Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LETTRE OUVERTE À CEUX QUI DÉSIRENT LA GRANDEUR DE LA FRANCE


«Je ne vous offre ni souliers, ni vêtements, ni pain; je vous offre le sacrifice et la mort.»

Vous connaissez ces paroles. Elles furent prononcées par l'indomptable patriote Garibaldi au milieu de ses luttes pour l’indépendance italienne.

Leur résultat, vous le connaissez aussi: Des centaines de jeunes hommes, de toutes classes et de toutes conditions, se levèrent, laissèrent tout et le suivirent. Quelque temps après, l’unification de l’Italie était chose faite.

Et aujourd'hui, en ce jour anniversaire d’une des plus glorieuses pages de notre histoire: je m’adresse à vous, jeunes gens et jeunes filles de France, et je vous appelle pour accomplir une tâche encore plus noble que celle de Garibaldi, et qui lui est d’autant plus supérieure que SES RÉSULTATS EN SONT ÉTERNELS.


Je m'adresse à vous qui, AU MILIEU DE LA DÉGÉNÉRESCENCE ET DE L'ABÊTISSEMENT GÉNÉRAL, avez conservé la notion de l'idéal, l’amour du bien, le désir d’avoir une vie utile.

Je m’adresse à vous, jeunes gens, qui — malgré les notions de scepticisme et de matérialisme qu'on s'est efforcé de vous inculquer et qui ont eu des résultats si lamentables et si humiliants qu’on les abandonne aujourd'hui, — chérissez néanmoins dans votre âme L'ASSURANCE QU'EN VOUS SE TROUVE UNE ÉTINCELLE DIVINE, UN DÉPÔT SACRÉ QUI VIVRA ÉTERNELLEMENT.

Je m'adresse enfin à vous qui croyez que «Ce que l'homme aura semé; il le moissonnera aussi»; que «le salaire du péché, c’est la mort», mais que «le don de Dieu est la vie éternelle.»

Je m'adresse à vous, vous suppliant de vous arrêter pour quelques instants au milieu du tourbillon d'affaires, de travail, de plaisirs qui vous entraîne. Tendez l’oreille, écoutez les plaintes qui s'élèvent autour de vous. Vous entendez! parmi les riches comme parmi les pauvres, la complainte est la même.


Parmi ceux qui réfléchissent, qui considèrent les destinées de l'humanité — à quelques rares exceptions près — LA NOTE DU DÉCOURAGEMENT DOMINE.

Le ressort moral est brisé, dit-on, la France est bien près d'être perdue, attaquée par ses ennemis intérieurs, DIMINUÉE, AFFAIBLIE PAR L’ALCOOLISME, LA LICENCE, LA LUXURE.

Les bons vivants, les jouisseurs égoïstes, eux, ne connaissent que le «mangeons et buvons, car demain nous mourrons»; de tout temps cette maxime a été leur mot d’ordre, sans qu'ils pensent à toute l’horreur de ce lendemain où l’on meurt, terrifié, comprenant trop tard qu il y a un au delà à ce demain.

L’ouvrier se plaint, et avec raison. Le pauvre, le tombé, le repoussé gémit souvent dans une rage impuissante.

N’y a-t-il pas d’autre classe, n’y a-t-il pas des âmes fortes, viriles, remplies d’espoir?

Oui, mille fois oui, et c'est dans leurs rangs que je vous convie:


IL Y A LES CROYANTS QUI ONT EXPÉRIMENTÉ PERSONNELLEMENT LA PUISSANCE DE JÉSUS-CHRIST

POUR LES DÉLIVRER DE LEURS CHAÎNES DU PÉCHÉ, et qui peuvent annoncer cette délivrance.

Nous sommes de leur nombre. Nous connaissons le Vainqueur qui peut délivrer la France de tous ses ennemis: c'est Jésus-Christ.

Nous connaissons celui qui donne une paix et une joie intérieures indépendantes des circonstances, joie qui persiste dans la pauvreté, dans le deuil, dans la souffrance: c'est l’Ami du pauvre, Jésus-Christ.

Nous connaissons celui qui redresse les torts, apaise les haines sociales, par cet enseignement adressé aux riches et aux pauvres: «Aimez-vous les uns les autres.» C'est un apôtre de Jésus-Christ, qui ajoutait: «Portez les fardeaux les uns des autres»


Oh! vous qui voulez changer la société, changez l'âme individuelle, changez VOTRE âme en allant à Celui qui l’a créée et qui seul peut la purifier, l’animer d’amour.

Ensuite à l’œuvre, à l’œuvre en vous donnant pour les autres.

Pas plus que Garibaldi, nous ne vous offrons aises, luxe, flatterie, éloges humains. Mais nous vous offrons, nous vous garantissons la paix intérieure et la possibilité de soulager les misères qui nous entourent....

Une Française qui vit et travaille pour la grandeur de la. France.

Blanche Peyron.

En avant 1899 07 15



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