Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 25 Juin 1899


Lire:

Saint-Jean, chapitre X, Versets 1 à 12

Apprendre:

Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.

Dans ce chapitre, l’Apôtre Saint-Jean nous donne le récit d’une de ces nombreuses et belles paraboles que Jésus a prononcées; elle est, sans aucun doute, dédiée aux pharisiens qui le suivaient partout pour le critiquer, et qui pensaient, néanmoins, être de vrais enfants de Dieu.

Pour entrer dans la Bergerie divine, il est une porte par laquelle, quiconque veut aller au Ciel, DOIT passer.

Voilà qui est très simple. Et pourtant, ces méchants pharisiens s’obstinaient à ne pas vouloir le comprendre.

Aujourd’hui encore, nous rencontrons une armée innombrable de soi-disant chrétiens dans le même esprit que les pharisiens d’autrefois; ils s’obstinent à ne pas croire dans le salut. Non, disent-ils, on ne peut pas être sauvé et en avoir l’assurance ici bas...


* * *

On peut appeler cette porte de la bergerie: «HUMILIATION ou CONVERSION».

Dès qu’un pécheur reconnaît sa culpabilité devant Dieu et qu’il s’humilie au pied de la croix, par un acte de foi, il entre dans la bergerie dont Jésus est le berger, et fait désormais partie des bienheureux du troupeau des élus de Dieu.

Mais celui qui, au contraire, ne veut pas entrer dans la bergerie par la porte étroite de la conversion, préférant y monter par ailleurs: c’est un «voleur et un brigand», a dit Jésus.

Voleurs et brigands ceux qui veulent entrer en possession du Royaume divin sans passer par la vraie conversion;

Voleurs et brigands ceux qui veulent monter au Ciel sans passer par le Calvaire, qui ne s’appuient que sur leur propre justice;

Voleurs et brigands tous ceux qui disent avec les frères de Joseph: «Nous sommes de braves gens» pensant ainsi gagner les faveurs de Dieu;

Voleurs et brigands aussi ceux qui disent; «Je n’ai ni tué ni volé; je n’ai fait de tort à personne..., ai-je donc besoin de me convertir comme un vulgaire pécheur?»

Oui: Voleurs et brigands!

Or, comme les «Voleurs et les brigands» inconvertis n’entrent pas au Ciel, tous ces gens-là descendent, par conséquent, le chemin spacieux et fatal qui mène à la perdition.

Jésus de Nazareth ne voulait-il pas dire à ces orgueilleux pharisiens: «Vous ne faites nullement partie du troupeau de Dieu, vous n’êtes nullement sur la voie du Ciel, vous n’êtes que des «Voleurs et des brigands?»


* * *


Les brebis qui sont entrées dans la bergerie, par la porte étroite, se familiarisent bien vite avec la voix du «bon berger». Oui, l’âme purifiée du péché reconnaît de suite si c’est la voix douce et subtile du «bon berger» ou la voix du «mercenaire» qui lui parle.

Cette âme ne veut plus connaître la voix du tentateur; elle fuit loin de cet «étranger» qui ne veut lui parler que pour la «dérober et la détruire...»


JÉSUS EST LA PORTE DE LA BERGERIE;

CELUI QUI ENTRE PAR LUI EST SAUVÉ.


Il entrera et il sortira, et trouvera des pâturages. Le berger marchant devant ses brebis, il écarte les difficultés du chemin et fraye une voie pour son troupeau. C’est ainsi qu’il le conduit dans de verts pâturages où elles peuvent avoir la vie avec abondance.

Vous comprenez facilement cette image?

Pour arriver à la possession de la vie éternelle, pour avoir la puissance du Saint-Esprit, il faut presque toujours passer préalablement par un chemin très épineux... Mais celui qui y marchera avec foi, avec confiance, suivant toujours l’empreinte des pas du bon berger arrive à la réalisation de cette parole de l’Écriture:


«Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son sein».


Pourquoi tant de brebis du Seigneur sont-elles si chétives, si maladives?

Pourquoi?

Parce qu’elles ne veulent pas suivre le berger sur le sentier difficile, et ELLES N’ARRIVENT JAMAIS DANS LES VERTS PÂTURAGES.

Oh! comme Jésus dois être affligé en regardant son troupeau d’aujourd’hui!

N’a-t-il pas dit:

«Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance...?

N’est-il pas le bon berger qui a donné sa vie pour sauver ses brebis de la mort et de l’Enfer?

P. Châtelain.

En avant 1899 06 24
Table des matières


* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 2 Juillet 1839


Lire:

Saint-Jean, chapitre X, Versets 12 à 21

Apprendre:

J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie, et il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.

Nous avons déjà dit que pour entrer dans le Royaume des Cieux il fallait passer par la porte étroite de la conversion; que ceux qui voulaient essayer d’y monter par ailleurs n’étaient que des «voleurs» et des «brigands».

Nous avons également dit que les brebis, faisant partie du troupeau divin, se familiarisaient bien vite avec la voix du bon berger, mais que, par contre, elles fuyaient la voix du mercenaire. L’âme purifiée du péché a l’ouïe exercée à la voix de Jésus, aux impulsions du Saint-Esprit. Et à mesure que cette âme grandit dans la vie éternelle, c’est-à-dire dans la connaissance du Seigneur, son ouïe devient toujours plus délicate; et, dans cette mesure là, elle se ferme aussi aux voix du monde et du tentateur


SUIVRE JÉSUS FIDÈLEMENT,

C’EST LE BONHEUR SUR LA TERRE ET DANS LE CIEL.

(Lisez le Psaume 23).


* * * 


Le bon berger protège ses brebis. Que le cri: «Au loup!» se fasse entendre, que le chien hurle et avertisse, vous verrez alors le vrai berger transformé en héros. Il sera capable de lutter contre le loup, de lui disputer sa proie.

En Orient, dans les temps antiques, les patriarches étaient nomades et conduisaient leurs troupeaux de brebis, de chèvres, de bœufs, de chameaux à travers le désert, ayant à lutter parfois contre le lion... David n’était qu’un simple berger, mais ce berger avait le caractère le plus intrépide. (I. Samuel ch. 16, v. 4-13 et ch. 17, v. 34-37).


Jésus, empruntant à la vie patriarcale ses images les plus touchantes, aimait à se comparer à un berger. Ne s’est-il pas appelé lui-même le bon berger? Vous pouvez encore lire la parabole de la brebis égarée (St-Mathieu, ch. 18, v. 12-14).

Par cette parabole, Il veut nous dire qu’il aime tellement ses brebis que si l’une d’elles vient à s’égarer, Il laisse là tout le troupeau pour courir après elle. Il n’a de repos, ni de trêve jusqu’à ce qu’il ait découvert la pauvre brebis retenue parmi les ronces, haletante, bêlante, désespérée... Il la prend, Il l’emporte dans ses bras d’amour, Il la réchauffe, Il la ramène au bercail; Il donnera au besoin sa vie pour elle: c’est ce qu'il a fait.


* * *


«J’ai d’autres brebis qui ne sont point de cette bergerie», a-t-il dit.

Ne voulait-il pas parler des Gentils, des païens qui, quelques années seulement plus tard, se convertirent au christianisme, sous la parole inspirée et puissante de l’Apôtre St-Paul?

Et puis, cette parole ne nous invite-t-elle pas aussi à jeter nos regards par delà les brumes de cette vie sur notre heureuse Patrie?

Là, tous les élus de Dieu ne formeront qu’un seul troupeau, sous la houlette d’un seul berger, Jésus-Christ. Oh! que ce sera beau!

Adieu les disputes de clochers!

Adieu les divergences de vues, d’opinions, de doctrines!

Tous les élus de Dieu, couverts par la gloire du «bon pasteur», vivront dans une douce et parfaite harmonie. Oh! que ce sera beau!

Après cette sublime déclaration, Jésus parle de nouveau de sa mission divine. Oui, bien qu’ayant reçu son mandat du Père, C’EST CEPENDANT VOLONTAIREMENT QU’IL QUITTE LE CIEL ET VIENT SUR LA TERRE SOUFFRIR ET MOURIR.


C’est pour nous donner la vie éternelle qu’il mourut sur la Croix, entre deux malfaiteurs.

C’est également par pur amour, c’est-à-dire volontairement, que nous devons nous approcher de l’Autel sacré du Calvaire afin d’offrir à Jésus nos cœurs, nos esprits et nos corps, pour l’avancement de son glorieux règne.


* * *


«Je donne ma vie de moi-même; j’ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre...»

Au sujet de ces paroles, il s’éleva entre les juifs de nouvelles discussions.

Quelque Démon est en lui, et il délire, disaient beaucoup d’entre eux. Comment pouvez-vous l’entendre?

Ce ne sont, en aucune sorte, les paroles d’un «possédé», répliquait-on d’autre part. Est-ce d’ailleurs un démon qui peut rendre la vue aux aveugles?

Toujours la même lutte entre la vie et la mort, entre la lumière et les ténèbres, entre le bien et le mal.....

P. Châtelain.

En avant 1899 07 01
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 9 Juillet 1899


Lire:

Saint-Jean, chapitre X, Versets 22 à 42

Apprendre:

Mes brebis entendent ma voix; je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main.

C'était l'hiver, c’est-à-dire au mois de décembre. On célébrait, à Jérusalem, la fête de la Dédicace. Fête instituée par Judas Macchabée et ses frères, en souvenir de la purification du Temple, qui avait été profané par Antiochus Épiphane... Jésus se promenait dans le Temple, sous le portique de Salomon...

Oh! non, ce n’était pas pour tuer le temps que notre Maître se promenait ainsi. Il était trop préoccupé des intérêts de son Père. Sa passion pour le salut des âmes était trop forte pour cela.

