Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LEÇON BIBLIQUE

(Pour le Dimanche 15 Janvier 1899)



Lire:

Jean, chap, IV, Versets 31 à 42

Apprendre:

Celui qui moissonne reçoit un salaire et ammasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et que celui qui moissonne se réjouissent ensemble.

Peu importe le lieu ou le milieu où la semence est jetée si elle germe et parvient à maturité.

Le vrai disciple de Jésus ne choisit point avec la même ardeur et la même conviction, il peut annoncer le salut à tous, au petit, au pauvre toujours abordable, mais chez lequel parfois manque l'énergie et le vouloir.

Au riche aussi qui nous regarde souvent avec un air de grandeur qui nous humilierait si nous ne possédions pas, nous disciples, de Jésus, le vrai trésor. Peu nous importe, nous aimons à annoncer l'Évangile à tous sans distinction de race, de pays, de langues ou de positions sociales.

Le Christianisme réel fait disparaître les barrières que l'orgueil humain a su élever. Puis aussi, ce souffle de l'Esprit infuse dans l'âme me de chacun des sentiments de fraternité, de respect et de loyauté pour le prochain quel qu'il soit.

Jésus nous a montré un bel exemple en s'arrêtant à ce puits de Samarie pour converser avec cette pauvre femme; pauvre à tous égards surtout moralement, et il nous a montré qu'il ne faut pas mépriser les petits commencements, que les conséquences et les résultats, d’une occasion si petite soit-elle, peuvent être grandiose si l'on sait profiter de cette occasion dans l'Esprit de Dieu.

Les Samaritains reçurent Jésus avec bienveillance et beaucoup crurent en lui. La bienveillance est le chemin de la conversion, à la condition de ne pas s'arrêter en route. Comme un peu de bienveillance peut encourager une âme!


Bienveillance ne veut pas dire faiblesse, lâcheté, tolérer ce qui est répréhensible, mais bien cet esprit de bonté, ce rayonnement divin qu'ont les âmes supérieures.


Que Dieu nous aide au début de cette année nouvelle, à inscrire dans notre activité de ne pas nous départir de cet esprit bienveillant!

Ces quelques jours que Jésus passait à Samarie furent pour lui une oasis dans le désert de ses tribulations, et comme dût se fortifier dans son coeur cette décision D’ALLER EN AVANT DANS LE SACRIFICE COMPLET DE LUI-MÊME POUR LE SALUT DES ÂMES!

Le meilleur des sermons, ce qui sera toujours le réel, stimulant, la meilleure explication du royaume de Dieu, c'est quand une âme se convertit. Aussi, n’ayons pour cette année 1899, dans laquelle nous venons d’entrer, qu’une passion: le salut des âmes par la Puissance et la Vertu, de Jésus crucifié, sauveur des hommes.

Major Jeanmonod.


En avant 1899 01 07

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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 22 Janvier 1899

Lire:

Jean, chap. IV, Versets 43 à 54

Apprendre:

Il y avait à Capernaüm un officier du roi dont le fils était malade. Ayant appris que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla vers lui et le pria de descendre et de venir guérir son fils qui était près de mourir.


Nous voyons ici les progrès et l’efficacité du ministère de Jésus.

Dans ce petit pays de Galilée où il a fait ses premières armes et où il a manifesté sa puissance et son autorité divines par le miracle de Cana, la réputation et la popularité du Fils de Dieu se sont élargies pendant son absence. Aussi aujourd’hui, à sa seconde visite, non seulement il n’est plus besoin qu’il confirme une fois encore sa divinité et son but, mais ON VIENT À LUI pour en éprouver les salutaires effets. Tel est le cas de cet officier du roi à Capernaüm.

Ne peut-on pas ici faire un rapprochement avec la vie ou le ministère de l’officier ou du soldat de l'Armée du Salut ou, mieux encore, de tout disciple du Christ?


Comme à son Fils, Dieu a confié une mission et départi des dons à chacun des siens.

Il était nécessaire pour Jésus d’accomplir des miracles visibles, des miracles à confondre la raison et l’intelligence humaines parce que Jésus avait à faire comprendre que son rôle ici-bas était plus qu’humain.

Si ses disciples ne peuvent se révéler dans leur milieu et sur leur chemin avec la même puissance que leur Maître, c’est parce que..... Dieu ne leur demande pas le même rôle à remplir et qu'il ne veut pas accorder à ses serviteurs des grâces et des vertus qu’ils n’aient pas à faire valoir.

Après tout, s’il s’en trouvait qui se croiraient dépourvus de tout don particulier en faveur de l'œuvre divine, ils savent que Dieu leur demande et leur accorde toujours LA PUISSANCE DE POUVOIR ÊTRE DES MODÈLES DE DÉVOUEMENT ET DE FIDÉLITÉ dans leur tâche.

Or, une vie dévouée et fidèle gagne la confiance et il n’en faut pas davantage pour rendre notre travail efficace; d’où il résulte qu’il n’y a pas lieu de se plaindre de la pauvreté de ses dons.

Une âme sanctifiée et dévouée est toujours riche et elle porte beaucoup de fruits. Pas toujours indispensable, qu’elle aille vers les âmes pour bénir, les âmes viennent souvent vers elle pour être bénies.

Et n’est-ce pas un miracle, dans ce monde de souillure et de péché, que d’être revêtus de Dieu d’une force et d’une puissance telles qu’il nous soit possible de vivre continuellement une vie pure et utile?

Oui, aux yeux du monde, de telles vies n’en sont pas des miracles moins étonnants que celui de l’eau changée en vin.

Il est nécessaire de rappeler encore que l’aliment pour entretenir et développer une telle vie, c’est d'abord la prière, qui doit être à la base de toutes nos actions, car c’est elle qui nous lie à Celui qui doit être la source et l’inspiration de notre vie tout entière dans toutes ses occupations et ses variétés.


De plus, il doit y avoir dans nos cœurs un feu sacré qui doit brûler pour le salut de nos semblables.

Le disciple de Christ, le soldat, l’officier de l’Armée du Salut n’est pas satisfait avec une vie régulière et irréprochable dans l’accomplissement de ses devoirs, tandis que les pécheurs vont en enfer.

S’il a donc gagné par sa vie de prière et de consécration la confiance de ceux qui le connaissent, il doit, comme son Maître, travailler à les sauver, et dans de telles conditions il y réussira, son ministère sera béni, Dieu le baptisera de feu et de puissance, des malades à la mort viendront à lui et seront guéris.

«Je vous ai établis, dit Jésus, pour que vous portiez beaucoup de fruits et que votre fruit demeure

À travers 1899, les instructeurs de la Jeune Armée, baptisés de feu, feront valoir certainement toutes leurs ressources pour préparer une pépinière de ces jeunes combattants, les élever selon le cœur de Dieu et pour notre sainte guerre dans notre pays, Alléluia!

A. M.


En avant 1899 01 14
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 29 Janvier 1899


Lire:

Jean, chap. V. Versets I à 17

Apprendre:

Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il y a une piscine qui s'appelle, en hébreux, Bethesda, et qui a cinq portiques. Sous ces portiques étaient couchés en grand nombre, des malades, des boiteux et des paralytiques.


La série des miracles continue et va de progrès en progrès.

Nous voici aujourd’hui à un endroit de Jérusalem, où se trouve une piscine. J’ouvre Littré sur ce mot et, comme définition, je trouve: Réservoir d’eau près du Temple de Salomon où étaient lavés les animaux qui devaient servir aux sacrifices.

Cette définition nous montre qu’en choisissant ce lieu pour accomplir toutes sortes de guérisons miraculeuses Dieu a voulu montrer aux juifs qu’aux animaux offerts en sacrifice:

Il substituait une grande victime expiatoire qui avait la vertu, la puissance de guérir et de purifier toute maladie et toute souillure; JÉSUS S’OFFRANT EN OBLATION PURE ET SAINTE DANS CE BUT. Désormais, donc, annulation des sacrifices sanglants.


Cette piscine de Bethesda avec les impotents et paralytiques de tous genres est bien l'image de ce monde de péché et de pécheurs qui nous environnent.

Nos salles de réunions sont des portiques qui reçoivent bien des aveugles et boiteux spirituels.

Les officiers, par leurs exhortations et leurs appels, les soldats, par leurs témoignages qui révolutionnent les cœurs, dévoilent les misères et les péchés, sont désignés sous l’image de l’ange qui vient agiter l’eau du réservoir.

Quant au réservoir, nous l’appelons chez nous le banc des pénitents où vient s’agenouiller le pécheur repentant pour se plonger dans les eaux de la grâce divine qui le purifient de ses péchés.

Quelle belle image du salut toujours accordé au pénitent qui s’humilie, dans cette phrase: Celui qui y descendait le premier après que l’eau avait été agitée, était guéri, quelle que fut sa maladie.

Mais la guérison de cet homme atteint de paralysie depuis trente-huit ans, n’est-elle pas l’exemple le plus frappant de cette vérité qu’il y a GRÂCE ET PARDON POUR TOUS?

Ce sont toujours les maladies les plus invétérées ou les pécheurs les plus endurcis et les plus reconnus qui nous sont montrés comme objets de guérison. Il y a là un grand sujet d’encouragement pour les officiers et soldats! Non, jamais nous ne devons désespérer devant les cas les plus rebelles et pour les pécheurs les plus enracinés dans le mal, mais sous la conviction de leur culpabilité.

Au reste, que de guérisons merveilleuses et quasi impossibles Dieu n’a-t-il pas opérées par le moyen de notre chère Armée!

Notre devoir à tous, grands et petits, sauvés en pleine santé spirituelle, c’est d’appliquer le remède quand nous entrons en contact avec les malades; appliquons-le.


* * *


Un point particulier et important à signaler chez cet homme guéri, c’est la réponse qu’il donne à la question de Jésus:

VEUX-TU ÊTRE GUÉRIT

«Seigneur, je n’ai personne pour me jeter à la piscine quand l’eau est agitée...»

Je vois là un côté par où pèchent bien des dénominations chrétiennes, une lacune qui n’existe pas chez nous et contre laquelle il faut pourtant se tenir en garde:

Bien des âmes, comme ce malade, désireraient se plonger dans le réservoir de la grâce; les appels à la repentance ont été entendus nombreux, directs et pressants, l’anxiété, les troubles intérieurs sont venus... mais, parce que personne dans des tête-à-tête particuliers ne les aura pressées à faire le pas décisif, les voilà, toujours cherchant, mais sans trouver, et elles sont encore nombreuses les âmes timides qui ont ainsi besoin d’être aidées. Le salutiste doit donc avoir un christianisme ardent, agressif, qui lui permette de dire individuellement comme Jésus-Christ: Lève-toi et marche!

Un tel miracle a naturellement soulevé la haine, la jalousie des religieux de l’époque, et ils ne trouvent rien de mieux à faire que d’enrayer ou d’arrêter les effets ou manifestations de cette guérison.

Faute de raison plus valable, ils objectent toujours le travail du Sabbat. Nous avons déjà dit plusieurs fois quelle analogie frappante il y a entre les religieux d’autrefois et les formalistes de nos jours, les difficultés rencontrées à leur contact par les salutistes et celles de leur Maître au contact des Juifs religieux!

