EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE CHEMIN ROYAL

Pris au pied de la lettre un chemin royal est un chemin où l’on ne doit rencontrer que la pompe, les honneurs, la prospérité.

C’est le chemin où tout peut flatter les sens au point de vue matériel.

C’est en un mot LE CHEMIN LARGE, SPACIEUX, suivi par les foules avec une fièvre dévorante avec une anxiété haletante.

Toute âme qui est sur ce chemin a faim et soif de la gloire du monde, Mais, hélas! peu de personnes, je dirai aucune même ne peut atteindre le bout de ce chemin. Toutes restent en route, lassées, fatiguées de la lutte par les déboires et les déceptions qu’elles rencontrent.

– Les unes ne font qu’y rentrer et disparaissent, le murmure au cœur de n’avoir pu mener à fin leurs projets d’avenir.

– D’autres vont jusqu’à moitié route, et au moment où il semblait que ce chemin allait être semé pour elles de bonheur et de prospérité, les voilà arrêtées par une main invisible et mises en demeure de disparaître à leur tour!

– Quelques rares privilégiés vont plus loin. Ils marchent plus longuement. Tout semble leur sourire. Pour un moment tout leur réussit: «richesses et honneurs vont à l’envi! Ils croient avoir atteint le bonheur réel, le vrai chemin royal. Alors ils disent à leur âme: «Mon âme, mange, bois et te réjouis, car tu as des biens en abondance». Mais, tout-à-coup, le cœur se trouble, les genoux s’entrechoquent, une main invisible écrit sur le mur: «Thékel» «Tu as été pesé à la balance et trouvé trop léger»

On s’aperçoit, alors, mais trop tard, que ce chemin royal n’a pas ôté le vrai, mais bien le chemin de la perdition éternelle.

L'âme voit quelle a fait fausse route et que le roi qu’elle a servi n’est pas le véritable Roi:

Au lieu d'être le Roi de gloire

c’est celui de la damnation.

Et penser, que ce soi-disant chemin royal est suivi par les multitudes insouciantes, indifférentes, qui vont tête baissée on peut dire, DANS L’ABÎME ÉTERNEL.

Elles ne se laissent ni arrêter par les sentinelles vigilantes, les serviteurs de Dieu, qui leur crient de rebrousser chemin, ni attendrir à salut par les épreuves, les fléaux, les appels de toutes sortes que Dieu leur envoie.

Les oreilles sont bouchées à la voix divine et les yeux fermés au vrai chemin royal, à l’étroit sentier qui mène à la Vie éternelle. 

Cet étroit sentier est ouvert, à tout homme, depuis dix-neuf siècles. Il commença à la Crèche et s’accomplit entièrement à la Croix!

Le tombeau, la pierre scellée et gardée par les soldats semblaient fermer à jamais ce chemin royal. Il ne fit que s'ouvrir plus lumineux encore.

De la terre il atteignit le ciel!

Il y eut fusion entre le cœur de Dieu et le cœur de l'homme!

Les sages paroles du Nazaréen, méprisées et tournées en ridicule par le pharisien lui-même eurent leur accomplissement.

«JE SUIS LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE.

NUL NE VIENT AU PÈRE QUE PAR MOI.»

Dorénavant pas d’autre chemin pour l’homme où il puisse trouver la paix, le bonheur, la pleine satisfaction de son âme, la pleine assurance pour une heureuse éternité. Jésus est la porte et il est le vrai chemin royal.

Sur ce chemin, pas moyen de faire fausse route.

La traversée se fait sans naufrage, vents et marées se déchaînent, le bon pilote est dans la nacelle: il calme les éléments en furie.

Obstacles et difficultés surgissent, le fidèle Berger les aplanit.

Tunnels et montagnes se dressent, dans les tunnels Christ est Lumière, devant les montagnes Christ est Samson.

Et enfin quand la mort arrive comme pour jeter un défi au Grand Vainqueur de l’âme, le cœur ne se trouble point, les genoux ne s’entrechoquent point, la main invisible n’écrit point sur le mur. Tout est paix! La mort n’a pour elle que la froide dépouille:

Le Roi de Gloire qui est lui-même le vrai chemin royal,

recueille l’âme et l’introduit dans les tabernacles éternels.

Le parallèle établi, lecteur, réfléchis! SUR QUEL CHEMIN ES-TU? C’est une question d’Éternité, une question de vie ou de mort pour ton âme.

N. Hess, S.

En avant 1899 06 17