Oui, Jésus pensait sûrement à ces pauvres âmes malheureuses qui, sans cesse, rejetaient la lumière de la vie, ne préférant qu’écouter leur orgueil brutal. Ses pensées et ses sentiments s’élevaient vers le ciel. Il épanchait son cœur dans celui de son père... Aussi, lorsque les Pharisiens revinrent à la charge avec cette étrange question: Si tu es le Christ, dis-nous le franchement. Jésus termina son discours par cette belle déclaration: MOI ET MON PÈRE NOUS NE SOMMES QU’UN.


Union parfaite avec Dieu son père. Il n’y a pas deux individualités, mais une seule, c’est l’amitié. (Vous pouvez lire la Prière sacerdotale St-Jean, chap. 17, verset 11, et enfin tout le chapitre).

Comme Jésus, vivons toujours dans une entière communion d’esprit et de sentiment avec notre Père Céleste, et ayons toujours devant nos yeux ce but suprême: «LE SALUT DES ÂMES».


Ayons en horreur l’oisiveté, la paresse,

car le diable a toujours du travail pour les mains vides.


Et puis nous devons racheter le temps. Hypocrites, orgueilleux, méchants, pharisiens! ça m’indigne en voyant leurs agissements. Car, après tout, n’attendaient-ils pas le Messie, comme on attend le jour après la nuit, la santé après la maladie, le printemps après l’hiver? Eh oui, ils l’attendaient.

SEULEMENT ILS AURAIENT AIMÉ UN CHRIST À LEUR IDÉE et non pas à l’idée du «Bon Dieu». Et voilà pourquoi ils ne veulent pas recevoir Jésus comme le soleil divin. «Quoi! lui, ce pauvre, ce fils d’ouvrier, de Joseph le charpentier, lui le Libérateur d’Israël. Nous ne pouvons l’admettre!»

Et alors ils tombèrent dans un terrible parti pris qui les poussa à des brutalités féroces, puisqu’ils lancèrent des pierres sur Jésus pour ce terrible blasphème: «Moi et mon Père, nous ne sommes qu’un!»

C’est effrayant, n’est-il pas vrai?

Et pourtant, aujourd’hui encore, nous voyons ces tristes scènes se reproduire...


* * *


Un mot encore avant de laisser ce chapitre qui nous a beaucoup intéressés.

«Mes brebis ne périront jamais,» a dit Jésus.

Nous sommes malades de la maladie du péché, mais il y a un remède, c’est Jésus-Christ. Nous sommes mortels, nous nous voyons mourir, et nous voyons mourir ceux qui nous sont chers, que nous aimons le mieux: Notre père, notre mère, nos frères, nos sœurs... Mais Jésus Christ a mis en évidence la vie et l’immortalité. Il a dit:


CELUI QUI CROIT EN MOI VIVRA, QUAND MÊME IL SERAIT MORT.


P. CHATELAIN.

En avant 1899 07 08
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 16 Juillet 1899


Lire:

Saint-Jean, chapitre XI, Versets 22 à 42

Apprendre:

Cette maladie n'est pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, et afin que le fils de Dieu soit glorifié par elle.


Nous voici arrivés dans le bourg de Béthanie, tout près de Jérusalem.

Voulez-vous que nous entrions dans cette maison de belle apparence, entourée de vastes jardins et de frais ombrages. On pourrait croire qu’elle est habitée par des heureux de la terre. Hélas! non.

Voyez comme tout est morne, silencieux autour de cet asile. Mais pénétrons dans l’intérieur de cette pièce où règne un demi-jour, où la clarté du soleil est interceptée par d’épais rideaux. Ici tout est plus triste encore...

Trois personnes se trouvent dans cet appartement. Un homme, dans la fleur de l’âge, étendu sur un lit, pâle, amaigri; on voit que ses douleurs sont continuelles et très aiguës. Deux femmes, ses deux sœurs, le soignent avec des soins jaloux. Sans cesse en mouvement, elles sont pleines d'activité, elles ne se donnent aucun repos; elles mettent tout en œuvre pour soulager leur frère, qui leur est bien cher.

Vous avez sans doute deviné que nous sommes dans cette heureuse famille que Jésus honorait de son amitié et de ses fréquentes visites.

Le vieillard est Lazare, l'ami du Sauveur.

Ses deux sœurs sont: Marthe et Marie.

Bien souvent, les deux sœurs s’étaient dit l’une à l’autre: «Oh! si Jésus était ici, notre frère Lazare serait bientôt guéri.» Et le malade lui-même devait désirer la présence du Maître. Alors, Marthe et Marie se consultèrent entre elles et appelant un serviteur dévoué, elles lui dirent: «Pars en toute hâte pour la Galilée, où Jésus se trouve en ce moment, et dis-lui: Seigneur, celui que tu aimes est malade!»


Ce petit tableau de cette famille chrétienne nous apprend beaucoup de choses, mais nous n’en retiendrons que deux pour aujourd’hui:

1° Y a-t-il quelqu’un des nôtres, de nos bien-aimés, qui est malade, qui souffre? À l’exemple de ces deux sœurs, nous ne devons nous épargner aucune peine, aucune fatigue pour lui prodiguer des soins affectueux;

2° Ces deux sœurs firent mieux encore que de soigner tendrement, affectueusement leur frère bien-aimé, ELLES S’ADRESSÈRENT À JÉSUS qui, seul, peut apporter la consolation suprême, la consolation qui relève le courage abattu et qui rend l’espoir au désespéré.

Que ne va-t-on plus souvent — toujours — à Jésus-Christ, lorsqu’on a des difficultés, des épreuves, des deuils, et que tout semble crouler, s’évanouir autour de soi. Oh! alors, s’il en était ainsi, comme la vie serait plus belle et plus heureuse.

Au lieu du désespoir, il y régnerait la lumière et la paix dans les cœurs et les familles. Mais voilà, on préfère s’inquiéter, s’agiter... et pourtant bien inutilement.

Soignez donc les malades: parents, enfants, amis ou autres personnes; et priez avec foi et persévérance le Seigneur Jésus, cet Ami suprême, de s’approcher d’eux et de les bénir.


«Il est le même hier, aujourd'hui et éternellement.»


À l’appui de ce que nous venons de dire, lisez dans Saint-Mathieu, chapitre XV, versets 21 à 28: «la Cananéenne auprès de Jésus implorant sa puissance au sujet de sa fille cruellement tourmentée par le démon», et dans Saint-Luc, chapitre VIII, versets 40 à 42: «Jaïrus à genoux aux pieds de Jésus, le suppliant de guérir sa fille,», etc.

Nous continuerons ce récit la semaine prochaine.

P. CHATELAIN.

En avant 1899 07 22
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 30 Juillet 1899


Lire:

Saint-Jean, chapitre XI, Versets 22 à 42

Apprendre:

Alors Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort. Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n'étais pas là.

Nous avons laissé notre récit au moment où le fidèle serviteur de Lazare reçoit sa commission pour aller en Galilée dire à Jésus: «Celui que tu aimes est malade».

Quittons pour l’instant la famille de Béthanie et transportons-nous, par la pensée, auprès du Sauveur, exerçant sa mission de miséricorde et de charité.

Entouré de ses apôtres, Il les instruit, Il forme leur cœur à recevoir ses vertus, lorsqu’un homme tout essoufflé et couvert de poussière entre dans la maison où il est assis, se prosterne à ses pieds, l'adore et lui dit: «Seigneur, celui que tu aimes est malade».

Jésus, qui reconnaît à l’instant le serviteur de son ami Lazare, lui répond: «Cette maladie ne va point à la mort

Voilà, me semble-t-il, un brave, un fidèle, un dévoué serviteur, comme nous aimerions en rencontrer beaucoup. Il obéit promptement, ponctuellement et joyeusement à Marie et à Marthe.

Oui, tout pénétré de sa mission et sans calculer la fatigue, il court en Galilée à la recherche de Jésus. Sitôt qu’il l’a trouvé, il délivre consciencieusement son message.

Oh! mes chers amis, obéissons toujours soigneusement aux ordres légitimes de nos supérieurs. Ça honore notre Sauveur. À cet effet, lisez: «Éphésiens, chap. 6, versets 5-8.»


* * *


Deux jours se passent, pendant lesquels Jésus paraît avoir oublié son ami. Enfin, le troisième, il dit à ses apôtres: «Retournons en Judée». «Et quoi lui répondent ceux-ci épouvantés: Il n'y a que quelques jours que le peuple soulevé, etc

... Alors le Sauveur leur dit clairement: «Lazare est mort!»


* * *


SI LE MAÎTRE N'EXAUCE PAS NOS PRIÈRES ET NOS DÉSIRS COMME NOUS L'AIMERIONS; s’il ne s’approche pas de nous, aussi rapidement que nous le voudrions, IL J N’EN A PAS MOINS REÇU LE MESSAGE QUE NOUS LUI AVONS ENVOYÉ.


Mais Jésus veut éprouver notre foi. Il veut faire éclater sa puissance et ses vertus, alors que tout espoir humain s’est enfui. Restons donc calmes et confiants dans le Seigneur et ce sera notre force.


* * *


Encore un autre point en terminant cette leçon d’aujourd’hui.

Par son exemple, Jésus nous donne une sublime leçon de dévouement et de charité.

Pour une seule âme, il brave périls, persécutions, la mort même.

À peine Jésus est-il entré dans le bourg de Béthanie, qu’on prévient Marthe de son arrivée. Aussitôt elle se lève et, probablement, couverte d'habits et de longs voiles de deuil, elle court tout en larmes se prosterner à ses pieds. Retenons donc trois points de cette leçon:

1° Le dévouement du serviteur;

2° La persévérance dans la prière qui entraîne toujours l’exaucement.

3° L’exemple.

(À suivre).

P. Châtelain.

En avant 1899 07 29
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 13 Août 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XI

Résurrection de Lazare à Béthanie

Apprendre:

Je suis la résurrection et la vie: celui qui croit en moi, vivra quand même «il serait mort; et quiconque vit et croit «en moi ne mourra jamais.