Mais cette analogie est, pour le salutiste, le plus puissant encouragement; elle le confirme davantage dans la vérité et le pousse à suivre toujours plus étroitement les traces de son Sauveur! Alléluia!

A. Marquié

En avant 1899 01 21
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 5 Février 1899


Lire:

Jean, chap. V. Versets 17 à 31

Apprendre:

Celui qui écoute ma parole et qui croit à Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.


* * *


Le proverbe est bien vrai: — «Pas de pire aveugle que celui qui ne veut point voir, ni de pire sourd que quiconque ne veut pas entendre.»

Nous avons assez fait ressortir en parcourant l’Évangile de Luc l’endurcissement et l’incrédulité des Juifs concernant le Messie et les luttes que Jésus a eu à soutenir avec eux; nous n’y revenons pas. Mais tirons instruction des procédés employés et surtout du but poursuivi par le Fils de Dieu dans ces sortes de vraies batailles spirituelles.

Le salutiste, comme son Maître, entre souvent en contact avec des hommes animés des mêmes mobiles et partageant des opinions à peu près identiques à celles des Juifs, sous une ou des dénominations différentes, ou même il a affaire avec de vrais incrédules que les vérités les plus convaincantes ne peuvent convaincre.

Jésus nous apprend ici à ne pas perdre notre temps dans d’interminables discussions, mais à profiter de ces occasions pour exposer les grandes vérités capitales dans lesquelles sont engagés LES INTÉRÊTS ÉTERNELS; c’est aussi souvent le meilleur moyen de couper court à ces entretiens généralement ennuyeux.

D’autre part, St-Augustin a justement dit que: «la discussion ruine la foi des auditeurs...» et puis c’est souvent pour apaiser la conscience ou pour justifier ses propres actes ou son propre genre de vie que l’on veut discuter et nullement pour chercher la voie du salut afin d’y marcher.

Donc en pareil cas, et ceci est à la portée des petits comme des grands, à tant et tant de questions plus ou moins oiseuses, par lesquelles on peut chercher à nous embarrasser, répondons par le verset en tête de cette leçon, ou bien par cet autre renfermé aussi dans la lecture de ce jour:


Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie,

mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le Jugement.


* * *


Et maintenant, tant pis si nous nous répétons, mais est-il superflu de redire encore qu’admettre les vérités de l’Évangile, et même à l’occasion les répandre, n’excuse ou ne justifie nullement le jeune ou l’ancien soldat?

Jésus rendait témoignage et exhortait avec cette autorité qui lui venait de L’OBÉISSANCE ET DE LA FIDÉLITÉ AUX COMMANDEMENTS DE SON PÈRE:

«Il ne cherchait pas Sa volonté, mais la volonté de Celui qui l’avait envoyé.»

Si après cela Jésus ne pouvait pas obtenir tous les cas de salut qu’il aurait désirés, tant s’en fallait, néanmoins, par sa vie autant et plus que par ses paroles, «il convainquait de péché, de justice et de jugement». «Il pouvait rendre témoignage de lui-même.» Et nous n’arriverons à produire la même conviction chez les âmes qui nous connaissent qu’en marchant sur les mêmes lignes de notre Sauveur: FIDÉLITÉ, OBÉISSANCE. Ainsi, en sauvant nos propres âmes, nous travaillons efficacement au salut de bien d’autres.


* * *

Mais, dans la Jeune Armée, moins encore que dans la grande, les instructeurs comprennent qu’il ne faut pas prêcher dans le vague. Les bonnes volontés sont jeunes et ont toujours besoin d'être dirigées et réglementées.

Il est de toute importance que ceux qui ont mission et qualité de dresser de jeunes soldats pour Jésus-Christ apprennent à les connaître, non seulement eux individuellement, mais aussi et surtout leurs parents, leurs milieux, leurs circonstances. De la sorte, il peut être possible de tracer à certains Juniors leur attitude et leur travail comme J. S.

Oui, le système et la méthode, basés sur l’amour, sont indispensables dans la J. A. pour arriver à des résultats de plus en plus efficaces I...


Mais, dans cette direction, jusqu’ici l’œuvre n’a pas été vaine. Alléluia! Pour ne citer que Le Havre, c’est magnifique, cet entrain, ces évolutions, cet esprit salutiste qui s’y manifestent!... et nous pensons que la capitaine Lucy Armand pourra nous donner des détails encourageants sur ce qu’elle aura vu dans sa tournée d’inspection.

Vive la Jeune Armée!

A. Marquié.

En avant 1899 01 28
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 12 Février 1899


Lire:

Jean, chap. V. Versets 31 à 47

Apprendre:

Je ne tire pas ma gloire des hommes. Mais je sais que vous n'avez pas en vous l’amour de Dieu, Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas: si un autre vient en son propre nom, vous le recevez.


Les Juifs étaient prévenus contre Jésus; il ne pouvait être le Messie, le roi de gloire qu’ils attendaient et que les prophètes avaient annoncé.

Il venait de Nazareth, «pouvait-il venir quelque chose de bon de ce petit bourg?»

Et puis n’avait-il pas vu le jour dans une crèche?

Et enfin, il n’avait rien pour frapper le regard des hommes.

Aussi, il n’est pas du tout étonnant que, dans ces conditions, les miracles de Jésus, ainsi que son puissant témoignage, ne rencontrassent pas d'écho dans leur cœur.

Les Juifs de ce genre, sinon de nom, en tout cas de cœur, ne sont pas rares de nos jours. Des chrétiens ou une œuvre quelconque font-ils du bien, ON NE VEUT PAS Y CROIRE, leur sincérité est mise en doute; ON EST LOIN DE SE RÉJOUIR DE CE QU’ON FAIT POUR DIEU; et cela, parce qu’on ne porte pas le même nom, le même habit, ou qu’on ne voit pas les choses de la même manière.

Il y aura par contre des acclamations, si le bien accompli provient de quelque autre, sans s’occuper si le bien est plus grand, et s’il y a plus de sincérité. Jésus n’a-t-il pas dit au verset 43:

«Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne m’avez pas reçu. Si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez

Il me semble que ceci doit nous faire réfléchir afin de ne pas renverser les rôles et que chacun ait l’honneur qui lui est dû.


* * *


Cependant Jésus rend aux Juifs ce témoignage:

«Vous sondez les écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage de moi.

Vous devriez le voir, le comprendre et me recevoir comme Messie. Mais non, vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie»


Voilà donc le point capital:

«VOUS NE VOULEZ PAS!!!»


Beaucoup, de nos jours, sondent les Écritures, ont un semblant de piété, croient même que Jésus est le fils de Dieu et admirent son témoignage; et pourtant à ceux-là aussi II leur dit:

«Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie!!!»

Qu’attendent-elles, ces âmes, pour vouloir?

Une révolution au-dedans d’elles?

Oui!!! Mais ce n’est pas Jésus qui la fera sans leur consentement.

Il faut que ce soit nous qui commencions à céder notre volonté fière. Le poète l’a bien compris:


Dis, maintenant je veux la vie,

La liberté, le vrai bonheur;

Le démon me l’avait ravie,

Mais à toi je remets mon cœur.


Pas de fausse sincérité.

Sonder les Écritures n’est pas un brevet de piété, et dans bien des cas on n’est pas plus chrétien pour cela. Après leur avoir rendu ce premier témoignage, Jésus leur en rend un autre moins flatteur:

«Mais je sais que vous n’avez pas l'amour de Dieu.»

Les petits et les grands doivent méditer sur ces deux déclarations. Les Instructeurs devront s’efforcer de faire pénétrer dans l’esprit de leurs jeunes auditeurs, par toutes sortes d’exemples, que Jésus ne nous demande pas de paraître, mais d'être de posséder et de vivre l’amour de Dieu.

Oh! que Dieu nous soit en aide à tous!

Marius.

En avant 1899 02 04

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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 19 Février 1899


Lire:

Jean, chap. VI. Versets 1 à 22

Apprendre:

Après cela Jésus s'en alla de l'autre côté du lac de Galliée, de Tibériade. Une foule le suivait parce qu'elle voyait les miracles qu'il opérait sur les malades. Jésus monta sur la barque et là, il s'assit avec ses disciples.


* * *


Deux miracles composent la leçon d’aujourd'hui:

multiplication des pains,

marche de Jésus sur les eaux.

Oui, nous le voyons encore, c’est au milieu des foules ignorantes des lois et cérémonies religieuses que Jésus trouve accès et c’est parmi elles par conséquent que ses miracles et merveilles ont le plus d’efficacité, aussi en profite-t-il, au lieu de perdre un temps si précieux à éclairer des aveugles aussi obstinés que les juifs.

St Jean nous donne simplement l’exposé de ces miracles et il laisse au lecteur le soin d'en tirer quelques-unes des leçons spirituelles qu’ils illustrent.

Et d’abord, quel tableau que ces 5,000 personnes assises sur l'herbe par ordre du Maître, affamées et sans nourriture! Mais quel étonnement surtout durent trahir tous ces visages en constatant qu’avec cinq pains d'orge et deux poissons, Jésus avait non seulement nourri toutes ces foules, mais pu recueillir une quantité de restes supérieure aux ressources dont il disposait avant le goûter!


.... C’est toujours le même procédé employé par le Fils de Dieu.

Pour ouvrir les yeux spirituels des classes ignorantes, il s’adresse toujours aux sens matériels. Ce miracle avait 3 portées:

1° affirmer plus solidement la réalité et la puissance du Messie attendu;

2° satisfaire les besoins corporels, pour mieux préparer et disposer aux lumières spirituelles;

3° illustrer par ce fait la nourriture de l’âme dont Lui, Jésus, est le pain de vie qui peut apaiser et au-delà sa faim et tous ses besoins.


Ici, il s’agit de pain et de poisson pour figurer la nourriture de l'âme; précédemment, avec la Samaritaine, l’eau du puits servait d'image, pour satisfaire la soif.

Sachons, comme Jésus, descendre au niveau de nos auditeurs, jeunes ou anciens; nous les intéresserons toujours, si nous savons autant que possible nous servir d’illustrations ayant trait à leurs occupations journalières ou à leur genre de vie. Que Dieu nous aide, officiers et instructeurs, et nous donne sa sagesse!

Apprenons aussi à nous faire tout à tous avec St- Paul, pour en sauver quelques-uns.

Dans ce premier miracle, à relever en particulier ce détail:

Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde.

Nous y voyons une petite leçon d’économie.

C’est grand dommage, C’EST PÉCHÉ QUE DE GASPILLER LE PAIN, la nourriture principale du corps; et par application, combien plus coupable et condamnable n'est-il pas l’homme ou l’enfant qui gaspille ou laisse perdre sans en tirer parti les aliments spirituels dont Dieu lui donne occasion de se nourrir de tant de façons diverses!

