Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 26 Novembre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XV Versets 1 à 8

Apprendre:

Si vous porter beaucoup de fruits, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.

Brusquement le Maître interrompit son discours pour commander à ses apôtres de se lever et de partir; sous-entendu, partir du Cénacle pour se rendre au jardin de Gethsemané, où il avait coutume d’aller prier...

Ils durent prendre le chemin le plus court, vers le mont des Oliviers, et sortir par une des portes ouvertes au sud de la ville pour remonter ensuite la vallée du Cédron. Sur cette route, près du réservoir de Siloé, le penchant de la colline d’Orphel est couverte de jardins; c’est là qu’il faut chercher les vignobles dont la vue inspira au Sauveur son dernier discours qui fait l’objet de notre méditation d’aujourd’hui. «Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron.»


Connaissez-vous la vigne? — Pas tous probablement. C’est pourquoi je vous en dirai deux mots.

Le cep prend racine dans la terre pour y puiser la nourriture nécessaire. Mais ce n’est cependant pas le cep qui porte les raisins; ce sont les sarments qui reçoivent leur vie du cep.

JÉSUS-CHRIST SE DÉCLARE LE CEP DIVIN. Un cep plongeant ses racines dans les profondeurs du ciel pour manifester ensuite la gloire du Père sur la terre.

Les disciples sont les sarments unis au cep, à Jésus, par la Croix du Calvaire.

La sève qui découle du cep dans les sarments, c’est la puissance du Saint-Esprit qui féconde les sarments et qui les aide à porter du fruit pour le gloire de Dieu.

La vie de Dieu abonde dans le cœur du croyant qui est uni à Jésus par une foi naïve, et par UNE OBÉISSANCE ABSOLUE aux impulsions de la conscience éclairée par l’Esprit Saint.

Oui, de tels croyants peuvent porter des fruits, des fruits arrivant à maturité et des fruits permanents. Alors, étant ainsi des «SAUVEURS D’ÂMES», on peut sans crainte, et même avec une sainte fierté se dire: «DISCIPLE DE JÉSUS-CHRIST».

Dans cette image, le Seigneur nous révèle le secret d’une vie sainte et fructueuse pour les intérêts du Royaume.


DEMEUREZ EN MOI, ET JE DEMEURERAI EN VOUS.


Cette parole est une des plus belles de la Bible: se perdre s’oublier, s’abandonner dans les bras du Christ. Et lui, le grand Roi, veut bien condescendre à venir habiter notre cœur, et y mélanger sa vie avec la nôtre.


C’était en hiver. Au coin du foyer, la famille était réunie pour le culte quotidien, le père parla sur ce texte: «Demeurez en moi et je demeurerai en vous.» Il s’efforça de le rendre compréhensible pour chacun. Toutefois, un jeune indigène, depuis peu converti au Christianisme, qui se trouvait dans la famille, n’y comprit pas grand-chose. Néanmoins, cette parole du Maître préoccupa ses pensées; et tout en mettant un morceau de bois dans le feu, il s'écria: «j’ai trouvé! j’ai trouvé!... »

En quelques mots, il expliqua que la bûche de bois était dans le feu et que le feu était dans la bûche de bois; que c’était ainsi avec Jésus le grand foyer de l’amour divin

Magnifique comparaison, n’est-il pas vrai!


Il ne faut cependant pas croire que tous les liens qui croissent sur le cep sont des sarments à fruits.

Non. Car il en est qui occupent le cep bien inutilement, et qu’on doit retrancher et jeter au feu.

Il ne faut pas croire non plus que tous les chrétiens qui font profession d'être disciples du Christ sont de vrais disciples. Hélas! COMBIEN D’ENTRE EUX NE RÉCLAMENT LES GRÂCES DE DIEU QUE POUR EN JOUIR ÉGOÏSTEMENT!

Ils ont une vie stérile.

Aussi s’ils ne se repentent, s’ils ne reviennent à leur premier amour,

le Seigneur pourrait bien les retrancher de sa vigne, si ce n’est pas déjà fait.