.... Aussitôt Marthe se lève et couverte d’habits et de longs voiles de deuil, elle court tout en larmes se prosterner aux pieds de Jésus. La mort n’avait pas attendu le Sauveur pour frapper sa victime. Lazare était mort; sa dépouille mortelle avait été rendue à la terre; et déjà, depuis quatre jours, la pierre du sépulcre s’était refermée sur l’ami de Jésus.

«Ah! Seigneur, lui dit Marthe en l’abordant, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. . .»

Jésus, touché de la douleur de Marthe, et voulant éveiller sa foi, lui répond; «Ton frère ressuscitera.»

Celle-ci dont la foi n’était pas encore ce qu’elle devait être pour obtenir un prodige, lui répliqua:

«Je sais que mon frère ressuscitera au dernier jour» . Et sans doute son cœur ajoutait: Mais je ne le verrai plus, je n’entendrai plus sa voix chérie, sa présence n’embellira plus notre demeure.

En entendant ces paroles et connaissant ses pensées, Jésus qui voulait rendre sa foi parfaite, et lu i faire reconnaître sa divinité, lui dit d’une voix grave et majestueuse;


Je suis la résurrection et la vie.

Celui qui croit en moi vivra quand même il serait mort;

et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais.


Alors, éclairée d’une lumière surnaturelle, pleine de reconnaissance et d’amour pour celui qui daignait l’instruire avec tant de bonté, elle lui répondit avec l’accent d’une profonde conviction, et en élevant ses mains vers lui, avec l'expression de l’adoration et de la prière;


OUI, SEIGNEUR, JE CROIS QUE TU ES LE CHRIST....


Puis elle se leva, et, rentrant précipitamment chez elle, elle entra dans l’appartement où était sa sœur, en compagnie de beaucoup de Juifs, amis de la famille, qui étaient venus de Jérusalem pour la consoler et pour pleurer avec elle la mort de son frère.

Marthe s’approcha de sa sœur et lui dit tout bas, de manière à n’être entendue de personne: «Le Maître est ici et il te demande.»

Marie oublie les nombreux amis qui sont venus la consoler et prendre part à sa douleur. Prompte comme l’éclair, elle sort, elle s’en va rejoindre un autre ami, son Ami suprême, qui peut lui rendre celui qu’elle a perdu. En la voyant sortir si précipitamment, les Juifs se dirent: Elle va au sépulcre pour pleurer; et, se levant, ils la suivirent.

Marie trouva encore Jésus au lieu où l’avait laissé sa sœur. Se prosternant devant lui, elle l’adora et lui répéta les paroles de Marthe, mais avec une foi si vive, une confiance si ferme, il y avait tant de douleur dans sa voix, tant d’amour dans son cœur, et les larmes dont elle arrosait les pieds du Sauveur étaient si abondantes que les amis qui l’avaient suivie pleuraient aussi. Jésus frémit en son esprit et fut tout ému, nous dit l’Évangile.


* * *


Arrêtons-nous là pour aujourd’hui; nous reprendrons, la semaine prochaine, la suite de ce récit tragique. Trois points attirent notre attention dans le récit d’aujourd’hui:

1° La mort;

2° Les épreuves;

3° La consolation.


1. La mort plane au-dessus de notre tête, comme un aigle qui cherche à tomber sur sa proie.

Sans pitié elle enlève les vieux et les jeunes, les riches et les pauvres, les savants et les ignorants. Pour les uns plus tôt et pour les autres plus tard, mais tous sentiront un jour son étreinte glaciale; soit après une maladie plus ou moins longue, soit brusquement dans un accident, dans une catastrophe, elle vient toujours pour chacun, cette mort impitoyable.

SOYONS DONC PRÊTS À TOUTE HEURE, À CHAQUE INSTANT, et alors, avec l’apôtre Saint-Paul, nous pourrons lui dire quand elle arrivera: Ô Mort, où est ton aiguillon? Ô Sépulcre, où est ta victoire?

2. Hélas! nous en avons tous plus où moins, des épreuves.

Nous avons vu de nos bien-aimés: parents ou enfants, frères ou sœurs, partir dans l’au-delà. Et à cette heure suprême notre cœur a été comme dévoré par la douleur. Ah! comme nous comprenons les larmes de Marthe et Marie et comme nous sympathisons avec elles. «Oh! laissez-nous, chères sœurs, pleurer avec vous dans votre demeure en deuil, et laissez-nous vous accompagner au sépulcre, car nous aussi nous voulons nous mettre à genoux aux pieds de Jésus et lui exposer notre douleur,»

3. La Consolation.

Oui, la vraie consolation, LA CONSOLATION PROFONDE VIENT DE JÉSUS.

Il ne peut voir couler les larmes d’aucun affligé sans en être profondément ému. Ah! non, la voix humaine ne peut apporter un baume, un remède efficace à notre cœur labouré par l'épreuve; elle est impuissante.

Dans nos heures de deuil, regardons donc toujours vers Jésus avec foi et persévérance.

P. Chatelain.

En avant 1899 08 12
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 20 Août 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XI

Résurrection de Lazare à Béthanie

Apprendre:

Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé. Pour moi, je savais que tu m'exauces TOUJOURS; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'elle croie que c'est toi qui m'as envoyé.


Arrivé à l’entrée de la grotte où son ami dormait du sommeil de la mort, Jésus se troubla de nouveau, et il pleura. En voyant ses larmes, ceux qui l’avaient accompagné se disaient avec attendrissement: «Voyez comme il l’aimait!»

Oh! oui, Jésus sait bien aimer; il sait aimer plus et mieux que personne.

Ami dévoué, constant, son cœur divin fut accessible aux doux sentiments d’une tendre amitié.

Maintenant encore il a des amis qu’il sait aimer, sur lesquels IL PLEURE SOUVENT LORSQU’ILS S’ENDORMENT SPIRITUELLEMENT D’UN SOMMEIL DE MORT.

Il les appelle et s'efforce de les réveiller de leur assoupissement.

Ah! mais ne vaut-il pas mieux rester vivants, bouillants sous l’action du St-Esprit et être ainsi des sujets de joie pour ce grand cœur?

«Ôtez la pierre qui ferme la grotte», dit le Sauveur à ses disciples qui étaient auprès de lui. Il ressort de cet ordre, avec une évidence irréfutable, que, dans la question du salut des âmes, les «disciples» sont ouvriers avec le Maître.

Ce n’est cependant pas ce qui se voit, en général, dans le monde chrétien 

Au lieu d’être des collaborateurs fidèles, zélés avec le Sauveur, pour réveiller les âmes du sommeil de la mort, on préfère contempler, jouir, etc. ; et on laisse Jésus seul à la tâche.

Non, non, ce système-là n’est pas le système divin... «Ôtez la pierre!» tel est l’ordre du Maître.

Donnons-nous donc de la peine pour rouler cette pierre qui, souvent, est bien lourde. C’est ce que fait l’Armée du Salut.

Marie, toute tremblante, lui dit avec des larmes dans la voix: «Seigneur, il sent déjà mauvais!»

Pauvre Marthe! sa foi n’était point encore ce qu’elle devait être.

Il y avait dans son cœur un mélange de foi et de doute:


ELLE CROYAIT SANS CROIRE.


Hélas! notre foi ne ressemble-t-elle pas bien souvent à la sienne: nous croyons bien pour une certaine classe de pécheurs, mais pour ces bas tombés, nous doutons.

Ces ivrognes, ces prostituées, ces repris de justice: ils sentent mauvais, disons-nous.

Jésus répondit à Marthe:


«Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?»


On s’empressa alors d'obéir, et la pierre fut ôtée, Le Maître se recueillit un instant: son front resplendit d’une majesté divine, ses yeux se levèrent vers le ciel et, d’une voix forte, il prononça ces paroles: «Mon Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé.» Ayant achevé ces mots, sa parole prit l’expression du commandement, sa main s’éleva avec autorité, et il cria à haute voix: LAZARE SORS DU TOMBEAU!


* * *


Résumons cette leçon.

1° NOUS DEVONS AIMER COMME JÉSUS NOUS AIME, aimer d’un grand, d'un profond amour, avoir un cœur sensible aux souffrances des malheureux, qui soit toujours une fournaise ardente d’amour pour ces pauvres victimes de l’alcool, de la prostitution et de tous ces péchés grossiers, c’est-à-dire pour ceux dont on dit: «ils sentent déjà mauvais».

Oui, pleurons sur eux comme Jésus pleura sur le tombeau de Lazare.

2° A L’AMOUR NOUS DEVONS AJOUTER LA FOI, LA FOI DIVINE, celle qui croît pour tous, celle qui crie toujours: «Espoir pour toi!», car Jésus nous dit comme il a dit à Marthe, «si tu crois tu verras la gloire de Dieu.»

3° ET PUIS, À L’AMOUR ET LA FOI AJOUTONS ENCORE LES ŒUVRES. La foi sans les œuvres est morte, a dit Saint Jacques. Donnons-nous de la peine pour rouler la pierre, c’est-à-dire allons chercher les perdus: dans les carrefours, le long des haies et enfin partout où ils se trouvent, et efforçons-nous de les amener sur le chemin de la vie éternelle.


Maintenant trois choses demeurent:

L'amour;

La foi;

Les œuvres.


P. CHATELAIN.

En avant 1899 08 19
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 21 Août 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XI

Résurrection de Lazare à Béthanie

Apprendre:

Lazare, sors! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le et laissez-le aller.


Lazare sors du tombeau! À cet appel divin, Lazare s’éveille du sommeil de la mort; ses yeux se rouvrent à la lumière du jour; il se lève et regarde autour de lui, avec étonnement. Mais la mémoire lui revient bien vite.

Le sentiment de sa nouvelle vie, la vue de Jésus, celle du tombeau où il se trouvait encore, durent lui faire pressentir ce qui s’était passé.

Enfin le Sauveur commanda qu’on déliât Lazare. (Toujours le concours des disciples avec le Maître).