Pénétrer les enfants de l’importance qu’il y a pour eux d’obéir aux lumières qui leur sont données aux écoles de Compagnie ou aux réunions. Outre la voie du salut qu’elles leur ouvrent, ils se féliciteront aussi plus tard et béniront Dieu pour les principes d’ordre économique et moral qu’elles leur auront inculqués.


* * *


Nous ne nous étendons pas sur le 2e miracle de la leçon: «Jésus marchant sur les eaux», les leçons pratiques qui en découlent ayant été tant et tant de fois exposées.

Les instructeurs peuvent, par exemple, attirer l’attention des enfants sur ces paroles de Jésus: C’est moi, n'ayez pas peur; ils leur feront comprendre que CELUI QUI PEUT METTRE SA CONFIANCE EN JÉSUS N'A PLUS RIEN À CRAINDRE, quelles que soient les circonstances par lesquelles il passe, sa puissance est toujours la même, qu’elle s’exerce dans notre vie ou dans les éléments de la nature; elle produit partout les mêmes effets...

Possédons Jésus et nous n’aurons rien à craindre, nous serons conduits sûrement, nous arriverons à bon port.

Il conduit les siens sûrement,

Et les sauve éternellement.


A. Marquié.

En avant 1899 02 11

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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 25 Février 1899


Lire:

Jean, chap. VI. Versets 22 à 41

Apprendre:

Jésus dit à la foule: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Tout ce que le Père me dorme viendra à moi et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.


* * *

C’est aujourd'hui que paraît l'application spirituelle du miracle de la multiplication des pains. Ce miracle avait gagné des foules à la cause du Messie. C’est qu'elles avaient été particulièrement satisfaites. Qu’on donne, et on se fait vite des admirateurs, des amis... pas pour soi-même, mais pour les actes de générosité accomplis.

... «Vous me cherche non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés.»

Jésus ne leur cache pas qu’il ne se fait pas illusion sur leurs mobiles et il leur dit comme à brûle-pourpoint:


«Travailler, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste toujours.»


Après les avoir éclairées, il se révèle à elles et les attire à sa cause pour LEUR BONHEUR ÉTERNEL dans les termes de la récitation de ce jour.

Quel auditoire avide et bien préparé! Comme nous le disons parfois, il le tenait dans sa main et sa prédication, ce jour-là, dut être abondamment efficace. Nul doute que Jésus n'ait récolté dans ce jour une bien riche moisson d’âmes pour le ciel.


* * *


«Je suis le pain de vie!»

Les instructeurs ont aujourd’hui en main un des plus beaux sujets pour créer chez leurs jeunes auditeurs non sauvés un peu de cette soif et de cet amour que Jésus avait si bien su allumer dans le cœur de la multitude qui l’entourait,

«Je suis le pain de vie!»

Jésus est pour l’âme ce que le pain est pour le corps. La viande la plus succulente, les friandises les plus exquises, les pâtisseries les plus alléchantes pourront un temps satisfaire l’appétit ou la gourmandise, mais que l’on vous serve à chaque repas ces mêmes aliments avec toute leur finesse, leur arôme et l'exquis qu’ils peuvent avoir, vous finirez par en être lassés; vos goûts en seront affadis et, pour varier, ils réclameront autre chose.

Le pain est la nourriture principale de l’homme, il paraît à chaque repas, et non seulement le goût ne s’en lasse jamais mais il lui est indispensable. Le pain est la vie du corps.

L’âme, à laquelle cette comparaison n’est pas applicable, qui n’éprouve pas vis-à-vis de Jésus ce que le corps éprouve vis-à-vis du pain, cette âme n’est pas vraiment entrée en contact avec le Fils de Dieu, n'a rien éprouvé de son amour; elle ne possède pas le salut.

Par cette comparaison en question, on peut amener les Juniors à s’examiner, et les plus avancés peuvent constater eux-mêmes leur état spirituel.

Est-il nécessaire de dire que cet examen n'est certes pas moins important dans les réunions de sainteté des seniors, pour ne pas dire qu’il s’applique encore de préférence à eux.

On reconnaît, par contre, la mesure de notre amour pour notre Sauveur dans la mesure de nos besoins spirituels.

HEUREUSE L'ÂME QUI A SOIF, OU PLUTÔT FAIM, — puisqu’il est question de pain aujourd’hui, — de mieux connaître, aimer et servir Celui qui l'a rachetée.

Heureuse l’âme qui vraiment peut dire avec la foule, mais alors sans mélange de désirs égoïstes:

«Donne-nous toujours de ce pain-là» ou avec la Samaritaine animée, elle aussi, des mêmes sentiments que la foule: «Seigneur, donne-moi de cette eau!».

Il n'est certainement pas facile en France de créer dans les jeunes cœurs le réel intérêt, l'amour, la soif pour les choses spirituelles.

Les enfants sont souvent élevés dans des milieux si réfractaires à l’Évangile ou en butte surtout dans les grandes villes, à tant de tentations diverses! Cependant Dieu est tout-puissant, et avec des instructeurs profondément animés eux-mêmes de cette soif et de cet amour qu’ils sont appelés à communiquer à leurs jeunes classes, nous avons maintes preuves en France que cette œuvre de la Jeune Armée n’est pas vaine.

Gloire à Dieu! Les instructeurs en comprennent de plus en plus l’importance et, de plus en plus, Dieu se plaira à couronner leurs efforts de succès.

«Seigneur, exauce leur prière!»

A. Marquié.

En avant 1899 02 18
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 5 Mars 1899


Lire:

Jean, chap. VI Versets 41 à 59

Apprendre:

Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.

Dans ses révélations, Jésus se heurte encore ici contre l’incrédulité des juifs. Leurs yeux ne savent vraiment pas VOIR LE SENS SPIRITUEL DE TOUTES LES IMAGES EMPLOYÉES; ils prennent tout à la lettre. Aussi, quelle absurdité pour eux que le langage qu’ils entendent!

Et c'est pour les plonger dans une confusion plus grande encore que le Fils de Dieu renforce son illustration par les versets à réciter... Il insiste même en ajoutant:

«Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment un breuvage.»


Non, ces religieux aveugles n'entendent rien dans ces importantes déclarations, et ces juifs ne sont pas les seuls à l’intelligence spirituelle bornée. Disons, du reste, que «ces choses sont cachées aux sages et aux intelligents et révélées aux enfants

Le langage de Jésus est à la portée de l’âme simple, droite, sincère, attirée par toute voix qui rappelle à l’abandon de tout ce qui est mal pour une vie de pureté, de sainteté. Animés des sentiments de Jésus-Christ, non seulement ses illustrations nous deviennent intelligibles, mais nous en éprouvons la parfaite, la divine justesse DANS LA MESURE OÙ NOTRE VIE S’IDENTIFIE LE PLUS AVEC LA SIENNE.


* * *


Aliments spirituels.

La leçon d’aujourd’hui est peut-être un peu difficile à expliquer aux enfants d’une façon bien claire et à leur portée, mais qu’on ne s’y trompe pas, les enfants savent bien intérieurement faire la différence entre une âme qui a la vie, dont Jésus est la nourriture, et une âme privée de cette vie.

Les instructeurs peuvent s’étendre sur ce qui doit constituer les aliments de l’âme chez leurs élèves. D’abord, ils doivent leur faire sentir qu’ils ne peuvent être sauvés, aller au ciel, sans se soumettre à un régime nutritif, sans obéir à des directions qui leur viennent de personnes animées de l’esprit de Dieu, ayant sagesse et expérience.

Les dispositions à une telle soumission révèlent le salut chez l’enfant qui se dit sauvé.

Dans l'obéissance à tout ce qui vise notre bien moral, intellectuel et spirituel, nous trouvons tous, grands et petits, joie et contentement; nous nous mouvons à l’aise, nous ne craignons rien et personne, c’est la paix intérieure, c’est l’avant-goût du ciel.

Par contre, que l’enfant se conduise à sa guise, obéisse à ses caprices, intérieurement il se sentira repris, éprouvera les premiers symptômes de ce qui pourrait entraîner dans la suite les remords les plus cuisants; ce sera le commencement de l’enfer ici-bas.

Dans une telle voie périlleuse et placé en face de celui qui ne vise et ne veut que son bonheur, sa réussite ici bas. En attendant la couronne de l’autre côté, l’enfant se sentira mal à l’aise, il rougira, il aura honte, si toutefois il n’est pas prématurément un petit être dénaturé. Qui n'a pas plus ou moins éprouvé ces sentiments-là?

Oh! les principes d’obéissance chez l'enfant! Avis aux intéressés.

Mais supposant ces principes acquis, quels sont les aliments nécessaires à l’entretien et aux progrès de la vie spirituelle chez nos juniors?

Il y en a beaucoup, les instructeurs en donnent à chaque réunion, citons-en quelques-uns:

Ne jamais manquer les réunions de compagnie.

Apprendre bien régulièrement les versets en tête de chaque leçon biblique.

Porter toute son attention aux explications, appels ou récits des intructeurs qui devraient être courts et entrecoupés de chœurs joyeux et entraînants autant que possible.

Que les jeunes sauvés témoignent et prient avec ardeur et de tout leur cœur.

Si la recommandation est nécessaire, mettre aussi tout l’entrain et la correction dont on est capable aux exercices corporels que l’on peut leur faire effectuer. Ce genre d’école, outre le délassement d'esprit qu’il procure, est un excellent développement physique et un principe de discipline chez la jeunesse, qui en comprendra plus tard la valeur.

En dehors des réunions de groupes, chercher à placer de toutes manières les Jeunes Soldats ou En Avant! chez de jeunes camarades, parents ou amis, leur prouvant par là que votre cœur est à Jésus et que vous cherchez à les amener à la même expérience.

Etc., etc.

A. Marquié.

En avant 1899 02 25
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* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 12 mars 1899

Lire:

Jean, chap. VI. Versets 59 à 71

Apprendre:

Seigneur, à qui irions-nous? TU AS LES PAROLES DE LA VIE ÉTERNELLE. Et nous avons cru et nous avons connu que Tu es le Christ, le saint de Dieu.

Les disciples eux-mêmes de Jésus, quoique animés de sentiments diamétralement opposés à ceux des Juifs, ne peuvent saisir, malgré toute leur bonne volonté, son langage imagé si expressif par lequel il se donne corporellement comme nourriture et breuvage indispensables à la vie éternelle.

«Manger sa chair !... Boire son sang !... » cette parole est dure; qui peut l’écouter?

Ce n’est pas une profonde sympathie ou admiration humaine qui peuvent faire saisir l’esprit de pareilles déclarations. Habitués à le suivre, à l’admirer, à l’entourer de leur protection, à s’enthousiasmer même de ses miracles, la plupart de ses disciples n’avaient pas même l’idée qu’ils dussent être appelés à s’identifier la vie de leur Maître... ils avaient à apprendre expérimentalement à se passer de lui pour bien se pénétrer qu’ils devaient être ses représentants, et, comme tels, qu’en eux devait s’incarner Sa propre vie.

Cette vie divine, leur mission, ils la comprendront plus tard à «la Chambre haute», En attendant, Jésus doit venir en aide à leur intelligence en leur disant:

«C’est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie

Ces quelques mots les mirent certainement au clair. Mais comme Jésus leur avait déclaré qu’il s’était donné pour la vie du monde, à ce prix-là la vie éternelle était trop chère à plusieurs d’entre eux et... ils se retirèrent.