P. Châtelain.

En avant 1899 11 25
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 3 Décembre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XV Versets 9 à 14

Apprendre;

Aimez-vous, les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que celui de donner sa vie pour ses amis.

«Demeurer dans mon amour.» Ah! ça c’est beau! Mais on ne peut pas demeurer en Lui sans renoncer à sa volonté, sans rejeter le mal en disant: «Je ne te toucherai pas!» sans se dépouiller soi-même. Alors, quand nous remplissons ces conditions, Il fait rouler Son Esprit comme un fleuve impétueux, et tout le mal est déraciné, emporté par la force irrésistible du courant.

À partir de ce jour-là, tout n’a cependant pas été fait.

Aux premières et tièdes bouffées d’avril, le printemps n’éclate pas soudainement dans sa magnificence; la vie se réveille, les germes tressaillent, la sève circule et gonfle les rameaux.

Non, tout n’est pas fait dans ce cœur, mais tout y est commencé, et rien ne pourra se dérober à la puissance créatrice du Saint-Esprit.


* * *


Regardez la nature! Vous croyez que telle plante, tel arbre n’a pas été atteint par cette effusion de la vie; il a encore son aspect triste et son branchage mort de l’hiver. Cassez un bout de rameau et vous verrez que la sève est en mouvement et que le bourgeon se prépare sourdement à faire irruption.

Telle mauvaise habitude, persiste: la vie n’est pas encore arrivée jusque-là, dites-vous; erreur, une transformation est en germe, de ce bois mort une floraison magnifique va s’épandre.


* * *


Jésus voulait ôter toute crainte du cœur de ses disciples. Ils sont déjà nets, déjà pardonnés, déjà purifiés; mais seuls et avec leur faiblesse, que pourront-ils faire? Rien!

Leur Maître ne s’en va que pour revenir. À son retour, il sera pour chacun d’eux ce que le cep est au sarment.

Comme nous l’avons dit dans notre dernière leçon, LE CEP PORTE LE SARMENT et lui communique la sève pour remplir tous ses vaisseaux, pour amener une éclosion, un épanouissement magnifique de feuilles et de grappes.

Dans leurs relations intimes avec Jésus-Christ, ses disciples, ainsi mis en mesure de produire du fruit, pourront encore demander tout ce qu’ils voudront: «tout ce qu'ils demanderont leur sera accordé...»

Répétons-le: c’est par cette abondance de fruits que le Père sera glorifié, et c’est à cette abondance qu’ils se feront connaître comme disciples de Jésus-Christ. Dans le cœur qui a reçu de telles promesses, il n’y a plus de place que pour la joie. «Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit parfaite en vous

Une joie appelée SA joie, parce qu’il en est la cause et la source, demeure en eux. Elle n’y est pas de passage; elle y a sa demeure. Et cette joie est parfaite.


* * *


Jésus donne ensuite un commandement nouveau, que voici:


«Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.»


Ah! quand on demeure en Lui, il est bien facile de s’aimer les uns les autres, car sa nature devient notre nature. Nous devenons une même plante avec lui. Oui, comment n’aimerais-je pas mon camarade, mon prochain, du moment que j’ai son esprit et qu’entre son esprit et le mien il y a union, identité?

Cet amour produit toujours les mêmes effets; il est toujours le même; il pousse au sacrifice.


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Récit


Vous connaissez tous l’histoire de ce baron russe, dont le serviteur, du nom d'Érick, s’est sacrifié pour sauver son maître. Vous savez qu’il avait attelé 4 chevaux à un traîneau pour aller à une certaine localité. Pour s’y rendre, il fallait traverser une forêt, c’était l’hiver, il y avait beaucoup de neige. Soudain, à travers le bois, on entendit un hurlement terrible. Le bruit devenait toujours plus distinct. C’était une bande de loups affamés qui filaient le traîneau.

Le baron eut peur et avec raison. Érick lâcha un cheval!... Puis un deuxième, mais les loups n’étaient point encore satisfaits; il semblait qu’ils voulaient de la chair humaine.

Voyant le danger, le brave serviteur dit à son maître: il n’y a plus qu’une chance de salut: me sacrifier moi-même. Prenez soin de ma femme et de mes enfants. Et il se lança au milieu des loups qui le dévorèrent rapidement. En attendant, le baron put continuer sa route et arriver au terme du voyage.