Débarrassé de ses suaires et des bandes dont ses pieds et ses mains avaient été liés, selon la manière dont les juifs ensevelissaient leurs morts, il put venir témoigner sa reconnaissance à son Libérateur. En compagnie de Jésus et des amis, qui étaient venus pleurer sa mort, Lazare reprit ensuite le chemin de sa demeure.


LA RECONNAISSANCE EST UNE FLEUR BIEN RARE EN CE BAS MONDE. On est entouré de personnes ingrates. Oh! ne leur ressemblons pas. Ressemblons plutôt à Lazare qui a témoigné à son Sauveur sa gratitude et sa reconnaissance pour son immense amour envers lui.

Nous aussi nous avons entendu cet appel solennel: Sors du tombeau! Et nous y avons répondu.

Nous sommes sortis du tombeau du monde, du péché, avec le sentiment d’une nouvelle vie.

Aujourd’hui, comme autrefois, comme toujours, la voix du Maître se fait entendre à l'âme pécheresse, à l’âme qui sommeille du sommeil de la mort. Jésus appelle le pécheur par son nom: Pierre, Paul, Jean, Marie, Blanche, etc., à chacun il dit: SORS DU TOMBEAU DU MONDE.

La voix puissante qui fit sortir Lazare du tombeau se fera entendre un jour à la foule des générations humaines, ensevelies dans la poussière du sépulcre et de l’oubli. Tous, riches et pauvres, savants ou ignorants, monarques et sujets, TOUS SANS EXCEPTION ENTENDRONT, DU FOND DE LEURS TOMBES, LA VOIX DE JÉSUS DIRE: Morts, levez-vous!


Heureux, oh! mille fois heureux celui qui s’est endormi dans la grâce et l’amitié de son Sauveur. Il répondra «Amen» joyeusement à l’appel divin; et puis entrera dans la joie du Seigneur au milieu des élus. Cet appel ne tardera pas à se faire entendre. Bientôt, bientôt Jésus apparaîtra sur les nuées des Cieux pour rassembler les siens.

Malheur, malheur à l’âme impure en ce grand jour! Elle essaiera de trouver un refuge dans les cavernes des montagnes ou dans les antres de la terre. Mais c’est bien en vain qu’elle criera: «Montagnes et rochers, tombez sur moi et cachez-moi devant la face de Celui qui est assis sur le trône et devant la colère de l’Agneau; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister?» (Apocalypse, ch. VI, v. 16-17).


VEILLONS ET PRIONS!

P. Châtelain.

En avant 1899 08 26
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 3 Septembre 1899


Lire:

Saint-Jean, fin du chap. XI

Apprendre:

Mais Jésus se retira dans la contrée voisine du désert, dans une ville appelée Ephraïm; et là il demeurait avec ses disciples. 


Notre étude sur ce grand miracle de Jésus: la Résurrection de Lazare, étant déjà bien longue, je ne crois pas devoir m’y arrêter beaucoup plus longtemps. Cependant, je sens que cette étude ne serait pas complète si nous ne disions pas un mot de l’étrange attitude que prirent les pharisiens à la vue de ce prodige.

L’Évangile nous dit:

«A ce spectacle, la plupart des Juifs qui étaient venus visiter Marthe et Marie, eurent foi en Jésus.»

«MAIS quelques autres, au contraire, s’en allèrent trouver les pharisiens et leur dénoncer ce nouvel acte de Jésus

Oh! que la méchanceté gisant au fond de ces cœurs hypocrites, était grande!

Pour avoir consolé deux sœurs dont le cœur était brisé par une terrible épreuve, pour avoir, en un mot, ressuscité Lazare, Jésus est accusé de je ne sais quel crime épouvantable. N’est-ce pas monstrueux. Ah! mais souvenons-nous que ses ennemis avaient juré sa perte, et la résurrection de Lazare avait porté leur haine à son comble.

Les chefs des Prêtres tinrent conseil et arrêtèrent définitivement la mort de Jésus.

«Si nous en croyons la tradition, cette décision fut prise, non dans Jérusalem, mais sur une hauteur voisine, qui a gardé le nom de «la montagne du mauvais conseil». Caïphe y possédait une maison de campagne, et son dessein, en réunissant les membres du Sanhédrin dans ce lieu retiré, était de tenir secrète la sentence portée contre le Nazaréen. Mais Jésus comptait des amis dans le conseil suprême; si Nicodème et Joseph d’Arimathé n’eurent pas le courage de prendre sa défense, du moins ils ne trempèrent pas dans la conspiration, et ce fut probablement sur leur avis que le Seigneur se décida à quitter immédiatement Jérusalem.» (L’Abbé Fouard).


* * *


Si une bénédiction appelle toujours une autre bénédiction, une méchanceté appelle aussi toujours une méchanceté, et une persécution appelle également une autre persécution.

C’est ce qui nous frappe dans l’attitude des pharisiens.

Nous avons suivi Jésus répandant la lumière et la vie, et à mesure que nous avons avancé, nous avons vu la haine des pharisiens monter, monter comme la marée...

Hélas! n’en est-il pas toujours ainsi?

L’histoire de l’Armée du Salut ne nous révèle-t-elle pas cette grande vérité: les ténèbres s’opposant toujours à la lumière. Mais, Alléluia!


DIEU NOUS DONNE TOUJOURS LA VICTOIRE.


Là où même tout semble perdu, c’est encore victoire. Bien que le Sauveur approchât de sa fin terrestre, l’heure n’avait cependant pas encore sonné. C’est pourquoi il ne se montra plus ouvertement parmi les Juifs. Il se retira...

P. CHATELAIN.

(À suivre).

En avant 1899 09 02
Table des matières




* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 10 Septembre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XlI, Versets 1 à 2

Apprendre:

Mais Jésus dit: Laisse-la. Elle a gardé ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous aurez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m'aurez pas toujours.

Jésus connaissait ses ennemis; mais comme son sacrifice était pleinement volontaire et que, depuis le premier jour de sa vie, il voyait, dressée devant lui, la croix du Calvaire, sur laquelle, par l’aspersion de son sang pour nos péchés, il devait nous donner la plus éclatante preuve de son immense amour, il ne craignit pas de s’exposer à la rage de ses meurtriers.

Il reprit avec ses apôtres la route de Jérusalem, pour y aller célébrer la Pâque.

Mais avant d’aller à la mort, il voulut prendre congé de la famille qu’il aimait, et dire un dernier adieu à ses amis. Il s’arrêta donc à Béthanie; et, comme à l’ordinaire, sa présence apporta la joie et le bonheur à ceux qu’il honorait de son amitié.

Pour témoigner leur reconnaissance à leur divin Maître, les sœurs de Lazare mirent tout en œuvre pour le bien recevoir: un festin de réjouissance fut préparé. Le soir étant venu, Jésus, avec ses apôtres, s’assit à la table de ses hôtes. Lazare s’y plaça aussi. Marthe se réserva l’honneur de servir.

Quant à Marie, selon sa coutume, elle vint s’asseoir aux pieds de Jésus pour jouir en silence du bonheur de le voir et de l’entendre. Sur la fin du souper, Marie, voulant encore donner à son Maître une marque d’amour, se leva, et, prenant un vase d’albâtre plein de parfum d’un grand prix, elle le répandit sur la tête et sur les pieds du Sauveur, qu’elle essuya ensuite avec ses cheveux, et toute la maison fut aussitôt remplie de l’odeur de ce parfum.

Parmi les convives assis à la table du Sauveur se trouvait l’apôtre perfide, le traître qui devait, quelques jours plus tard, vendre Jésus, son Maître, pour quelques pièces d’argent.

Il est probable que déjà depuis longtemps l’avarice était entrée dans son cœur et l’avait conduit au vol.

Oui, il est certain que, comme Judas tenait la caisse, il s’appropriait une partie des dons offerts à Jésus, et il ne pensait qu’à grossir son trésor. Aussi, en voyant la sainte prodigalité de Marie, il en conçut de l’indignation et, songeant au profit qui aurait pu lui revenir de la vente de ce parfum, il murmura. Mais voulant couvrir sa honteuse passion du voile de la charité, il chercha à indisposer les autres apôtres en leur disant qu’on aurait pu vendre ce parfum et en distribuer le prix aux pauvres... Mais Jésus prit la défense de cette femme en disant: «Pourquoi inquiétez-vous cette femme? Ce qu'elle vient de faire envers moi est une bonne œuvre.»

Oh! combien le cœur de Marie dût être pénétré de reconnaissance en entendant son Sauveur et son Dieu prendre ainsi sa défense et louer hautement l’action qu’elle venait de faire!


* * *


Que de choses nous aurions à dire dans cette leçon d’aujourd’hui! mais nous ne pouvons nous arrêter que sur quatre points:

1° Lorsque Jésus entre dans une famille — comme dans un cœur — il apporte toujours la joie et l’amour.

2° Nous ne devons jamais nous mettre à table sans être assurés que Jésus est avec nous, et sans lui rendre grâce pour tous ses bienfaits.

3° Ce vase d’albâtre plein d’un parfum d’une agréable odeur, c’est le cœur, notre propre cœur qui doit être brisé sur les pieds bénis du Sauveur. L’Éternel se tient près de ceux qui ont le cœur brisé. C’est seulement alors qu’on peut avoir un cœur pur.

4° Le murmure vient du diable. Le murmure est contagieux, aussi les apôtres, trompés par l’apparente charité de Judas, commençaient, eux aussi, à murmurer contre Marie. En résumé:


JÉSUS DOIT TOUJOURS ÊTRE L'HÔTE DE NOS CŒURS, DE NOS FAMILLES.


Il doit être avec nous à table, au travail, le jour, la nuit, partout et toujours nous devons être à ses pieds bénis, le cœur ouvert à ses grâces, à sa lumière... Alors nous aurons la paix et la joie. Et surtout, que jamais des sentiments de cupidité ni de murmure n’entrent dans nos cœurs.

Il est encore un autre point que je veux citer en terminant:

À l'exemple de Marie nous devons aussi donner nos trésors à Jésus. Il est toujours sensible au témoignage de notre amour et de notre reconnaissance.