* * *


Ce serait le cas de dire et d’expliquer ici à la jeunesse cet autre passage de Jésus: «Il y en a beaucoup d’appelés mais peu d’élus».

Autant que le christianisme ne nous présente que de belles promesses et RESTE À L’ÉTAT DE DOCTRINE, ses adhérents sont nombreux.

En général, les âmes, créées toutes à l’image de Dieu, se sentent appelées, attirées pour une telle vie... mais la pierre d’achoppement, ce qui en élimine les 99 centièmes du vrai christianisme, c’est justement LA MISE EN PRATIQUE DE SES PRÉCEPTES. On le sait bien: c’est vraiment usé que de le répéter,.. et cependant, les conséquences en sont si graves qu’on ne saurait trop y revenir, avec sagesse, tact et amour toutefois.

Naturellement il faut que l’œuvre de l'esprit s'opère chez l’enfant principalement, pour pouvoir lui parler avec fruit sur le sérieux de la véritable vie, sinon, on l’aurait vite dégoûté. Mais n’est-il pas admirable de constater combien encore cette œuvre spirituelle est plus facile à créer chez la jeunesse que chez les grands, imbus, en général, de tant de préjugés et qui veulent tout raisonner, même ce qui leur est complètement obscur!

Oui, nous le reconnaissons bien tous, la Jeune Armée est bien «l'espoir de l’avenir»: la grande difficulté pour quelques instructeurs peut-être, c’est de savoir se faire enfants avec les enfants, prendre sous l’onction divine leur langage simple, afin de les gagner à Jésus-Christ.

Mais comprenant la valeur et l’importance de la tâche et y mettant tout leur cœur, Dieu qualifiera. Que dis-je?

Il qualifie ceux qui se sentent le moins aptes et les encourage;

Il les encourage par des résultats de plus en plus brillants:

Un souffle de vie passe sur notre jeunesse salutiste française. Gloire à Dieu!


* * *

Seigneur, à qui irions-nous?

Cette déclaration spontanée de Pierre prouve qu’il s'est fait en lui une œuvre plus profonde, certes, que chez ces disciples qui abandonnent le Maître. Pierre n’était pas gagné à Jésus-Christ à cause des miracles accomplis ou par la simple foi à sa divinité. Son cœur a été gagné par l’amour et le dévouement constatés, et, intérieurement, sans en bien comprendre encore les conséquences, à l’exemple de son Maître, il a été épris d’une même passion et c’est avec chaleur qu’il fait la profession de foi que vous lisez en tête de la leçon.

Voilà la vraie foi, celle qui communique la vie, le zèle, l’amour. Que ce cri de Pierre devienne celui d’un grand nombre parmi les enfants de la France!

A. Marquié.

En avant 1899 03 04
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 19 Mars 1899


Lire:

Jean, chap. VII. Versets 1 à 25

Apprendre:

La fêle des Juifs, la fête des Tabernacles était proche. Les frères de Jésus lui dirent: Pars d'ici et va en Judée afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. Personne n'agit en secret lorsqu'il désire paraître: si tu fais ces choses, montre-toi toi-même au monde. CAR SES FRÈRES NON PLUS NE CROYAIENT PAS EN LUI.

Au fur et à mesure que le ministère de Jésus tire à sa fin, sa situation sur la terre devient de plus en plus aiguë. Désormais, il ne peut plus circuler librement. Après les dernières déclarations — «si dures à écouter» — les Juifs, non seulement le poursuivent plus que jamais de leur haine, mais ils cherchent ou provoquent la première occasion pour mettre la main sur lui.

Nous voyons aujourd’hui que l’incrédulité sur sa divinité s’étend jusqu’à ses frères, et ceux-ci, loin de l’entourer de leur protection, le repoussent et, sur un ton de reproche, veulent le renvoyer en Judée.

Dépeindre un peu les souffrances morales de Jésus, incompris même de ceux de sa maison.

Le même cas ne se présente-t-il pas, et assez fréquemment, parmi les salustistes?

N’avons-nous pas les uns et les autres des frères et des sœurs dans les ténèbres du péché, révoltés contre nous, ne croyant pas à notre salut et parfois nous reniant, et, s’ils le peuvent, nous chassant?

C’est qu’il se produit alors dans la famille le même effet que produisait Jésus au milieu de ses frères ou parmi les Juifs en général.

Le sauvé, par sa vie fidèle et dévouée à la cause de Jésus, condamne, couvre de confusion, ceux de sa maison, et, s’il ne les gagne pas pour son maître, il est souvent rejeté, repoussé.

Mais à ceux qui passent par de telles phases, Jésus laisse cette parole rassurante:


«Prenez courage, j’ai vaincu le monde»


Nous savons aussi qu’après la pluie vient le beau temps et que la guerre ou les persécutions sont toujours le prélude d’une victoire prochaine pour quiconque PERSÉVÈRE dans le bon combat, avec Jésus pour capitaine.

Peut-être ne se trouve-ils pas beaucoup de juniors en France qui connaissent une opposition violente pour leur foi ou leur dévouement à Jésus-Christ. Mais si les difficultés ne sont pas de ce côté, elles n’en existent pas moins d’autre part et non moins funestes aux progrès de l’œuvre.

Qui ne sait qu’il est généralement, pour les jeunes comme pour les anciens, plus facile de tenir bon dans les persécutions que quand ils peuvent donner libre cours à leurs actes de foi et de consécration?

Dans le premier cas, nous voyons au moins se confirmer les déclarations de J. C. à l’égard de ses disciples:

«Vous aurez des tribulations dans le monde», et une telle expérience est un fortifiant pour le disciple du Sauveur, parce qu’elle lui prouve qu’il suit bien la voie de son Maître.

Par contre, la voie du Salut, qui ne rencontre pas d’opposition, côtoie tout le long le sentier du relâchement.

Le cœur, à la merci de toutes sortes de tentations, risque fort d’être insensiblement repris par les convoitises du monde et ses anciens mauvais penchants, d’où résulte la vie rétrograde.

Oui, pour parer à de tels dangers, d’autant plus pernicieux qu’ils gagnent la jeunesse à son insu, il faut notre Jeune Armée avec ses méthodes et sa réglementation sage et inspirée.

Il faut une Jeune Armée qui sache, par l’accueil le plus simple, le plus cordial et le plus sympathique possible, attirer à elle tous les enfants, les conduire au salut pour les élever ensuite en vrais petits soldats de Jésus-Christ, conformément aux prescriptions données par le Brigadier Roussel-Schoch dans ses articles: «L’Espoir de l’avenir», que tous les Instructeurs français — et non, seulement les Suisses — sont invités à suivre ponctuellement dans la mesure des éléments et des forces dont ils disposent.

Camarades instructeurs, tous à l’œuvre et sans relâche: un avenir plein de réjouissance prouvera la valeur de vos premiers efforts.

Vive la Jeune Armée française!

A. Marquié.

En avant 1899 03 11
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 26 mars 1899


Lire:

Jean, chap. VII. Versets 1 à 25

Apprendre:

Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria: Si quelqu’un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein.

Pour varier, nous pouvons aujourd’hui concentrer la leçon sur les réflexions suggérées par ce verset d’autant plus que nous avons assez parlé précédemment sur les chemins de plus en plus difficiles, où les Juifs formalistes ont engagé notre Sauveur pour l’y conduire jusqu’au Calvaire.

Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive.

C’est un appel partant du fond du cœur de Jésus et pour couper court justement à ces interminables discussions contre ces Pharisiens et ces Juifs.


Ces gens-là n’avaient pas soif de justice, de vérité, de vie sainte et pure.

Ils ne pouvaient alléguer une sincère incrédulité vis-à-vis de la divinité de Jésus, car, jusqu’à ce jour, ils avaient été témoins d’assez de miracles et merveilles de sa part pour attester que ce ne pouvait être là l’œuvre d’un homme.

Non, condamnés dans leurs cérémonies formalistes, dans leur orgueil, dans leur vie tout entière, ils ne pouvaient supporter l’éclat de la pure lumière. Il n’y a rien à faire, pense Jésus, laissons-les et faisons appel aux âmes droites et de bonne volonté.

Ah! Jésus aime mille fois mieux avoir affaire avec des enfants qu’avec des gens de cette trempe. Naturellement, il y a à créer cette soif chez l’enfant; mais, n’étant pas encore enracinés dans le mal ou les mauvais penchants, à cause de leur jeunesse, combien plus facilement les enfants sont influencés gagnés, une fois qu’on a pu les atteindre!

Que sous des images simples, par des exemples frappants ou des illustrations de leur bord, on leur présente l’amour de Jésus; qu’on mette toute son âme dans leur instruction spirituelle, et il nous suffira, je crois, de les avoir attirés à nos réunions pour nous assurer tôt ou tard leur salut.


Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein.

On sait que ce sont-là les fruits, les conséquences, les manifestations du salut. Les Instructeurs pourraient préciser quelques-uns des nombreux effets par lesquels se manifestent la sincérité de l’âme qui s’est donnée à Dieu et le témoignage de son adoption.

Après le banc des pénitents, l’âme, vraiment sincère, entre dans la voie de la sanctification. Elle éprouve en elle, comme fruit de la justice de Dieu qui lui est appliquée par la foi, un titre d’héritière du ciel, une paix, une joie spirituelle; en un mot, un bien-être intérieur, indescriptible et proportionné à son degré d’humiliation.

Ce sont «les fleuves d'eaux vives qui jaillissent de son sein...» Au reste, ce qui alimente ce bonheur intérieur, ce sont toutes LES MERVEILLEUSES PROMESSES DIVINES, ET ÉTERNELLES DONT ELLES SE SENT ASSURÉE.


Mais le salut, la VRAIE foi en Jésus-Christ, produit mieux que tout cela.

Par un sentiment instinctif de reconnaissance, chez l’enfant comme chez la grande personne, il découle du cœur régénéré un désir profond qui le pousse à se dévouer, à se donner pour «Celui qui l’a sauvé».

Si ce sentiment n’y est pas, le salut n’a pas été foncièrement sincère; il n’a pas été inspiré par le plus pur mobile, le dégoût profond du péché et l’unique soif de pureté et de sainteté.

Le vrai don de soi-même à Jésus-Christ produit donc deux principaux effets: BONHEUR INTÉRIEUR et RECONNAISSANCE qui nous pousse à faire pour d'autres ce qu’on a fait pour nous par rapport au salut.

Ces résultats ne se manifestent pas moins chez le jeune que chez l’adulte.

Que Dieu se suscite parmi nos Juniors de vraies, de foncières conversions, et qualifie dans ce but, de mieux en mieux, les précieux Instructeurs!

A. Marquié.

En avant 1899 03 18
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 26 Mars 1899


Lire:

Jean, chap. VIII. Versets 1 à 11

Apprendre:

Alors, s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: «Femme, où sont ceux qui t’accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée?» Elle répondit: «Non, Seigneur.» Et Jésus lui dit: • Je ne te condamne pas non plus; va et ne pèche plus.»


