Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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UNE TEMPÊTE APAISÉE


Marc, IV, 35-41.

C'était le soir; le lac était uni, sans une vague; ses eaux étaient d’un bleu d’azur, et dans le ciel mille étoiles scintillaient comme autant de diamants. Aux doux rayons de la lune, une barque avançait doucement. Les passagers, sous le charme de cette nuit d'Orient, chantaient à demi-voix les louanges du Créateur, et leur âme était remplie de paix. Ils avaient oublié que sur l'autre bord les attendait une foule avide de les voir et de les entendre. Et puis, JÉSUS ÉTAIT DANS LA BARQUE!

Cela ne suffisait-il pas à les rendre heureux?

Que leur fallait-il de plus?

Il était là et il dormait. Son visage reflétait la pureté de son âme; il était sans crainte endormi dans les bras de Son Père, tout, dans cette belle soirée, parlait de calme, de repos; mais, hélas! cela ne devait pas durer.


Tout à coup, sans que rien eût fait prévoir un si brusque changement, le vent se déchaîne avec violence, le ciel se couvre de nuages menaçants, la foudre sillonne la vue, le faible esquif est bien près de sombrer et la douce sérénité des apôtres a fait place à une profonde anxiété.

Que va-t-il arriver? Sans doute, ils vont tous périr! Oh! si le Maître s'éveillait! Est-il donc sourd qu'Il n’entende pas la tempête?

Comment peut-il être insensible au danger?

Dans leur trouble et leur frayeur, ils le secouent, en criant;

Maître, Maître, nous périssons! Sauve-nous!


Jésus s’éveille alors, et comprenant ce qui se passe autour de Lui, d’une voix calme, mais avec un geste impérieux, il dit aux vents et aux flots en courroux: «Calmez-vous, soyez tranquilles». À son commandement, tout rentre dans le silence, et de nouveau la barque vogue en sécurité.

Il me semble voir le regard de Jésus s'arrêter sur chacun de ses disciples, tandis qu’il leur reproche leur peu de foi, regard rempli tout ensemble d'amour et de tristesse et qui va jusqu’au plus profond de leur cœur, en les rendant honteux, connus d’avoir douté de la puissance de Celui qu’ils connaissent comme le Fils de Dieu et à qui, par conséquent, TOUT EST POSSIBLE.


* * *

N’en est-il pas souvent ainsi pour nous-mêmes?

Tant que notre vie s’écoule sans douleurs, sans difficultés, nous nous réjouissons de la présence du Maître, NOTRE FOI SEMBLE FORTE, N’ÉTANT PAS MISE À L’ÉPREUVE, mais dès que notre horizon se couvre de nuages, dès que notre barque, est ballottée de tous côtés et que les flots de l'épreuve semblent prêts à l'envahir, nous disons:


«Je suis seul. Dieu m'a abandonné, et certainement je vais périr


Oh! ce qu’il nous faut pour combattre et pour vaincre, c’est cette foi toujours sereine et toujours, confiante,

qui surmonte tout,

qui voit malgré l'obscurité,

qui saisit même l'invisible;


CETTE FOI QUI CHASSE LE SOUCI, L’INQUIÉTUDE,

ET QUI, EN PAIX, ATTEND LA DÉLIVRANCE DE L'ÉTERNEL,

LE SECOURS D'EN-HAUT.


Que Dieu nous donne cette foi, et que, quand le découragement viendra, quand le doute voudra nous terrasser, nous l'entendions nous dire:


Crois, Jésus est là, caché dans l’ombre,

Crois, Jésus est là lorsque tout est sombre.

Crois, Jésus est là: C’est le secret.

Dans tous les temps d’une sûre paix.

V. TEYSSANDIER.

En avant 1899 01 28



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