P. Châtelain.

(À suivre).

En avant 1899 09 09
Table des matières


* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 17 Septembre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XII Versets 12 à 19

Apprendre:

Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom, du Seigneur, le roi d'Israël!


Le lendemain, Jésus prit congé de ses amis. Accompagné de ses apôtres, il s’achemina vers Jérusalem. Comme il approchait de la ville, le Sauveur envoya ses apôtres dans un village voisin, et leur dit:

«Allez... vous trouverez un ânon attaché, Sur lequel aucun homme ne s’est jamais assis; détachez-le et amenez-le...» (Saint Luc, ch. 19, verset 30).

Les ordres furent promptement exécutés. Les apôtres ayant étendu leurs vêtements sur l’ânon, le Fils de David s'assit sur cette humble monture et s’avança, plein de douceur et d’humilité, vers cette cité où son aïeul avait occupé un trône et où son peuple lui préparait une croix. Et pourtant, c’est là le rejeton béni dont vous a parlé le prophète Ésaïe au chapitre 53.

C’est, en un mot, le Messie promis à Israël. Mais pourquoi parler de croix, de mort?

Ce n’est pas un sacrifice qu’on prépare, c’est un triomphe!

Voyez, en effet, ce peuple ivre de joie, sortant en foule de l’antique Sion. Ce ne sont pas encore des fers, mais des palmes et des fleurs qu’il apporte au libérateur d’Israël. Ce ne sont donc pas des ennemis, mais des amis qui viennent au devant du Sauveur. Les uns jonchent de verdure et de branches de palmiers la route qu’il doit parcourir; les autres étendent leurs vêtements sous ses pas; l’air retentit d'acclamations joyeuses, de cris d’allégresse. Mille voix s’élèvent à la fois pour le bénir, et chacun de s’écrier:

«Hosanna! Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur... Paix sur la terre et gloire dans les lieux très hauts!» (Saint Luc, chap. 19, verset 38 , saint Mathieu, chap. 21, verset 9).

Au milieu de ces acclamations, de ces cris déchirants d’amour et de bonheur, Jésus s’avance humblement, toujours calme, toujours lui-même. Ah! il n’est pas enivré des louanges qu’on lui donne, des honneurs qu’on lui rend, car il pèse à leur juste valeur la gloire et la louange des hommes. Son front rayonne de l’éclat de la majesté divine; cependant une teinte de tristesse est répandue sur ses traits, des larmes sont dans ses yeux. .. car il pénètre dans le fond de tous ces cœurs. (St-Luc, ch. 19, verset 41).

Oui, il voit l’inconstance et la mobilité de leurs sentiments. Pour lui, il n'y a pas d’avenir: tous les temps lui sont présents, et il sait que, dans quelques jours, ce même peuple qui lui improvise avec tant d’empressement une si glorieuse réception, le conduira au supplice, et que ces mêmes voix qui le bénissent aujourd’hui s’élèveront avec rage pour crier: «Crucifie-le! crucifie-le!»

Voilà pourquoi Jésus, en voyant cette grande ville, pleura sur elle, et dit; «Si toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, tu reconnaissais les choses qui appartiennent à ta paix!»

Puis, de sa voix entrecoupée de sanglots, il s’écria:

«Jérusalem! Jérusalem! combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et tu ne l’as pas voulu.»

Les larmes et les paroles du Sauveur durent étonner ceux qui l’entouraient et qui s’efforcaient de lui prouver leur amour et le bonheur qu’ils éprouvaient de le voir et de le posséder au milieu d’eux. Oui, en effet, ses larmes contrastaient péniblement avec la joie commune; mais je l’ai dit, Jésus lisait clairement dans l’avenir.

Les malheurs qui allaient fondre sur sa ville bien-aimée, laquelle ville allait se rendre coupable d’un crime qui ferait pâlir le soleil, affligeaient son cœur sensible et aimant. Déjà il voyait cette cité baignée dans le sang de ses propres enfants. (Lisez la destruction de Jérusalem).


Pour aujourd’hui, je laisse le soin à chacun de faire ressortir les points saillants de cette émouvante leçon. Mais j’aimerais, néanmoins, redire que la gloire humaine est fausse, très fausse, et qu’on ne doit jamais se laisser leurrer par elle.

MÉFIEZ-VOUS TOUJOURS DES PAROLES FLATTEUSES. Restez vous-mêmes.

Avons-nous le même cœur que le Christ?

Sommes-nous émus de compassion, émus jusqu'aux larmes en voyant les iniquités de notre peuple, de notre ville, de notre famille?


«Ô Jésus, apprends-nous à aimer comme tu as aimé!»


P. Châtelain .

(À suivre).

En avant 1899 09 16
Table des matières


* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 24 Septembre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XII Versets 20 à 36

Apprendre:

Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l’honorera.


Entré dans Jérusalem, Jésus passa la journée à instruire, à guérir, à évangéliser le peuple... Il entra dans le Temple et il se mit à chasser ceux qui vendaient, leur disant:

«Il est écrit: Ma maison sera une maison de prière: mais vous, vous en faites une caverne de voleurs». (Saint-Luc, ch. XIX, v. 46).

Ah! COMBIEN DE CŒURS d’enfants et aussi de grandes personnes SONT COMME DES CAVERNES DE VOLEURS: l’esprit de prière n’y est pas; c’est, au contraire, l’égoïsme, l’orgueil, le mensonge, le vol, etc. Oh! que Jésus vienne, avec son fouet si c’est nécessaire, et qu’il chasse ces péchés des cœurs, afin que sa gloire puisse y revenir. Alors seulement la paix régnera autour de nous...

Le soir étant venu, la foule s’écoula lentement, et chacun regagna son gîte, sans penser à offrir un asile au divin prédicateur qui, pendant tout le jour, leur avait distribué le pain de la vie éternelle... Épuisé de fatigue et peut-être de faim, Jésus reprit le chemin de Béthanie.


* * *


Parmi ceux qui s’étaient rendus à Jérusalem pour adorer Dieu se trouvaient quelques Hellènes. À ce sujet l'abbé Fouard écrit:

«D'où venaient ces étrangers et que voulaient-ils? La tradition en fait les envoyés d'Abgar V, roi d’Édesse, qui, instruit des dangers de Jésus, lui offrait un asile dans ses États. . .

La même lumière qui éclaira les Mages avait révélé à ces nouveaux venus l’excellence de la loi juive. Arrivés à Jérusalem, ils n’y virent rien de plus grand que Jésus et, dans la simplicité de leur cœur, ils se tournèrent vers Lui.

L’Orient avait adoré son berceau, l’Occident, en la personne des Grecs, venait à son tour se prosterner devant la croix.

Ces étrangers abordèrent Philippe et lui adressèrent cette prière: — Seigneur, nous désirerions voir Jésus. Philippe alla en parler à André, et tous deux ensemble en entretinrent le Seigneur, qui prit alors la parole et s’exprima ainsi: — L’heure arrive où le Fils de l’Homme sera glorifié...

Par cette parole il entendait la prochaine extension de son Royaume sur toute la terre: et, témoignant sa joie de voir des centaines, des milliers d’âmes entrer dans son amour, dans sa lumière, il prédit aussitôt ce que devait coûter cette conquête.

Il parla ouvertement de sa cruelle mort prochaine... «Si quelqu’un me sert, qu’il me suive.» Celui qui le suit ne marchera point dans les ténèbres; marcher dans la lumière, c’est donc le suivre de près.

Plus on vit rapproché de lui, et plus on est éclairé. Ce qu’il est, nous le sommes: LUMIÈRE. «Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera.»

Au spectacle de sa Passion qu’il vient d’évoquer, il sent se réveiller en lui l'horreur de la Croix, de sa mort ignominieuse, souffrances qui s’exhalent dans ces paroles: «Maintenant mon âme est troublée... Père, glorifie ton nom!...»

C’est alors qu’une voix, un tonnerre, comme disait la foule qui était présente et qui entendait — retentit dans le Ciel: Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore. Et puis, le Seigneur continue à parler de sa mort, tout en démontrant qu’il est bien le Fils de Dieu.

Il voit par anticipation cette croix dressée sur la colline du Calvaire, sur laquelle on le cloue comme un vil malfaiteur. Il commence à vider le calice de l’amertume...

Retenons les points suivants:

1° Notre cœur doit être une maison de prière;

2° Nous devons toujours exercer l’hospitalité;

3° Suivre Jésus pour devenir des enfants de lumière laissant partout et toujours des traces lumineuses;

4° Mourir à soi-même pour revivre la vie divine.

Il est un verset que j’aime beaucoup et que je veux citer en terminant, le voici:


«Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera


P. Châtelain.

(À suivre).

En avant 1899 09 23
Table des matières


* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 1er Octobre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XIII

Célébration de la Pâque

Apprendre:

Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, manifesta jusqu’à la fin son amour pour eux.


Nous sommes encore à Jérusalem. Toute la journée, la ville a été pleine de mouvement. Chacun paraissait affairé. Les serviteurs nettoyaient et ornaient les maisons; on parcourait les rues avec empressement, les alentours du temple retentissaient du bêlement plaintif des petits agneaux qu’on égorgeait dans son enceinte. Un air de joie régnait sur toutes les figures, car on allait célébrer la Pâque, — mot qui signifie littéralement action de passer.

Cette fête si chère aux juifs, à cause des grands souvenirs qu'elle leur rappelait (Exode, chap. 12), l’était aussi par la réunion des familles, dont les membres absents se rassemblaient ordinairement à Jérusalem pour célébrer cette solennité avec leurs proches. Puis, le grand nombre d’étrangers qui y affluaient de toutes parts donnait de la vie et de la gaieté à la ville.

Les prêtres, les scribes et les pharisiens paraissaient seuls ne pas partager l’allégresse générale; ils étaient soucieux; plusieurs fois pendant le jour ils avaient eu ensemble des entretiens secrets auxquels Judas, l’un des apôtres de Jésus, avait été admis.....