Les paroles et les actes du Seigneur Jésus sont semblables à des fruits exquis. En effet, toutes les pages de l’Évangile nous font, en quelque sorte, goûter, savourer, ce délicieux fruit: LA CHARITÉ.


Prenez le Christ en société ou dans la solitude, suivez-le en Judée ou en Galilée et même jusqu’en Samarie, partout où il porte ses pas s’exhale cet agréable parfum. Les pécheurs de toutes les catégories peuvent aller sans crainte à Lui, ils ne rencontreront, dans les profondeurs comme à la surface de son cœur, que des sentiments de compassion et de miséricorde.


* * *


Et vous, pharisiens hypocrites, hommes aux cœurs durs, méchants, perfides, vous pouvez aussi aller auprès de Jésus de Nazareth, avec cette malheureuse femme, que vous avez surprise commettant adultère; oui, menez-la lui! Mais je vous préviens qu’il n’aura aucune pierre à lui jeter.


NON, IL NE LANCERA AUCUNE PAROLE, AUCUN REGARD AMER SUR ELLE.

Mais II pardonnera et II oubliera son triste et noir passé...


* * *


Comprenez-vous, soldats Juniors, la leçon que renferme cet acte de notre Sauveur?

Ne veut-il pas nous enseigner

que NOUS NE DEVONS JAMAIS JETER LA PIERRE À NOTRE PROCHAIN;

que nous ne devons jamais critiquer celui qui est tombé,

MAIS que nous devons, au contraire, l’aider à se relever en priant POUR lui et AVEC lui.

Avec un cœur au rebours de celui des pharisiens, donnons la main, une main d’amour à celui que le diable a jeté par terre, et amenons-le auprès de Jésus-Christ.


Oui, mes chers petits camarades, tout en étant vrais, droits et sincères, c’est-à-dire tout en n’aimant pas le mal, le péché, nous devons, à l’exemple de notre Maître, TOUJOURS EXERCER LA CHARITÉ.

Car, voyez ceux qui, aujourd'hui, critiquent et médisent de leur prochain, sont semblables aux pharisiens d’autrefois. Ils ne vivent pas en communion avec Dieu, aussi feraient-ils mieux, beaucoup mieux, de «balayer» premièrement devant leur «porte». Voilà ce que nous enseigne la manière d’agir du Sauveur envers cette femme adultère, c’est-à-dire cette femme tombée dans l’immoralité.

Encore un mot: Il ne faudrait cependant pas dire: «Péchons afin que la grâce abonde.» Ah I non. Les paroles que le Christ adressa à la femme sont:


VA ET NE PÈCHE PLUS!


Remarquez qu’il ne dit pas: va, retourne de nouveau dans le monde et si, par malheur, tu cèdes à la tentation, si tu retombes dans l’impureté, dans l’adultère, tu reviendras en pleurant auprès de moi, et je te pardonnerai de nouveau. Non, non, ce n’est pas ainsi que le Christ parle.


VA ET NE PÈCHE PLUS!


C’est-à-dire: va dans ta famille, auprès des tiens, va à ton travail et vis désormais dans la sainteté. Avec l’ordre que je te donne, voulait-il dire:

JE TE DONNE AUSSI la force de résister aux convoitises de la chair, aux tentations cruelles qui t’assailleront sans cesse.

Oui, va et sois, à l’avenir, un fidèle témoin de mon amour et de ma puissance.

P. CHATELAIN.

En avant 1899 03 25

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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 9 Avril 1899


Lire:

Jean, chap. VIII. Versets 12 à 19

Apprendre:

Jésus leur parla de nouveau et dit: Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.

Dans notre leçon biblique de la semaine passée, nous nous sommes surtout occupés de la charité. Je vous ai dit de ne jamais jeter la pierre à votre prochain, à votre camarade, à celui qui est tombé, mais que vous deviez toujours le pardonner, et l’amener à Jésus en priant pour lui, etc.

Aujourd’hui, nous nous occuperons de la divinité de Jésus.

Comme la charité, la divinité de notre Maître apparaît à chaque pas de sa vie. Dans toutes ses œuvres comme dans toutes ses paroles, elle se manifeste avec une évidence indiscutable.

Et, cependant, lorsque dans un de ses discours II dit au peuple: «Je suis la lumière du monde», les pharisiens — qui étaient toujours autour de lui pour le surprendre dans ses paroles — trouvèrent moyen de le critiquer, ils essayèrent même de le faire passer pour un menteur; ils lui dirent: «ton témoignage n'est pas vrai».

Aujourd’hui, comme autrefois, il est des personnes extrêmement religieuses extérieurement, mais leur fond est mauvais, méchant; l’esprit de ces personnes est tout aussi critique que l’était celui des pharisiens de jadis. Ces personnes s’agitent et parfois se fâchent autour des salutistes parce que ceux-ci osent déclarer, bien hautement,

qu’ils vont au ciel,

que leurs péchés sont pardonnés,

qu’ils sont sauvés, délivrés,

et qu’ils ont l’assurance de la vie éternelle.

En entendant ces témoignages clairs, précis, rendus à la gloire de Dieu, les pharisiens d’aujourd’hui crient: «Scandale pour la religion! propres justes! Et que sais-je encore!

Mais les salutistes ne s’inquiètent pas de la méchante critique des hommes de la loi; non, ils ne s’arrêtent pas devant leurs épithètes plus ou moins gentilles. Au contraire, ça les stimule, ça les encourage à marcher toujours plus en avant sur le chemin étroit de la vie éternelle.

En effet, LES YEUX FIXÉS SUR JÉSUS, LE DIVIN SOLEIL, allons toujours en avant, camarades, dans la lumière, vers la lumière, en rendant un puissant témoignage à la puissance de Jésus.


Jésus-Christ est bien l'Homme-Dieu qui est devenu notre Sauveur bien-aimé.

C’est bien le Fils unique du Père, Celui qui est venu sur la terre prendre un corps humain et apporter ce corps sur l’autel du Calvaire en sacrifice vivant.

Oui, c’est bien lui qui, EN MOURANT SUR GOLGOTHA, NOUS OUVRIT LES PORTES D’UN MONDE DE LUMIÈRE ET DE VIE; portes que nos péchés nous avaient fermées.

Oh! oui, redisons sans cesse autour de nous qu’il est LA LUMIÈRE DU MONDE.

Ah! sans doute, le diable aurait aimé faire disparaître à tout jamais cette céleste clarté; il aurait bien voulu éteindre cette lumière divine. Et même, pendant un moment, il crut avoir réussi; il crut que c’en était fait du Christ,

Ah! oui, lorsque sur cette croix infâme, le divin Roi rendit le dernier soupir et que d’épaisses ténèbres couvrirent le soleil, il crut alors que la victoire était pour lui, Satan.

Mais non, Satan, elle n’était point pour toi cette victoire, cesse tes cris de joie, cesse tes chants de triomphe! Car vois-tu, là-bas, au fond du jardin de Joseph d’Arimathée, ce merveilleux «lever de soleil». Ah! C’EST LE CHRIST QUI EST RESSUSCITÉ!

C’est le Christ qui a vaincu les puissances de l’enfer et qui maintenant triomphe du tombeau en dissipant les ombres de la mort.

Oh! alléluia, la victoire est au ciel!


* * *


Et, comme je vous le dis plus haut, par cette résurrection, les portes du Ciel nous sont restées grandes ouvertes. La communion entre le Créateur et la créature, entre le Père et le fils est de nouveau rétablie.

Oui, béni soit Dieu, le lien de paix qui avait été rompu par le péché est maintenant renoué par la mort et par la résurrection du Seigneur Jésus.

Et maintenant, les pécheurs, grands ou petits, venant sincèrement au pied de la croix implorer la grâce de Dieu au nom de Jésus, peuvent être sauvés et en avoir la glorieuse assurance dans leur for intérieur.

Ils ont passé des affreuses ténèbres de l’enfer dans la douce lumière du ciel; ni le diable, ni la mort, n’ont plus aucune puissance sur ces âmes-là, EN TANT, BIEN ENTENDU, QUE LEUR MARCHE EST DANS L’EMPREINTE DES PAS DE JÉSUS.

«Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.»

Si Jésus n’était pas d’essence divine, s’il n’était pas notre Tout-Puissant Sauveur, comment pourrions-nous dire à l’ivrogne et à la femme tombée: — Voilà, Jésus est ton modèle, ton idéal, un idéal que tu dois réaliser. Oui, tu dois sortir de ton abîme pour monter sur le sommet de la sainteté. Mais il me semble que cet ivrogne et cette femme de mauvaise vie nous répondraient, et avec raison:

Quoi! vous me dites de sortir de la fange de l’iniquité dans laquelle je suis tombé! Vous ne savez donc pas tous les efforts que j’ai déjà faits pour en sortir, vous ne savez donc pas toutes les bonnes résolutions que j’ai déjà prises et toutes les larmes amères que j’ai déjà versées sur mon triste et noir passé.

Ah oui, je voudrais bien sortir de mon bourbier et recommencer une nouvelle vie, mais je ne puis pas, je n’en ai pas la force, je suis perdu. Personne ne peut comprendre comme je suis tombé rapidement de chute en chute jusqu'au fond du précipice.

Depuis le jour où les circonstances aidant je me suis laissé prendre dans le courant du monde, je n’ai plus pu m’arrêter je suis pris dans un engrenage duquel il m’est impossible de sortir.

Pour vous qui avez toujours eu un bon milieu un bon entourage pour vous qui aurez eu dès votre enfance une vie religieuse il est bien facile d’imiter Jésus et de marcher sur ses traces, mais pour moi pauvre victime du péché non, je ne le puis, je suis perdu.

Hélas I ce raisonnement est juste.

Combien cette doctrine supprimant la divinité de Jésus est cruelle et inadmissible. Aussi mes chers camarades voulons-nous TOUJOURS CROIRE EN JÉSUS COMME NOTRE PUISSANT SAUVEUR et nous voulons l’annoncer partout et toujours comme tel, c’est-à-dire:


Comme un Sauveur qui nous délivre de tous nos péchés

et qui nous garde dans la justice et la sainteté tous les jours de notre vie.

Alléluia!

P. CHATELAIN

En avant 1899 04 01
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 23 Avril 1899


Lire: Jean, chap. VIII. Versets 21 à 29

Apprendre:

«Celui qui m'a envoyé est avec moi, il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable.»

Aujourd’hui nous retrouvons encore Jésus occupé avec les Juifs de sa mission divine. Mais LES PHARISIENS RESTENT TOUJOURS LES MÊMES.

Non, c’est inutile, ils ne veulent rien entendre, ils ne veulent pas reconnaître Jésus de Nazareth comme leur Messie. Aussi quand II leur parla de sa mort, ils se demandèrent s'il allait se tuer, ou ce qu’il allait faire.

Alors Jésus dévoila à nouveau leur méchanceté, leur esprit mesquin, la souillure de leur cœur..., Il leur dit:

«Quand vous aurez élevé le fils de l’homme, etc. C’était leur dire ouvertement: Vous me tuerez! Vous me crucifierez !..