Le lendemain matin, on retourna sur les lieux et on ne retrouva que des ossements et des débris de vêtements éparpillés sur la neige rougie par le sang d’Érick. Touché, ému jusqu’aux larmes, son maître fit placer en ce même endroit, comme témoignage de reconnaissance, un poteau du haut duquel on peut encore lire ces mots:


«Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis».


Je raconte cette histoire, bien tragique, pour porter vos regards sur la croix du Calvaire, au haut de laquelle je crois lire: J’ai donné ma vie pour mes ennemis.

P. CHATELAIN.

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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 10 Décembre 1899


Lire:

Saint-Jean, chap. XV Versets 14 à 27

Apprendre:

Ce n’est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis, et qui vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit soit permanent.

Continuant son merveilleux discours, tout imprégné d’amour, le Seigneur annonce à ses disciples qu’il ne les appellera plus ses serviteurs, parce que les serviteurs ne savent pas ce que fait le Maître; mais je vous ai appelés «mes amis», leur dit-il, parce que tout ce que j’ai appris de mon Père je vous l’ai fait connaître, Ami de Jésus!

Peut-on rêver un honneur plus grand que celui-là? Je ne le crois pas.

Lui, le grand Seigneur, qui veut bien, dans son amour et dans son humilité, abaisser sa main royale jusque dans la boue du péché, pour en retirer l’âme perdue qui soupire après un Sauveur!

Lui, il veut bien prendre cette âme et la laver dans son sang précieux!

Mais ce n’est pas tout:

Il condescend à faire de ce pécheur «son ami». Il le couvre de son manteau royal, et le remplit de son Esprit, en sorte que Maître et disciple ne forment plus qu’une seule et même individualité.

Oui, il prend alors ses disciples pour ses collaborateurs dans cette grande œuvre: le salut des âmes, l’avancement de son règne sur la terre.

Non, je ne connais de plus grand bonheur et honneur que ceux-là. Car, en effet, la vocation que Jésus choisit pour les siens, est la vocation idéale. Écouter ce qu’il dit 

«Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis...»


La situation actuelle des apôtres n’est que le résultat de leurs relations avec Jésus-Christ. Comment ces relations se sont-eIles nouées?

Est-ce d’eux qu’est venue la première détermination, le premier mouvement?

Non. Ils étaient tranquillement occupés de leur métier, songeant peut-être quelquefois au temps glorieux du Messie et attendant sa venue, mais ne faisant pas un pas en avant pour le chercher, car ils étaient loin de soupçonner qu’il se fût déjà révélé.

C’est lui qui les a appelés, qui les a arrachés à leurs filets et à leur barque. Il les a pris et lésa établis, oui, établis en Lui, fondés, enracinés, faisant leur demeure chez lui. Il les a établis dans quel but?

1° Pour qu’ils aillent.

Allez! C’est une des dernières paroles qu’il leur fit entendre en se séparant d’eux.

C’est leur mission — et c’est la nôtre aussi — d’aller pour annoncer la bonne nouvelle du Royaume des cieux et de l’annoncer partout où ils vont. «Malheur à moi, s’écrie Saint Paul, si je n’annonce pas l’Évangile!

L’avoir reçu dans son cœur serait déjà un motif suffisant pour le porter aux autres. Mais quand c’est un ordre du Maître, il n’y a pas moyen de s’y soustraire sans perdre sa paix avec Dieu.

2° Pour qu’ils portent du fruit.

Un jardinier plante un arbre pour en recueillir le fruit; le Seigneur établit ses disciples dans la foi pour qu’ils portent les fruits de la foi. Et, il est dans leur nature nouvelle d’en produire de bons, comme il était dans leur nature primitive d’en produire de mauvais.

3° Pour que leur fruit soit permanent.

