Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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TOI, SUIS-MOI!


Apôtre de Jésus-Christ. Ah! voilà une vocation idéale! Quand toutes les autres se seront éteintes avec notre pauvre petite planète, celle-là brillera encore.

Oui, dans ce monde de misères et de péchés, être un Apôtre de Christ est UNE VOCATION. Même les anges doivent l’envier.

Mais elle ne leur sera point confiée car c’est à des pécheurs sauvés et lavés dans le sang de l’Agneau qu'est réservé ce grand honneur:

«Annoncer la bonne nouvelle aux malheureux, guérir ceux qui ont le cœur brisé,

proclamer aux captifs la liberté et aux prisonniers la délivrance.»

Tel est le message sacré que ces Apôtres, aux cœurs brûlants d’amour, ont à délivrer. Ils ont à élever bien haut l’étendard glorieux du Calvaire, sous lequel doivent se rallier tous les élus de Dieu. Mais le «TOI, SUIS-MOI!» ne se fait pas toujours entendre de la même manière.

Celui-ci, c’est la voix déchirante des épreuves qui l’appelle à tout quitter.

L’invitation parvient à celui-là dans le son doux et subtil d’une vie prospère et heureuse.

Le jour, la nuit, en voyage, à la maison, dans les réunions comme dans sa prière secrète, partout et toujours, nous pouvons entendre cet appel suprême du Maître: «TOI, SUIS-MOI!»

Mais qu’importent les moyens! QUAND DIEU NOUS APPELLE à la dignité d’Apôtres, nous devons répondre promptement et joyeusement: «Me voici, Seigneur, envoie-moi»


Est-il donc, parmi ceux qui me lisent, un jeune homme ou une jeune fille qui entende cet appel de Jésus: SUIS-MOI; qui voit comme dans une vision céleste le grand Roi lui tendant des lettres de créance pour l’investir «Ambassadeur de Christ»?

Si oui, je voudrais lui crier bien fort:

NE REPOUSSEZ PAS CETTE BELLE, CETTE NOBLE VOCATION, sous n’importe quel prétexte Non, mon camarade, mais mettez-vous plutôt à genoux devant Dieu, et dites-Lui:

«Ô mon Dieu, je T’apporte mon tout pour être dépensé à Ton service... Oh! baptise-moi de ton St-Esprit, donne-moi cette puissance apostolique qui fera de moi un «Sauveur d’âmes!»

.... Et alors, après que votre offrande aura été déposée sur l’autel du sacrifice, et que le feu du Ciel l’aura sanctifiée, prenez une feuille de papier et une plume, et écrivez au Commissaire pour lui envoyer votre candidature.

Désormais sur le chemin de l’obéissance absolue, les dernières ombres du doute se dissiperont bien vite pour faire place à la lumière de l’Éternité.

N’ayant plus aucun interdit, aucun nuage dans votre cœur voilant votre firmament spirituel, vous serez heureux et vous aurez de l’assurance devant Dieu.


Je connais un jeune homme qui, lorsqu’il entendit l’appel du Maître, il y a quelques années, après quelques luttes, se leva en disant: Me voici. Seigneur, envoie-moi! Et, sans se soucier du qu’en dira-t-on, il s’enrôla sous la bannière du Calvaire et il devint officier de l’Armée du Salut.

Ai-je besoin d’ajouter que le résultat de cette vie de consécration à Dieu, a été, jusqu’à aujourd’hui: bénédictions nombreuses, bonheur infini, et enfin, vie fructueuse pour le Royaume.


Mais je connais aussi une jeune fille, précisément la sœur du jeune homme dont je parle plus haut, qui, elle aussi, a entendu l’appel divin MAIS N’Y RÉPONDIT PAS.

Au contraire, elle argumenta, elle discuta avec l’esprit de Dieu et, fatalement, s’éloigna du droit chemin. Oui, j’ai vu cette pauvre âme quitter les régions supérieures de la lumière et de la vie, pour redescendre dans les brouillards froids et humides du doute, s’engourdir et, hélas! tomber dans la mort spirituelle!...

Je n’ose pas décrire le chemin douloureux sur lequel elle dut marcher depuis lors.

Rien, rien ne lui a réussi dans ses entreprises.

Tout est allé de travers, comme l’on dit.

Elle n’a plus eu un instant de vraie paix.

Il y a pourtant un tout petit coin bleu dans son ciel que couvrent des nuages toujours plus gros. Cette petite éclaircie c’est le souvenir de son passé avec Jésus, mais ce souvenir ne fait que rendre le contraste plus frappant. Et quand cette âme, si elle ne revient pas à son premier amour, arrivera là-haut, dans l’éternité, en présence de celui qu’elle a percé, blessé, meurtri par son affreuse désobéissance, que fera-t-elle?

Où ira-t-elle se cacher?

Que ce sera terrible, épouvantable!

Et quand elle entendra les cris navrants des malheureux damnés qui lui crieront avec force menaces: «TU ES LA CAUSE DE NOTRE DAMNATION!..» Que répondra-t-elle? Oh! camarades, qui entendez l’appel de Dieu


Ne repoussez pas sa voix!


P. CHATELAIN.

En avant 1899 08 05


 

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