Et puis le Christ ajouta: Celui qui m'a envoyé est avec moi... Voilà, me semble-t-il, une sublime déclaration qui pourrait être qualifiée de présomption si elle n’était pas tombée de la bouche bénie du Prince de la vérité. «Il est toujours avec moi»

Il a été avec moi dans mon enfance.

À Bethléhem et à Nazareth, sa présence m’a entouré comme d’un cercle d’amour.

Il a été avec moi à l’âge de 12 ans, quand j’étais dans le temple de Jérusalem.

C’est Lui qui m’a inspiré les questions que j’ai posées aux docteurs de la loi, questions qui les étonnèrent au plus haut degré.

Il a été avec moi au début de mon ministère public, alors que l’esprit me conduisit dans le désert pour être tenté par le diable.

Oui, c’est Lui qui m’aida à résister aux cruels assauts de l’ennemi, et qui me fit sortir vainqueur de la lutte.

Et n’a-t-Il pas été avec moi lorsque, de ville en ville, de bourg en bourg, j’ai fait éclater mon pouvoir, aux yeux étonnés des foules qui me pressaient de toutes parts.

Oui, quand j’ai chassé les démons, et quand j’ai guéri les malades, c’est par le pouvoir et les vertus de mon Père.

Il est encore avec moi aujourd’hui, et II restera avec moi jusqu’à la fin de ma mission, c’est-à-dire jusqu’au moment où j’expirerai sur une Croix entre deux grands malfaiteurs, car je fais ce qui Lui est agréable.


* * *


Il me semble, en effet, que cette déclaration nous révèle le secret d’une vie bénie et fructueuse pour les intérêts du royaume de Dieu et de l’humanité.

Seulement:

pour pouvoir dire II est TOUJOURS avec moi,

il faut pouvoir dire: je fais TOUJOURS ce qui Lui est agréable.


Eh bien, mes chers Juniors, faites toujours la volonté de Dieu, marchez sans cesse sur le sentier de l’obéissance, ne déviez jamais, ni à droite, ni à gauche, et alors votre vie sera heureuse. Car:

SI vous sortiez de Ses voies,

SI vous méprisiez Ses commandements,

SI vous affrontiez par présomption des dangers inutiles,

VOUS NE POURRIEZ PAS COMPTER SUR SON SECOURS, SUR SA PROTECTION.


Supposez un «Junior» qui a des frères et sœurs mondains qui cherchent à l’entraîner au mal; ou supposez-le apprenti chez des gens qui méprisent l’Armée du Salut; ou dans une école, entouré de moqueurs — Oui! il est dans les voies de Dieu, car il ne peut faire autrement. Ce cher Junior doit donc se placer tous les jours aux pieds du Seigneur, en appeler à Sa promesse, et compter qu’il sera gardé.

Mais supposez un autre Junior du même âge qui irait, de gaieté de cœur, chercher ses récréations avec des jeunes gens sans crainte de Dieu et légers dans leurs discours. Il ne serait pas dans les voies du Seigneur celui-là; il se serait jeté lui-même dans le danger et il ne pourrait plus en appeler aux promesses de l’Éternel. «II NE FERAIT PAS CE QUI LUI EST AGRÉABLE», et par conséquent n’aurait aucun droit de compter sur Sa protection.

Vous vous rappelez Daniel, obligé comme jeune prince d’aller à la cour du roi, et plus tard obligé de descendre dans la fosse aux lions. C’était Nébucadnetzar qui l’avait amené à Babylone; l’épreuve venait de Dieu, en sorte qu’il fut gardé par Lui et demeura le plus saint de Ses serviteurs au milieu des pompes et du paganisme de la Cour.

La première chose à faire, pour que nous soyons gardés est donc de nous assurer que nous sommes DANS la volonté de Dieu, que nous faisons ce qui Lui est agréable; c’est-à-dire que NOUS SOMMES À LA PLACE OÙ II NOUS VEUT.

Et voici le second conseil que nous donne notre leçon: étant en communion avec le Ciel, comptons toujours sur la présence de notre Père Celeste pour nous rendre vainqueurs.

P. CHATELAIN.

En avant 1899 04 15
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 30 Avril 1899

Lire: Jean, chap. VIII. Versets 30 à 36

Apprendre:

Si vous persistez dans ma doctrine, vous serez véritablement mes disciples; et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.

Dans nos deux dernières leçons, nous nous sommes donc occupés de la divinité de notre Seigneur Jésus, et de la dureté des cœurs des pharisiens.

Nous avons vu ceux-ci entourant Jésus, et essayant constamment de le surprendre dans ses discours.

Nous avons constaté ensemble le terrible parti pris dans lequel s’étaient enfermés ces méchants pharisiens. Ils ne voulaient pas se laisser éclairer et convaincre par le fils de Joseph le charpentier...

Cependant, comme Jésus parlait avec puissance, avec clarté et amour, comme il y avait dans le son de sa voix et dans toute sa personne un «quelque chose» d’extraordinaire, de surnaturel, plusieurs de ceux qui l’écoutaient crurent en Lui. Ils crurent que c’était bien l’Emmanuel,Dieu avec nous — annoncé par le prophète Ésaïe, ch. VII. 14 et ch. IX.


Ah! la VÉRITÉ se fraye toujours une issue à travers les innombrables obstacles que les menteurs placent devant elle.

ON NE PEUT PAS L’ARRÊTER; on a beau placer digue après digue, barrière après barrière, elle renverse tout pour aller sans cesse en avant dans la lumière, en manifestant sa beauté, et en exhalant son parfum délicieux. «La vérité vous affranchira.»

Ne vous semble-t-il pas voir les premiers rayons du Soleil de Justice et de vérité dissipant la nuit épaisse des pharisiens?

Ne vous semble-t-il pas voir le Sauveur, la main levée pour briser à tout jamais les liens de ces pauvres esclaves du mensonge et de l’hypocrisie?

C’eût été si beau s’ils avaient pris la ferme résolution de persévérer dans ce magnifique, cet enthousiaste élan, émanant sûrement du St-Esprit. Oh! alors ils auraient été bien sauvés et, par conséquent, heureux.

Mais, hélas! lorsque le Maître leur déclare que, pour être ses disciples, il faut renoncer à tout, il faut tout abandonner et s’engager dans le chemin du sacrifice et du renoncement, ils ont peur, ils se fâchent! et FINALEMENT RETOURNENT EN ARRIÈRE.


Après tout, leur foi n’était point encore la vraie foi, ils étaient encore terriblement esclaves des formes extérieures et de l’opinion des docteurs en Israël.

Non, ce n’était point LA FOI QUI SAUVE, la foi qui s’épanouit dans la lumière divine, ce n’était qu’une impression passagère.


Que de chrétiens sont semblables à ces Juifs-là!

Ils veulent bien avoir une religion, ils veulent bien croire un peu en Jésus, le fils de Dieu. Ah! oui, ça ne fait pas de mal d’avoir un peu de piété.

D’autres, lorsqu’ils sont dans une réunion bénie, puissante, où on sent la présence du Saint-Esprit, ils veulent bien se convertir pour avoir le bonheur... Mais quand la parole tranchante de Dieu les invite à tout quitter pour suivre l’homme de douleur, halte-là. «C’est de l’excentricité» leur suggère le diable et malheureusement on l’écoute, on croit en lui....


La vérité vous affranchira.

L’homme est esclave, c’est un fait incontestable. Aussi esclave que cet aigle au pied duquel on a rivé une petite chaînette, aussi esclave que l’oiseau derrière les barreaux de sa cage...

L’homme est esclave de ses passions, de ses mauvaises habitudes, etc., etc.

Il me revient à l’esprit la vision de ce «ballon captif» qu’on pouvait voir à l’Exposition de Genève en 1897. Ce ballon était très bien conditionné; il ne lui manquait qu’une chose: la liberté. Il était lié à la terre par un puissant câble.

Ces Juifs, qui nous occupent aujourd’hui, étaient exactement dans cette attitude-là. Ils croyaient un peu en Jésus, mais ils étaient encore liés, enchaînés à ce monde trompeur.

Malheureusement ILS NE VOULURENT PAS QUE LE SAUVEUR BRISÂT LEURS CHAÎNES pour les mettre en liberté.

Retenons donc, mes chers Juniors, une chose de cette leçon:

Lorsque la lumière d’en haut pénètre dans une âme, cette âme doit obéir; elle doit aller en avant dans cette voie-là, sans s’inquiéter de l’opinion publique.

Et, cette âme doit croire que Jésus qui a dit: «JE SUIS LA LUMIÈRE DU MONDE, LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE» peut l’affranchir de tout péché, et la garder pure et sans tâche devant Dieu et devant les hommes.

P. Châtelain.

En avant 1899 04 22
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* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 1er Mai 1899

Lire:

Jean, chap. VIII. Versets 37 à 50

Apprendre:

Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez sans doute, parce que je suis issu de Dieu et que je viens de Sa part; car je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est Lui qui m'a envoyé.

Nous nous retrouvons encore, aujourd’hui, dans l’enceinte du temple de Jérusalem.

Jésus continue son discours sur sa mission divine; et les pharisiens deviennent de plus en plus méchants, colères. II n'y a aucune entrée dans leur cœur.

«Nous ne sommes point le produit de quelque fornication, et nous avons un unique père: Dieu,» — se récrièrent-ils, en entendant Jésus leur dire la vérité... Rien ne put arrêter le Maître de dévoiler l’état de leur cœur. Il leur lança en pleine figure cette phrase d’une logique sans pareille:

«Si Dieu était votre père, vous m’aimeriez sans doute, parce que je suis issu de Dieu».

Ne voulait-il pas leur dire: «Pourquoi donc, si vous êtes enfants de Dieu, ne reconnaissez-vous pas l’accent de mon langage? Oui, pourquoi? Ah! c’est parce que mes paroles vous sont devenues insupportables à entendre.

Et puis, il leur dit carrément: «Votre Père c’est le Démon: un menteur et un meurtrier


* * *


Avoir toutes les formes de la religion, se dire enfants d’Abraham, le père des croyants, et même aller jusqu’à se dire enfants de Dieu, d’un Dieu de lumière et de vie, et n’être après tout que des enfants de Satan, du démon, c’est triste, c’est effrayant, et ça vous fait frissonner.

Car enfin, ces pharisiens qui nous occupent, priaient, chantaient les louanges de l’Éternel et lisaient la loi de Moïse, loi écrite sur le mont Sinaï, au milieu des éclairs et du bruit du tonnerre.

Hélas! Hélas! Cette belle loi de vérité et d’amour n’était POINT ÉCRITE DANS LEUR CŒUR. Ils étaient semblables à leur Père: des menteurs et des meurtriers. Aussi Jésus ne manqua pas de le leur dire.

Représentez-vous l’effet terrible, magique, que produisirent ces vérités divines sur ces méchants pharisiens. Ils durent sentir leur prestige s’ébranler, leur autorité s’écrouler. Car, n’oublions pas qu’en plusieurs circonstances déjà, le peuple avait été tout enthousiasmé des œuvres, des miracles accomplis par Jésus.

