vont jusqu'aux extrémités de la terre et pénétrent dans les coins les plus obscurs. En un mot:


C'EST PAR SON OBÉISSANCE ET SA SOUMISSION

QU’IL EST DEVENU LE SAUVEUR DU MONDE.


Comme Job et Jésus-Christ ont été des exemples de patience, de support et des instruments de salut à travers tous les siècles, de même tous ceux qui, aujourd’hui, supporteront patiemment et sans succomber au mal les épreuves et souffrances, seront aussi des moyens de bénédiction et de salut pour des multitudes d'âmes.

Je désire, pour ma part, être toujours plus un ami de la croix et des souffrants.

Lieut. A. Muller

En avant 1899 01 07


 

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