Mais le jour baisse. Déjà la lune montre son disque argenté au-dessus de l’antique cité de David. Les étoiles scintillent au Ciel, il est nuit. Chacun regagne sa demeure; les rues sont silencieuses et désertes, les lumières s’allument dans toutes les maisons.

Partout on dresse des tables, et ces tables sont toutes couvertes des mêmes mets: des pains azymes, ou sans levain, un agneau et des laitues amères. Puis le chef de la famille va marquer la porte de sa demeure du sang de l’agneau immaculé, et les convives en habit de voyageurs prennent place autour de ces tables. Ils se tiennent debout, un bâton à la main; leurs figures sont graves, recueillies; ils se rappellent les miracles opérés par le Dieu d’Israël en faveur de leurs pères:

leur sortie de l’Égypte,

le passage de la mer rouge,

la manne du désert,

la colonne miraculeuse destinée à leur servir de guide;

puis, la source d’eau vive jaillissant du rocher, sous la baguette de leur conducteur;

enfin, cette foule innombrable de bienfaits, que le bras du Tout-Puissant opérait chaque jour en faveur de ce peuple qu’il avait choisi...,


Mais entrons dans cette grande salle, dite la «Chambre haute», où sont réunis les apôtres qui célèbrent la Pâque avec leur divin Maître!

Oui, Jésus est au milieu d’eux. Son visage adorable est doux et radieux; ses yeux respirent la tendresse, le dévouement; il semble que son âme tout entière vient se refléter sur cette auguste face.

Il regarde ses apôtres avec une indicible expression de bonté; il voudrait leur faire pressentir le bonheur qu’il leur réserve en leur disant: «J'ai désiré avec ardeur manger cette Pâque avec vous».

On dirait qu’il ne peut leur parler d’autre chose que de son amour, et qu’il veuille leur inspirer cet amour en les sollicitant, en les pressant de demeurer dans sa charité et de s’aimer les uns les autres, comme il les avait aimés lui-même.

Jusqu’à la fin, il leur manifesta un grand, un merveilleux amour.

Oh! puisse ce même amour être la seule et unique passion de notre vie!

Ah! oui, Jésus est un ami fidèle et constant, un ami dont l’amour ne vous fera jamais défaut. Ami de votre jeunesse, il sera encore celui de votre âge mûr, de votre vieillesse. Il vous aimera, non pas seulement aux beaux jours de votre vie, de votre force, de votre prospérité et de votre bonheur, mais son amour ne se montrera jamais plus tendre, plus prévenant, plus empressé, qu’au moment où, frappés par l’adversité, vous serez faibles, pauvres, affligés, abandonnés, ou personne ne pensera à venir essuyer les larmes que vous répandrez.

Oui, c’est alors que le Seigneur vous montrera comment il sait aimer.

Leçon:

1° Ce que signifie la Pâque;

2° L’amour de Jésus pour ses apôtres et ses disciples;

3° Nous aimer les uns les autres.

(À suivre).

P. Châtelain.

En avant 1899 09 30
Table des matières


* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 8 Octobre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XIII

Apprendre:

En vérité, en vérité, je vous le dis, le Serviteur n'est pas plus grand que son Seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé.


L’humilité.


Jésus lave les pieds de ses apôtres. Pendant le repas Pascal, Jésus se ceignit d’un linge, prit un bassin d’eau et, faisant asseoir ses apôtres, il se prosterna à leurs pieds, et les lavant de ses mains divines, il les essuyait et passait ainsi de l’un à l’autre.

Pierre, voyant courbé à ses pieds Celui dont il avait naguère confessé la divinité, auquel il avait dit: «Tu es le Christ, le Saint de Dieu», fut saisi d’un saint tremblement à la vue de son Dieu, de son Sauveur, de son Maître, s’humiliant ainsi devant lui; il recula, épouvanté, et refusa de se prêter à l’acte d’humilité que Jésus voulait accomplir envers lui et envers les autres apôtres...

«Toi, Seigneur, tu me laves les pieds»? lui dit Pierre.

Mais Jésus lui répondit: «Si je ne te les lave, tu n’auras point de part avec moi.»

Alors l’amour pour son Maître triompha de tout autre sentiment dans le cœur de Pierre; il s’écria: «Ah! Seigneur, lave-moi non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête.»

Jésus se prosterna de même devant celui qui convoitait déjà le prix de son sang et dans le cœur duquel il voyait la trahison et la perfidie...

Le Seigneur ayant terminé cet acte sublime d’humilité, invita ses apôtres à se remettre à table, et Lui-même y prit place au milieu d’eux...


Ensuite, Il leur fit une petite théorie sur l’humilité.

Ah! oui, l'humilité doit être le caractère distinctif des véritables disciples de Jésus-Christ.

C’est la base de la sainteté et de la perfection.

C’est la clef qui ouvre le ciel et le piédestal qui nous approche de Dieu.

Lorsqu’on veut élever un édifice, on commence par creuser les fondements. Plus on veut donner de grandeur, de hauteur à cet édifice, plus solides et profonds; on fait les fondements autrement, il ne résisterait pas longtemps aux injures du temps et à la violence de l’orage.

DE MÊME, SI VOUS VOULEZ ÊTRE DE VRAIS ET PARFAITS CHRÉTIENS et élever bien haut l’édifice du votre sainteté, donnez-lui l’humilité comme base et creusez ses fondements bien avant dans la connaissance approfondie de votre néant.

N’oubliez jamais que la porte du ciel est basse et étroite, et que pour y entrer il faut se baisser, se rapetisser, et que L’ORGUEIL N’ENTRERA JAMAIS DANS CETTE HEUREUSE PATRIE DES PETITS ET DES HUMBLES.

Ayez sans cesse à l’esprit cette sentence que Jésus a répétée souvent à ses disciples: «Quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé.»


Vous avez déjà dû remarquer et faire l’expérience que rien ne nous inspire autant de dégoût que l'orgueil.

L’orgueilleux vous est antipathique.

Le monde vous dira souvent, mes enfants: «Élevez-vous, prenez les premières places, cherchez à dominer les autres, à sortir de la foule, à vous faire un nom, à acquérir des honneurs et de la gloire


Disciples du Christ, fermez l’oreille à ce langage séducteur. Oh! cependant, je ne veux pas dire que l’ambition, une sainte ambition est mauvaise. Mais écoutez toujours la voix du Maître qui vous dit:

«En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son Seigneur, ni l’apôtre que celui qui l’a envoyé.»

(À suivre).

P. Chatelain.

En avant 1899 10 07
Table des matières


* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 15 Octobre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XIII, Versets 18 à 30

Judas quitte les apôtres pour aller vendre son Maître.

Apprendre:

... Celui qui reçoit celui que j'aurai envoyé, me reçoit, et celui qui me reçoit reçoit celui qui m'a envoyé...


Après avoir accompli l’acte sublime d’humilité dont nous nous sommes entretenus dans notre dernière leçon, le Seigneur Jésus exhorta ses apôtres à lui ressembler, c’est-à-dire à mettre en pratique ses enseignements. Et puis, il dénonça le traître qui était parmi les douze. Tel est notre sujet pour aujourd’hui.


* * *


Avec sa confiance ordinaire, Jésus s’adressa à ses apôtres et ne craignit pas de leur faire connaître les angoisses qui oppressaient son cœur; il leur dit avec l’accent d’une profonde tristesse: «En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me trahira.»

Aussitôt, les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. La tristesse du Maître se communiqua à l’instant aux apôtres et chacun d’interroger son propre cœur. Un cri d’amour s’échappa de chacun d’eux et mit un baume au cœur saignant de Jésus.

Mais le témoignage que leur conscience leur rend et l'horreur qu’ils éprouvent pour le crime que l’un d’eux doit commettre ne suffisent pas pour les rassurer. Ils se regardent avec inquiétude.

Alors Pierre, toujours ardent dans son amour, fait signe à Jean, qui était penché sur le sein de Jésus, de demander au Maître de lui désigner celui dont il leur a parlé. Plein de simplicité, le disciple, s’étant penché sur la poitrine de son Maître, lui dit: «Seigneur, qui est-ce?»

Jésus répondit:

«C’est celui à qui je vais donner le morceau de pain trempé.»

Et aussitôt il le présenta à Judas Iscariot, fils de Simon.

D’un regard, Jean rassura Pierre, sans toutefois lui désigner le traître, car il craignait peut-être, pour l’apôtre perfide, le caractère impétueux et le zèle ardent de Pierre, qui n’avait pas encore appris à compatir aux faiblesses de ses frères, par l’expérience de sa propre fragilité. Mais le moment solennel est arrivé... Judas, ayant pris le morceau de pain, se hâta de sortir. Il faisait nuit...

C’est toujours dans la nuit, dans de profondes ténèbres, que les méchants commettent leurs mauvaises actions. Je crois sincèrement qu’au début de son ministère, Judas a été béni et heureux; jusqu’à un certain point cependant, car:

AU LIEU DE LAISSER LE SAUVEUR PURIFIER SON CŒUR DE TOUT PÉCHÉ, IL LAISSE, AU CONTRAIRE, LA SEMENCE DE LA CUPIDITÉ Y PRENDRE RACINE.

Ah! oui, la cupidité se glisse sournoisement sous le masque de la piété, et, secret poison, elle compromet l’œuvre du Saint-Esprit.

Judas aurait pu rejeter la cupidité et marcher, au milieu des apôtres, avec le Maître, en vêtements blancs. Mais non.


Il ouvrit la porte au mal, au péché,

et le diable prit entièrement possession de lui.


Il devint un jouet entre les mains de Satan. Ce fut ainsi pour Caïn. Écoutez ce que Dieu lui disait; «Le péché se couche à la porte de ton cœur et ses désirs se portent vers toi, mais toi domine sur lui.» (Genèse, IV, 7.)