En effet, en entendant cet orateur d’une divine, d’une céleste éloquence, le peuple allait être gagné et les pharisiens battus. Et ceux-ci le comprirent très bien, c’est pourquoi ils devinrent si furieux.


Eh bien, mes chers Juniors, voici une leçon qui doit vous intéresser et même vous captiver. Les paroles de Jésus nous démontrent avec une grande clarté qu’il est, dans ce monde et dans l’autre, deux Pères: Dieu et le Démon (le Diable).

Vous êtes enfants de Dieu SI vous marchez dans la lumière, dans la vérité et l’amour.

Au contraire:

Vous êtes enfants du démon SI vous marchez dans les ténèbres, dans le mensonge et si vous haïssez votre frère.


DEMANDEZ-VOUS DONC QUI EST VOTRE PÈRE,

SI C’EST DIEU OU LE DÉMON?


Si vous êtes enfant de Dieu, vous serez bons, patients, vrais, obéissants, etc.

Mais si vous êtes méchants, colères, menteurs, désobéissants, etc., oh! alors, vous êtes encore des enfants du démon, et vous allez tout droit en enfer.


* * *


La pente est très glissante.


Une loi fatale contraint celui qui glisse sur une pente à rouler toujours plus bas et toujours plus vite. Voyez, par exemple, cette charmante fillette. Elle a commis quelque étourderie et la maîtresse de l’école l’a gardée en classe après ses compagnes. L’enfant sait que sa mère la punira à son tour, et, pour éviter ce second châtiment, elle ment en affirmant qu’il y avait ce jour-là une leçon supplémentaire à l’école.

La mère émet des doutes; la fillette invente de nouveaux prétextes et glisse, glisse toujours plus bas sur cette pente fatale.

Ah! quand une faute est commise il n’y a qu’un seul moyen de recouvrer sa liberté:

se repentir sincèrement et rompre avec le péché.

Pour cela, une franche confession est indispensable. Si la petite fille dont nous parlons avait jeté ses bras autour du cou de sa mère en avouant sa faute et en lui demandant pardon, elle aurait évité cette terrible chute.


* * *


Le diable a été menteur et meurtrier dès le commencement, c’est-à-dire dès le jardin d’Éden, lorsqu’il tenta nos premiers parents et qu’il les fit tomber dans le péché et dans la souffrance.

II a été menteur, lorsqu’il poussa Caïn à battre et à tuer son frère Abel.

Menteur avec les frères de Joseph.

Mille fois menteur avec ce pauvre peuple d’Israël!...

Et avec Jésus, dans le désert, quel grand menteur!


AUJOURD’HUI ENCORE, LE DIABLE EST UN ÉPOUVANTABLE MENTEUR.

Lorsqu’il promet le bonheur à la jeunesse qui court après les plaisirs du monde...


Oh! mes chers Juniors, ne l’écoutez jamais, jamais; mais écoutez toujours, toujours la voie de notre adorable Sauveur qui, lui, ne prononce que des paroles de vérité.

P. Châtelain.

En avant 1899 04 29
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 14 Mai 1899


Lire:

Jean, chap. VIII. Versets 51 à 59

Apprendre:

En vérité, en vérité je vous le dis, que si quelqu’un garde ma parole, il ne mourra jamais.

Eh bien, nous voici donc arrivé à la fin de cet émouvant et intéressant chapitre ayant trait à la divinité de Jésus. Remercions ensemble l’Apôtre St. Jean de nous l’avoir donné. Car il est, pour les chrétiens, d’une très grande importance.

Ce chapitre commence par une scène bien touchante: les Scribes et les Pharisiens amenèrent auprès du Maître une malheureuse femme qui avait été surprise en adultère. .... Mais, vous vous souvenez que le Christ ne lui lança aucune pierre. Au contraire, vous vous souvenez comme II LA COUVRIT DU MANTEAU DE LA CHARITÉ, tout en l’exhortant à abandonner son péché.

Et ce chapitre finit par ces mots: «.... Alors ils (les Pharisiens) prirent des pierres pour les jeter contre lui!!»

Les Juifs haïssaient et persécutaient le Maître à cause de sa sainteté, de son influence et de la faveur divine qui reposait sur Lui. Mais la grâce de Dieu s’est avancée victorieuse, triomphante de toute opposition humaine, de toute incrédulité, de toutes les puissances des ténèbres. Il me semble que l’opposition des Pharisiens ne fait, en somme, que rendre les paroles de Jésus plus surnaturelles et plus brillantes.

Ah! ce proverbe est vrai: «C’est du choc de deux éléments contraires que jaillit la lumière.» Si les Juifs n’avaient pas continuellement essayé de surprendre et de contredire le Maître, dans tous ses faits et gestes, comme dans ses paroles, il est probable que nous n’eussions jamais eu ces sublimes déclarations.


* * *


Oui, mes chers Juniors, quiconque veut suivre le Seigneur Jésus sur le chemin étroit de la vie, de la sainteté, sera persécuté. Ce qu’on a fait au bois vert ne le fera-t-on pas au bois sec?

Ce qu’on a lait au Maître ne le fera-t-on pas aux disciples?

Et souvent, hélas! la persécution viendra de ceux-là même qui portent L’HABIT DE LA RELIGION, mais qui malheureusement N’ONT PAS LE CŒUR CHANGÉ.

Toute l’histoire de l’Armée du Salut est à l’appui de cette vérité divine. Mais n’insistons pas. Répétons plutôt avec Saint-Paul: «TOUTES CHOSES CONCOURENT AU BIEN DE CEUX QUI AIMENT DIEU».


* * * 


«Quiconque garde ma parole ne mourra jamais».

Que c’est bon de sentir que son âme est enfin entrée en possession de la vie du Ciel, que ce ne sont pas seulement quelques rayons divins qui percent la nuit, mais le jour du ciel qui s’est levé. Vienne alors la mort, ce ne sera qu’une occasion pour cette vie-là de s’épanouir.

J’ai vu, il n’y a pas bien longtemps, un jeune salutiste au moment où il allait partir pour, l'au-delà. Ce cher camarade avait donné tout son cœur et toute sa vie à Dieu. Il était bien sauvé, et les souffrances indicibles par lesquelles il dut passer l’élevèrent encore plus haut dans la vie nouvelle.

Deux ou trois jours avant que l’heure suprême de la mort sonnât pour lui, il fit appeler ses frères et ses sœurs, ses camarades et ses amis, et adressa à chacun une parole d’encouragement ou d’exhortatation. Et puis, il leur demanda de chanter:

Je vais à la Cité

Dont Christ est la lumière,

Pour y passer l'Éternité

Loin de tout adversaire.

Là-haut plus de douleur,

Car Jésus séchera nos pleurs;

Là-haut plus de douleur.

Lui-même, de sa main amaigrie par la douleur, indiquait le Ciel,... Il demanda encore un chant de guerre que lui-même proposa:

L’Éternel fonde une armée

D’hommes résolus....

C’est ainsi que cette âme vivante s’envola dans le Ciel, cette heureuse Patrie, où tout est paix, où tout est vie.


«QUICONQUE GARDE MA PAROLE NE MOURRA JAMAIS.»


P. Châtelain.

En avant 1899 05 06
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 28 Mai 1899


Lire:

Saint-Jean, chapitre IX, tout le chapitre

Apprendre:

«Nous savons que Dieu n'exauce point les pécheurs; mais SI quelqu'un l'honore et fait sa volonté, c'est celui-là qu'il exauce.

Dans le chapitre précédent, Jésus avait déclaré qu’il était la lumière du monde, et que celui qui le suivrait ne marcherait pas dans les ténèbres, mais qu’il aurait la lumière de la vie.

Or, quand Jésus de Nazareth faisait des déclarations de ce genre, il les confirmait, généralement, par des miracles. Non seulement il dit avoir la puissance divine, mais il manifesta cette puissance en guérissant les malades et même en ressuscitant des morts. Ainsi donc, pour qu’on crût en lui, à sa mission divine, il donna toujours de bonnes raisons.


* * *


L’homme, mentionné dans ce chapitre, était un «aveugle-né»; et nous trouvons les disciples du Seigneur qui lui demandent: Maître, qui a péché: cet homme ou ses parents pour qu’il soit né aveugle?»

Lisez plus loin la réponse du Maître et ce qu’il fit comme moyen de guérison. . .


Remarquez ce que fit cet homme.

IL FIT EXACTEMENT CE QUE JÉSUS LUI AVAIT COMMANDÉ DE FAIRE.


Il alla au réservoir de Siloë et revint clairvoyant. Et il fut béni dans l’acte même de l’obéissance. Quelqu’un rencontrant cet homme qui se rendait au réservoir les yeux couverts de boue, eût pu lui demander:

Comment vous sentez-vous? Sentez-vous que vous avez recouvré la vue?

«Non, eût-il répondu, je ne me sens pas mieux qu’avant d’avoir rencontré le prophète, au contraire»

Au fait, il n’était pas mieux, MAIS il faisait ce que Jésus lui avait dit, et le résultat fut qu’il recouvra la vue.

Si quelqu’un lui eût demandé, à son retour du réservoir, comment il se sentait, il eût sans doute répondu:

«Je me sens très bien; j’y vois maintenant».

Beaucoup de personnes aimeraient que leurs yeux spirituels fussent ouverts aux célestes clartés. Elles aimeraient être guéries, mais elles ne veulent pas du «moyen» que Jésus emploie. Elles repoussent, par exemple, le moyen de l’Armée du Salut! Ah! ça non, c’est trop humiliant! quoi, moi, une telle personne, être convertie dans une de ces réunions-là, non jamais! disent-elles.

D’autres ont entendu raconter comment tel et tel a été converti, il y a quelques années, et elles s’attendent à être converties de la même manière... Non, mes amis, l’aveugle qui nous occupe ne tint pas ce langage. Il ne demanda pas à Jésus d’employer le même procédé qu’il employa pour guérir l’aveugle de Jéricho, il alla droit au Seigneur et fit exactement ce qu’il lui dit de faire:

«Va te laver au réservoir de Siloë», il y alla sans argumenter.

C’était une singulière manière de rendre la vue à un aveugle; mais c’était le procédé du Seigneur, et l’homme recouvra la vue. Il nous semble à nous qu’enduire de boue les yeux d’un homme suffit justement pour le rendre aveugle.

Les voies de Dieu ne sont pas nos voies. Il nous faut Le laisser agir selon SA volonté.

Arrêtons-nous ici pour aujourd’hui; nous reprendrons la suite du chapitre la semaine prochaine. Il nous faut retenir trois choses dans cette leçon:

Se reconnaître aveugle;

Aller tout droit à Jésus;

Obéir quel que soit l'ordre donné.

P. Châtelain

En avant 1899 05 27


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* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 4 Juin 1899

Lire:

Sain-Jean, chapitre IX, Versets 8 à 24

Apprendre:

Celui que l'on nomme Jésus a fait de la boue; il l'a étendue sur mes yeux; puis il m'a dit: «Va te laver à Siloé.» J'y suis allé, je m'y suis lavé et j’y vois.