Il n’y a qu’une saison pour les fruits; cependant il y a des roses et des fraises de tous les mois. Leur fruit doit être de tous les jours, de toutes les heures. Permanent! Tel est donc le caractère du fruit que le céleste jardinier attend de chacun de nous, sans que jamais à quelque heure qu’il vienne, son attente soit trompée. Jésus revient ensuite sur l’amour fraternel,

«Oh! Jésus apprends-nous à nous aimer les uns les autres comme tu nous aimes; car c’est à ce signe-là qu’on reconnaîtra que nous sommes tes disciples.»

Entrant dans un autre ordre d’idées le Sauveur prédit la haine et les persécutions qui gronderont autour des Apôtres comme des vagues furieuses. «Le serviteur n’est pas plus grand que son Maître». Si on a persécuté le Christ ils nous persécuteront aussi...

P. CHATELAIN.

En avant 1899 12 09
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LEÇON BIBLIQUE

Pour le Dimanche 24 Décembre 1899


Lire:

Luc, chap. II Versets 8 à 20

Apprendre:

... Et soudain il se joignit à l'ange une multitude de l'Armée céleste, louant Dieu et disant: «Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée!»

Naissance de Jésus.

La lune s’élevait radieuse dans le ciel. Le silence de la nature n’était interrompu que par la voix de quelques bergers, qui s’entretenaient en veillant à la garde de leurs troupeaux.

Tout-à-coup, une lumière plus éclatante que celle du soleil en plein midi, brille au ciel et inonde les bergers de ses rayons. Surpris, ils lèvent les yeux et voient un ange resplendissant de gloire, planant sur les cimes des cieux. D’une voix pleine d’harmonie, il dit aux bergers: «Rassurez-vous, ne craignez rien. Je viens vous annoncer une grande, une heureuse nouvelle: aujourd’hui, il vous est né un Sauveur dans la ville de David»

En achevant ces paroles, le messager céleste reprit son vol vers le ciel


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Ô Jésus, laisse-nous, en ce jour de Noël, chanter avec ces milliers d’esprits célestes qui parcouraient les airs, et qui formaient au firmament des gerbes, des guirlandes de lumière; oui, laisse-nous chanter avec eux ce chant sublime.

«Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée!»

Voici, en effet, un nouveau Noël, nous rappelant la naissance de notre adorable Sauveur. D’un Sauveur descendu en ce bas monde pour renouer le lien divin rompu par le péché. Il était devenu impossible à nos âmes de communiquer avec le Ciel; le péché avait tout gâté, tout embrouillé; les fils téléphoniques étaient rompus. Mais Jésus est apparu comme un «Grand Réparateur.»

Voyant cette belle et grande image du Christ, le prophète Zacharie en fut tellement enthousiasmé, que dans un transport de joie il s’écria: «Béni soit le Seigneur de ce qu’il nous a suscité un puissant Sauveur.»

Lorsqu’un monarque va visiter un pays quelconque, le but de sa visite reste généralement dans l’ombre. Il ne dit pas non plus, quand il repart, si ses désirs se sont ou ne se sont pas réalisés. Mais il n’en est point ainsi avec le Roi des rois.

Tour à tour les prophètes nous ont annoncé sa venue. Oui, IL EST VENU POUR RACHETER SON PEUPLE et pour lui donner une force surnaturelle pour l’aider à le servir sans crainte, en marchant devant lui, dans la sainteté et dans la justice.

Lui-même a déclaré qu’il est VENU CHERCHER ET SAUVER LES PERDUS.

Mais, me direz-vous, son entreprise a-t-elle réussi, ou bien a-t-il essuyé une défaite?

Par la pensée envolons-nous jusque sur la colline du Calvaire, au moment où ce grand et terrible drame: la passion de Jésus arrive à son dernier acte.

Qu'entendez-vous à travers les clameurs de cette foule en démence:


TOUT EST ACCOMPLI!


Cette sublime parole, tombe de la bouche du Christ agonisant.

Tout est accompli, c’est-à-dire LES PORTES DU CIEL SONT OUVERTES;

et le pécheur repentant peut avoir accès auprès du Père par le sang de l’Agneau.

Alléluia! Ah! je comprends votre joie, anges de Dieu! Chantez, chantez encore: «Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée!»

P. Châtelain.

En avant 1899 12 23
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LEÇON BIBLIQUE