Écoutez encore le témoignage d’un homme qui, peu après une tentative de suicide, s’exprimait ainsi devant un ami chrétien:

«Deux choses représentaient pour moi le paradis: Avoir beaucoup d'argent et pouvoir lâcher la bride à mes passions. J’AI TROUVÉ CE PARADIS SUR LE CHEMIN DU PÉCHÉ. Mais arrivé au but, je me suis demandé par quel moyen je pourrais mettre le plus promptement possible un terme à ma misérable existence et j’ai choisi le rasoir.»


Caïn n’était pas content, puisqu’il s’est écrié: «Je serai errant et vagabond sur la terre.»

Et Judas Iscariot était-il content lorsqu’il reçut les 30 pièces d’argent?

N’a-t-il pas mis fin à ses jours peu d’instants après en allant se pendre à un arbre. Mais nous y reviendrons.


Ne laissez jamais, mes jeunes amis, les mauvais sentiments et pensées entrer dans votre cœur.

Résistez toujours au diable, et il s’enfuira de vous. Judas laissa donc entrer la semence de la cupidité dans son cœur; cette semence prit racine et produisit un arbre. Cet arbre produisit des fruits; et ces fruits furent bien mauvais: Le VOL et la TRAHISON.

P. CHATELAIN.

En avant 1899 10 14
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 22 Octobre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XIII Versets 31 à fin

À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.


Comme cette semaine est une semaine de «Prière et de Renoncement», je désire vous causer un peu sur les trois mots suivants: r

1 Prière

2 Amour

3 Renoncement.


La prière. — Je pense quelquefois aux prières de beaucoup d’enfants. Elles ne sont que la répétition de paroles, toujours les mêmes. Évidemment QUAND LE CŒUR N’EST PAS REMPLI ON NE SAIT QUE DIRE. Si encore les prières courtes étaient au moins de vraies prières, mais bien souvent ce ne sont que des phrases!

Un des empêchements à ce que nos prières soient vivantes et réelles, c’est que nous ne pensons pas assez à ce que nous demandons: Quelques phrases:

«Ô Dieu, sauve-moi!... change mon cœur... pardonne mes péchés!... »

Et puis, on oublie ce qu’on a demandé, et on recommence une vie mauvaise. Non, non, ce n’est pas la prière vivante et réelle.

Il faut tout d’abord s'approcher de Jésus avec HUMILITÉ et un PROFOND REPENTIR, et CROIRE que le sang coulant de ses blessures rend notre cœur plus blanc que la neige, et que l’Esprit divin le remplit d’amour. Alors la prière est une joie, un besoin, un soupir de l’âme qui va frapper au cœur de Dieu. Alors on peut prier, pour ses parents, pour ses frères et sœurs, pour les officiers, pour ses petits camarades, pour l’Armée du Salut, pour la Semaine de Renoncement, etc. Alors, avec le Maître on peut «monter sur la montagne pour prier


L’Amour. — La marque à laquelle on reconnaît un chrétien, c’est qu’il «aime son prochain comme lui-même»; par conséquent il n’aime pas seulement ses amis, mais aussi ses ennemis, parce que SON ENNEMI, s’il en a un, N’EN EST PAS MOINS SON PROCHAIN DEVANT DIEU.

Si vous avez dans le cœur l’amour de Dieu et l’amour des hommes, vous serez extrêmement heureux.

On raconte qu’un certain chrétien avait une petite fille que tout le monde aimait. Son père, frappé de cet amour, que chacun témoignait à son enfant, lui en demanda la raison. L’enfant lui répondit:

«Mon père, je ne sais pas, à moins que ce ne soit parce que j’aime tout le monde.»

Et, en effet, elle aimait tout le monde parce que l’amour de Jésus remplissait son cœur.

On voit dans la Bible que ceux qui aiment Jésus imitent l’amour de Jésus; par exemple, nous lisons dans les actes au chapitre VII, qu’Étienne, pendant qu'on le lapidait, «priait pour ceux qui le tuaient» et en mourant, il s'écria: «Seigneur! ne leur impute point ce péché!»

Il ne faisait en cela qu’imiter son Sauveur qui priait aussi pour ses bourreaux en disant:

«Mon Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu'ils font.»

Vous n’aurez probablement jamais l’occasion de prier pour vos bourreaux; mais vous aurez certainement bien des occasions de pardonner comme Jésus, et de prier pour ceux qui vous font de la peine, et de les aimer, «Aimez-vous les uns les autres.»


Le renoncement. — Si vous voulez, mes chers; enfants, partager un jour la gloire avec le Maître, être assis à la droite de Dieu, au milieu des Anges, il vous faut suivre ici-bas la route qu’il nous a tracée, et qui seule conduit au Ciel: C’EST LA ROUTE DU RENONCEMENT.

Elle est, je le sais, pénible à la chair; mais prenez courage vous y trouverez encore l’empreinte des pas de Jésus. En effet, cette voie douloureuse est encore humectée de ses larmes et de son sang. De son séjour de gloire, où il nous attend, il nous montre la Croix comme un suprême sacrifice et comme un héritage qu’i! nous a légué...

Mais voyons, mes chers enfants, à quoi allez-vous renoncer pendant cette grande semaine?...

Oh! j’espère, tout d’abord, à vous même: à votre méchanceté, à vos caprices, à votre désobéissance, et enfin à tout ce qui déplaît au Seigneur!

Ensuite, vous avez bien d’autres petites choses, qui sont légitimes, mais auxquelles vous allez renoncer par amour pour le Sauveur.

Et puis, vous allez pousser votre renoncement jusqu’à sacrifier quelque chose qui vous coûte, et c’est, en cela que vous imiterez le mieux le Maître.

Apportez alors, à vos officiers, le produit de votre renoncement et le fruit de ce que vous aurez collecté... Oh! si les Anges pouvaient vous envier quelque chose, il est probable, qu’ils vous envieraient le bonheur de pouvoir «faire la semaine de Renoncement.» Mais ce bonheur ne leur est point accordé...

P. CHATELAIN

En avant 1899 10 21
Table des matières


* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche .... 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XIV, versets 1 à 7

Apprendre:

Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.

Quittons la «Semaine de Renoncement», — sans cependant abandonner le chemin du Sacrifice et du Renoncement, — et rentrons à Jérusalem, dans le Cénacle, où les disciples entourant le Maître prennent le repas pascal.


Judas est devenu un vrai jouet entre les mains de Satan.

Il vient de quitter ses camarades pour aller trouver les Juifs, afin de leur livrer Jésus.

Plusieurs fois pendant le jour les prêtres, les scribes et les pharisiens avaient eu ensemble des entretiens secrets, auxquels Judas avait probablement été admis. Aussi quelle ne fut pas leur joie en voyant arriver l’apôtre perfide décidé à trahir son Maître.

En effet, personne ne connaissait le secret de ces mystérieuses réunions. Cependant, celui qui pénètre le secret des cœurs découvrit chez ces juifs la noirceur de leurs intentions; oui, il savait que s’ils étaient indifférents à l’immolation de l’agneau pascal, qu’ils avaient cependant juré sa perte.

Cette chambre haute n’est-elle pas devenue une chambre mémorable?

N’est-ce pas dans cette salle que le Sauveur prit du pain, — nourriture commune à tous les hommes, — afin de leur montrer qu’il veut les nourrir tous de cet aliment, céleste, de ce pain de vie qu’il va leur donner, en s’offrant sur l’autel du Calvaire comme une innocente victime. «Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle. St-Jean, chap. 6. 54

N’est-ce pas aussi dans ce Cénacle que Jésus eut ses derniers entretiens avec ses disciples?

C’est encore là, dans cette salle sacrée, que les disciples se réuniront quelques semaines après, pour recevoir un autre consolateur: la puissance du St-Esprit, le feu d’en haut...

Jésus dit à Pierre , qui promettait de donner sa vie pour lui: «Le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois.»

Tous ces incidents de la journée et de la soirée avaient jeté un certain trouble dans les cœurs des Apôtres. C’est pourquoi Jésus leur dit: «Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu et croyez en moi.»

Ensuite il leur parle du Ciel, cette heureuse Patrie, où pour toujours nous serons avec lui dans la lumière, dans la gloire. «Je m’en vais vous préparer une place,» a-t-il dit.

Y avez-vous jamais pensé sérieusement, mes jeunes amis, JÉSUS, NOTRE ADORABLE SAUVEUR, QUI NOUS PRÉPARE UNE PLACE DANS LE CIEL AFIN QUE NOUS SOYONS AUPRÈS DE LUI PENDANT TOUTE L’ÉTERNITÉ.

Amour merveilleux! Mais, pour pouvoir occuper avec joie cette belle place, ne faut-il pas que notre âme soit aussi prête. Car, s’il était possible de transporter dans le Ciel un petit garçon méchant, pensez-vous qu’il y serait heureux! Ah! non, n’est-ce pas. La beauté du Ciel, la pureté et la bonté des Anges, comme la lumière de Jésus et des élus glorifiés, tout, en un mot, le condamnerait et le rendrait malheureux.


Je connais un jeune homme qui fut un jour invité à un grand dîner. Toute la matinée il avait travaillé au jardin. Il n’avait pas eu le temps avant midi d’aller dans sa chambre quitter ses habits de travail pour en mettre d’autres. On l’appela et on le pressa d’entrer dans la salle du festin.

Croyez-vous que ce jeune homme fut heureux au milieu des convives?

Non, malgré les mets succulents, il était triste, mal à l’aise, gêné, presque tourmenté. Cela à cause qu’il n’était pas revêtu d'habit en harmonie avec la fête.

Voilà une image qui nous montre ce que nous ressentirions si nous pouvions aller au Ciel, au banquet de l’Agneau, sans passer par le vestiaire du Calvaire pour y décrocher, par la foi, un vêtement d’une blancheur immaculée.

Jésus a dit: «Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.»

Donc, il nous faut tout d’abord quitter le chemin du monde, le chemin spacieux pour entrer sur le chemin étroit. C’est la conversion.