Cet homme raconta une histoire véridique. Il raconta tout simplement ce que le Seigneur avait fait pour lui...

Donnons toujours le récit de notre propre expérience. Ne faisons pas comme cet homme qui disait: «Ne faites pas comme je fais, mais faites comme je dis».


Un témoin doit toujours dire ce qu’il sait.

Le témoignage de cet homme est tout simplement ce que nous appelons à l’Armée du Salut: expérience. Il est tout heureux de pouvoir donner son témoignage devant ses voisins, ses parents et les Pharisiens.

Supposons, mes chers Juniors, que vous fussiez tous nés comme cet aveugle; que depuis votre naissance jusqu’à ce jour c’eût été la nuit noire pour vous. Maintenant, essayez de vous figurer ce que vous ressentiriez si tout à coup, sur une parole de Jésus, vos yeux s’ouvraient à la lumière du Soleil et aux beautés de la création. Oh! quels cris de joie! quel bonheur!... Il me semble que vous vous précipiteriez à genoux pour adorer Jésus. Et puis, vous voudriez dire à chacun ce qu’il a fait pour vous.

Voilà donc une faible image de ce que Jésus a fait pour ceux qui sont sauvés; aussi doivent-ils glorifier le Maître avec joie et l’adorer en esprit et en vérité.

Cet homme aurait pu éviter de répondre; il aurait pu se débarrasser de ses questionneurs en disant:

«Mais je ne l’ai jamais vu. Quand il m’a rencontré, j’étais aveugle; je ne pouvais donc pas le voir. Et quand je revins, je ne pus le retrouver.»

Non, mais il a dit: «C’est un Prophète».

Il avait du courage moral. Il tint ferme, au milieu des Pharisiens, ennemis de Jésus, et il leur dit ce qu’il pensait de Lui: «C’est un Prophète


* * *


Les juifs ne voulurent point croire que cet homme eût été aveugle et qu’il eût recouvré la vue jusqu’à ce qu’ils eussent fait venir son père et sa mère. L’altitude de ces parents ne m’inspire qu’un profond mépris. Ils avaient un noble fils; mais en disant:

«Nous ne savons comment il a été guéri», cela pourrait faire croire qu’ils doutaient de la véracité de leur fils.


Malheureusement, il est des centaines et des milliers de personnes qui font profession d’être disciples de Jésus-Christ, mais qui, lorsque le moment est venu de se déclarer pour Lui et de lui rendre témoignage se tournent plutôt, contre Lui.

Ces parents avaient pourtant une belle occasion de confesser le beau nom de Jésus et de faire quelque chose pour Lui; mais ils négligèrent cette occasion.

Pourquoi ne se sont-ils pas rangés du côté du Christ?

Probablement parce qu’ils ont pensé qu’il leur en coûterait trop.

En cela, ils représentent ces chrétiens qui ne veulent servir le Sauveur qu’autant qu’il ne leur en coûte rien; qu’ils n’ont besoin de renoncer ni à la société, ni à leur position, ni aux plaisirs mondains. Ils sont des lâches. Ainsi donc trois choses demeurent dans cette leçon:

Rendre témoignage;

Donner une expérience vraie;

Avoir du courage.

P. CHATELAIN.

En avant 1899 06 03
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 11 Juin 1899


Lire:

Saint-Jean, chapitre IX, Versets 24 et 25

Apprendre:

Je ne sais pas si cet homme est un pêcheur, mais je sais une chose: c'est que j'étais aveugle et que maintenant je vois.


Vous vous souvenez que dans notre dernière leçon nous nous sommes occupés de trois choses:

Du témoignage.

Un témoignage vrai.

Avoir du courage.

Aujourd’hui, nous resterons sur le même terrain. Nous avons vu cet aveugle qui, malgré l’opposition systématique des pharisiens, n’a point craint de crier bien haut: «c'est un prophète».

Hélas! nous avons aussi vu les parents de ce jeune homme être des lâches en face du devoir. En effet, ils ont eu une piètre attitude, que nous ne pouvons que condamner. Ils ont manqué une précieuse occasion de glorifier le Seigneur Jésus. Ils eurent probablement peur d’être chassés de la synagogue, car les juifs s’étaient déjà concertés pour faire chasser de la synagogue quiconque reconnaîtrait Jésus de Nazareth pour le Messie. Or, c’était quelque chose de bien sérieux, en ce temps-là, que d’être chassé de la synagogue.

La synagogue, c’était l’Église nationale, l’unique Église existante. Donc, en être chassé, c’était tout simplement être exclus de la société... Mais, néanmoins, les parents de ce jeune homme auraient dû se ranger courageusement sous la bannière de Jésus.

Au lieu de cela, ils dirent aux juifs qui les questionnaient: «Il a de l’âge, interrogez-le!»


* * *


Une seconde fois, l’homme qui avait été aveugle, est donc amené devant les pharisiens. «Donne gloire à Dieu, nous savons que cet hommeen parlant de Jésusest un méchant», lui dirent-ils.

Lui, sans s’intimider, répondit:

«Si c’est un méchant, je l’ignore, je ne sais qu'une chose, c’est que j’étais aveugle, et qu'à cette heure je vois.»

Il n’y avait ni incrédule, ni philosophe qui pût lui enlever cette conviction; tous les habitants de Jérusalem réunis n’auraient pu lui faire croire que ses yeux n'avaient pas été ouverts.

Ne savait-il pas qu’il avait erré à tâtons à travers les rues de cette ville pendant plus de vingt ans; qu’il avait été conduit tantôt par des enfants, tantôt par des amis, où peut-être — permettez-moi de le dire — par un petit chien?

Ne savait-il pas que pendant toutes ces années ils n’avaient pu voir ni le glorieux soleil, ni les beautés de la nature?

Oui, ne savait-il pas qu’il avait péniblement cherché son chemin jusqu’à ce jour même...


* * *


Et nous, ne savons-nous pas que nous étions aveugles, spirituellement parlant; que nos yeux étaient fermés au radieux Soleil de Justice et aux beautés du royaume divin?

Ne savons-nous pas que nous sommes sauvés, que nos cœurs sont purifiés des souillures du monde; que les choses vieilles sont passées et que toutes choses sont devenues nouvelles depuis que nous sommes allés nous laver au réservoir du Calvaire?


Autrefois, toutes les grâces et toutes les promesses de Dieu étaient pour nous un mystère.

Aujourd’hui que nos yeux sont ouverts, nous voyons toutes ces belles choses comme des réalités. Aussi n’ayons point honte de confesser le nom de Christ, notre adorable Sauveur, et de lui rendre témoignage.


Hélas! nous rencontrerons toujours des personnes aux apparences religieuses, qui portent le beau nom d’ «Enfant de Dieu» qui nous critiqueront; ces personnes ne voudront pas nous croire. Elles essayeront de nous prévenir contre l’Armée du Salut, sinon contre Jésus. Mais allons toujours en avant en gardant notre foi naïve, enfantine dans les promesses de notre Maître.

Dans nos témoignages gardons toujours LA FRAÎCHEUR DE NOTRE PREMIER AMOUR. Répétons sans cesse avec cet aveugle guéri:


«Je ne sais qu'une chose,

c’est que j’étais aveugle,

ET QUE MAINTENANT JE VOIS.


P. C.

En avant 1899 06 10
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 18 Juin 1899


Lire:

Saint-Jean, chapitre IX, Versets 26 à 41

Apprendre:

Il est très étonnant que vous ne sachiez d'où il est, cependant il m'a ouvert les yeux.

Reprenons et terminons aujourd’hui le merveilleux récit de la guérison de cet aveugle-né.

Ah! par exemple, voilà un homme qui avait vraiment l'esprit d’un salutiste. Voilà un converti d’un jour à peine, qui essaie déjà de faire des convertis, et qui, dans ce but, s’attaque aux Pharisiens, les adversaires les plus déclarés du Christ. Voulez-vous aussi devenir ses disciples, leur dit-il.

La foi de cet homme est grande; il lui semblait que tout le monde devait croire en Jésus comme dans le Messie tant attendu; il lui semblait qu’après un miracle si frappant, on ne devait plus avoir aucun doute sur la divinité de Jésus.

J’ose dire que, par la suite, cet homme devint un des meilleurs ouvriers du Seigneur à Jérusalem. Peut-être était-il au premier rang le jour de la Pentecôte, tandis que Saint-Pierre prêchait. Oui, cet homme était un travailleur, non un paresseux. Il ne se taisait pas.


* * *


Hélas! il y a tant d’enfants de Dieu, aujourd’hui comme autrefois, qui sont muets.

C’est bien triste pour des parents d’avoir des enfants muets de naissance. Ils s’en attristent, en effet, et ils en pleurent, et nous les comprenons.

Mais avez-vous jamais pensé à tous les enfants muets que Dieu a?

Les églises en sont pleines et, malheureusement, l’Armée du Salut en a aussi beaucoup dans son sein... L’homme qui nous occupe n’était point muet. Non, il glorifiait son Sauveur. Il était courageux, il parlait aux Pharisiens avec beaucoup de conviction. Mais ceux-ci ne voulurent pas se laisser persuader par ce jeune converti.

Saint-Jean nous dit qu’ils l’injurièrent et lui dirent: «Nous savons que Dieu a parlé à Moïse, mais pour celui-ci en parlant de Jésus nous ne savons d’où il est

«C’est une chose bien étrange, leur répondit le jeune homme, que vous ne sachiez d’où il est, et cependant il m’a ouvert les yeux!»

Voilà qui est logique, n’est-il pas vrai.

S’il eût fait ses études dans une école de théologie, il n’eût pas mieux répondu. C’est de la bonne doctrine. Il se tenait là, debout, comme témoin de la puissance de Jésus pour rendre la vue aux aveugles, et il semblait dire: «Je suis l’homme qui hier encore était aveugle, mais aujourd’hui j’y vois».

Il n’avait pas besoin de mettre des lunettes ou des lorgnons; il avait reçu une bonne vue, non pas la vue courte, ni faible, mais une vue aussi bonne que celle de n’importe qui à Jérusalem, et peut-être même meilleure.


* * *


Après ce magnifique témoignage, cette splendide confession de la divinité et de la puissance de Christ, ils lui dirent: «Tu es né tout entier dans le péché, et tu te mêles de nous faire des leçons!» Et ils le chassèrent.

Il en est de même aujourd’hui pour nous, si nous rendons clairement témoignage à la puissance de Jésus-Christ, le monde nous reiette!

Mais Jésus l’apprend toujours et il nous reçoit auprès de Lui. Il nous est dit: «Jésus apprit qu'on l’avait chassé».

On l’avait chassé précisément près du Seigneur Jésus qui le bénit et le prit pour son disciple. L’homme, dont la vie entière rend témoignage à Jésus peut être rejeté par le monde, mais il sera reçu dans la gloire éternelle par les Anges, et par le Sauveur qu’il aura confessé sur la terre.

P. C.

En avant 1899 06 17
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* * * LEÇON BIBLIQUE