Ensuite il nous faut nous mettre en accord avec la vérité. Car quand on veut entrer dans le royaume de la vie, il faut passer à la douane: la vérité.

Tout mensonge, tout équivoque, tout ce qui porte encore le sceau, le cachet du monde, ne peut entrer dans le nouveau royaume. Il faut que le cœur soit entièrement débarrassé de toute cette contrebande. C’est la sanctification.

Leçon:

1° Judas quittant son Maître et ses camarades pour aller trouver les Juifs.

2° Dire quelques mots sur le Cénacle ou la chambre haute de Jérusalem.

3° Le pain de vie ou la communion.

4° Jésus nous prépare une place au Ciel.

5° Comment nous pouvons aller au Ciel.

P. Châtelain.

En avant 1899 10 28
Table des matières


* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 5 Novembre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XIV Versets 7 à 14

Apprendre:

En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père.

Il sembla qu’après les lumineuses paroles que le Christ a prononcées à ses Apôtres, et dont nous nous sommes occupés dans notre dernière leçon, ceux-ci auraient dû être affermis dans la foi. Nous voyons au contraire que Philippe s’écrie: «Montre-nous le Père!»

Je ne sais vraiment pas quelle extraordinaire démonstration de Dieu, cet Apôtre aurait aimée.

Aurait-il aimé que le voile de l’Éternité, de l’au-delà se déchirât, et que par cette ouverture Dieu fît une glorieuse apparition. Peut-être qu’alors la gloire de Jéhovah aurait à jamais chassé les ombres de ce hideux doute qui tourmentait encore le cœur de cet Apôtre. Mais non. Cela n’arrivera pas, Philippe.

À cette question, Jésus répond par un doux reproche:

Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père.

Les œuvres, c’est-à-dire les miracles, les prodiges, toutes ces guérisons, résurrections, transformations de vies, etc., etc., que je fais, continua Jésus, et qui vous réjouissent tellement, ne révèlent-elles pas la présence du Père qui est en moi? N’est-ce pas Lui qui fait ces œuvres?


On reconnaît l’arbre à ses fruits. Croyez-moi! Oh! que les Apôtres avaient de la peine à croire à la divinité de leur Maître!

Hélas! n’en est-il pas de même pour nous, Jésus ne doit-il pas constamment ouvrir, élargir notre horizon spirituel qui menace de s’obscurcir?

Ne doit-il pas sans cesse nous donner un renouveau de foi et de vie, afin que nous croyions en lui, en ses promesses qui sont «oui et amen» aujourd’hui comme autrefois?


Oh! oui, malgré tous les effets de sa bonté et de sa puissance, effets qui se manifestent si puissamment en nous et autour de nous, nous avons encore tant de difficultés à croire en Christ: ce qui doit horriblement attrister son grand cœur.

Le cœur de Jésus, semblable à une fournaise ardente d’amour, s’épancha par un long discours, dont chaque parole, comme autant de traits de feu, révélait le divin Maître, le parfait modèle de la charité et du dévouement. Mais pour aujourd’hui nous ne nous arrêterons que sur cette parole: «Celui qui croit en moi fera des œuvres plus grandes que les miennes.»

Cette déclaration de Jésus n’est-elle pas merveilleuse?

Je crois qu’il savait ce qu’il disait. En effet, au début du christianisme, les Apôtres faisaient des œuvres plus grandes encore que celles qu’ils avaient vu faire chez leur Maître. Par exemple, le jour de la Pentecôte et les jours suivants que s’est-il passé?

Après qu’ils furent remplis du Saint-Esprit, de la Puissance d’En-Haut, puissance que Jésus avait promis de leur envoyer, ils sortirent de la «Chambre Haute» et allèrent dans les rues et sur les places publiques de la Métropole juive, en annonçant Jésus-Christ comme seul Sauveur et comme Rédempteur d’Israël.

Ces Apôtres avaient un courage et une puissance surnaturels.

Et comme couronnement de leurs premières réunions, c’était par milliers que les âmes se convertirent à Jésus. Cela ne s’était jamais vu pendant le ministère du Maître, pourtant si fructueux en prodiges.

Malheureusement les chrétiens d’aujourd’hui, en général, ne se consacrent pas sur l’autel du sacrifice, comme le firent les Apôtres; ils ont peur de la Croix.

Voilà pourquoi ils ne sont pas des instruments souples, malléables entre les mains de Dieu.

Voilà pourquoi on ne voit pas les mêmes œuvres s’accomplir aujourd'hui.

Oh! cependant, nous voyons encore ici et là des âmes se convertir par dizaines et par centaines. Béni soit Dieu! Mettons-nous bien dans l’esprit, mes jeunes amis, que JÉSUS EST LE MÊME SAUVEUR AUJOURD’HUI DANS NOTRE VILLE, DANS NOTRE VILLAGE, QU’AUTREFOIS DANS LES VILLES DE LA JUDÉE ET DE LA GALILÉE.

Quittons tout pour le suivre pas à pas sur le chemin du sacrifice et du Renoncement. Alors seulement nous verrons des œuvres merveilleuses couronner notre ministère.

P. Chatelain

En avant 1899 11 04
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 12 Novembre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XIV Versets 14 à 21

Apprendre:

Si vous m’aimez, gardez mes commandements, et moi je prierai mon Père qui vous enverra un autre consolateur.

Notre leçon d’aujourd’hui commence de nouveau par une parole d’amour. Si vous m’aimez...

Quoi? Chantez des cantiques! Faites des prières! Oui, oui, tout cela, mais ce n’est pas ce que Jésus a dit. Si vous m’aimez-t-il dit, gardez mes commandements.

Le Maître est pratique; il ne veut pas seulement qu’on lui répète sans cesse que nous l’aimons, mais IL VEUT QU’ON LUI PROUVE NOS SENTIMENTS D’AFFECTION EN FAISANT SA VOLONTÉ comme les anges la font. 


* * *

N’en est-il pas ainsi avec nos parents?

Que diriez-vous de cette petite Jeanne qui dirait continuellement à sa mère? «Maman, je t’aime ! je t’aime!» et qui ne voudrait jamais faire la volonté de sa mère, mais qui, au contraire, lui ferait toujours de la peine.

Vous me diriez; cette petite Jeanne ne serait pas sincère dans son affection pour sa mère. En cela vous auriez raison.

Eh bien! mes petits enfants, n’aimons pas en paroles, et avec la langue, mais en action, et avec vérité.

Et alors, si nous L’aimons de cette manière-là, Jésus nous dit:

Je prierai mon Père, qui vous enverra un autre Consolateur, c’est-à-dire un soutien, défenseur, inspirateur dans toutes vos entreprises.

(À Suivre).

P. Châtelain.

En avant 1899 11 11
Table des matières



* * *

LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 19 Novembre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XIV Versets 21 à 31

Apprendre:

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point et ne s'alarme point.

Nous avons brusquement suspendu notre dernière leçon au moment où nous parlions du Saint-Esprit, c’est pourquoi nous voulons retourner en arrière.

Je prierai le Père et il vous donnera un autre Consolateur, à savoir l’Esprit de vérité, a dit Jésus.

Le Saint-Esprit est une des trois personnes de la Trinité, une personne qui veut habiter, demeurer en nous. Non pas comme un hôte de quelques jours seulement, mais comme un hôte qui «DEMEURERA ÉTERNELLEMENT» avec nous, gloire à Dieu!

Le Saint-Esprit devient alors notre lumière, notre intercesseur, notre conseiller, notre défenseur.

- C’est lui qui, dans les heures sombres, dans les heures de luttes, nous donne un courage que rien n’abat;

- c’est lui qui élève l’âme dans les régions supérieures de la sainteté et qui la fait planer au-dessus des difficultés de la vie.

- C’est lui qui ouvre ces vastes horizons de paix et de bonheur et qui nourrit la foi.

- C’est également lui qui sonde les pensées de Dieu et qui nous révèle cette volonté suprême, en nous donnant la force de l’accomplir joyeusement.

Oh! puissions-nous, mes chers amis devenir de vrais temples du Saint-Esprit, comme l’a écrit l’apôtre Paul aux 1 Corinthiens, ch. 3, verset 16.

Si tel est le cas nous réaliserons alors cette parole du Maître: «Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein. St-Jean, ch. 7, verset 38.

N’en fût-il pas ainsi le jour de la Pentecôte?

Les disciples du Christ au nombre de 120, furent tous remplis du Saint-Esprit, nous dit ce merveilleux journal dénommé: Actes des Apôtres.


* * *


Et puis après nous avons parlé de ce nouveau «Berger», de ce consolateur qui devait le remplacer sur la terre après son retour dans la gloire de son Père, le Seigneur Jésus revient sur la loi de l’Amour. «Celui qui m’aime sera aimé de mon Père.

Quelle merveilleuse parole! Mais il est évident qu’on ne peut pas aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même, en dehors du Saint-Esprit. On comprend cela en lisant le discours de Jésus. Après l’amour c’est de nouveau le Saint-Esprit qui est l’objet de l'entretien de Jésus. «Le Saint-Esprit vous enseignera toutes choses et Vous rappellera tout ce que je vous ai dit

Ensuite c’est une parole de paix qui tombe des lèvres bénies du Sauveur. Avant d’entrer dans le Gethsemané et de boire la coupe d’amertume jusqu’à la lie, le Maître veut faire un legs à ses apôtres, IL VEUT LEUR LAISSER UN héritage plus précieux qu’une fortune que la gloire humaine:


C’est la paix du cœur, une paix profonde, intense, céleste,

qu’il donne aux siens.


Il était en ce temps-là, — et il est encore aujourd’hui — de coutume que des amis se fissent des vœux de prospérité et de paix lorsqu’ils se séparaient. Mais hélas! c’était comme le «Bonjour!» une formule de salutation bien banale le plus souvent; tandis que Jésus avait le pouvoir de donner la paix, c’est pourquoi il a dit:


JE VOUS DONNE MA PAIX.

P. CHATELAIN.

En avant 1899 11 18
Table des matières