Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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PÉRIL IMMINENT

DÉLIVRÉ À LA DERNIÈRE SECONDE


Les Hébrides sont des îles qui se trouvent sur la côte ouest de l’Écosse et semblent former un brise-lames opposé à la furie de l’Océan. Les habitants ont peu de rapports avec les peuplades du continent, et ont souvent à endurer de grandes détresses pendant le long hiver de ces contrées. Ils vivent chichement de poisson, d’oiseaux de mer, et de leurs œufs qu’ils trouvent dans les fentes des rochers.

À Saint-Kilda, l’une des plus petites et des plus pauvres bourgades de cette île, vivait une pauvre veuve et son fils. Son mari, un pêcheur, avait péri en mer, et elle n’avait que ce seul fils pour consoler son pauvre cœur blessé. Elle l’éleva dans la crainte et l’amour de Dieu, et l’enfant lui payait avec reconnaissance ses soins maternels. Il était son aide et sa consolation, bien qu’il n’eut encore que seize ans.

L’hiver de 1846 fut particulièrement dur pour les pauvres, surtout en Irlande et en Écosse, la maladie de la pomme de terre ayant enlevé aux habitants leur principale ressource.

Ronald et sa mère souffrirent comme les autres, dans leur pauvre demeure solitaire au bord de la mer. Pour ajouter à leurs ressources, le fils tenta, un jour, d’aller dans les récifs de la côte chercher quelques œufs d’oiseau sauvage. C’était une tentative dangereuse, car, lorsque les oiseaux sont là, ils défendent vigoureusement leur nid, et se servent bravement des armes dont la nature les a gratifiés pour défendre leurs petits. Mais, Ronald était brave, et il était soutenu par le désir de trouver de la nourriture pour sa bien-aimée mère.

Après avoir reçu sa bénédiction, il partit, muni d’une longue corde qui devait lui servir à descendre le long des rochers, un couteau pour se défendre de l'oiseau surpris au nid, et un panier pour mettre les œufs.

La vue était majestueusement grandiose. Les rocs s’élevaient perpendiculairement à trois ou quatre cents pieds au-dessus de la mer, dont les flots se brisaient à leurs pieds en de fantastiques gerbes resplendissant comme des pierres précieuses sous les rayons du soleil matinal. Ronald n’était pas, en général, indifférent à pareil spectacle. Il avait appris à y voir l’œuvre de son Père des cieux; mais, pour l’instant, son cœur était attristé, car l’avenir se montrait sombre, et il ne vit pas, au large, le navire qui arrivait chargé de vivres envoyés par les cœurs compatissants des chrétiens anglais pour ces pauvres peuplades mourantes.


Ronald avait maintenant atteint le point culminant des falaises, d’où ses compagnons le laisseraient glisser le long des rochers. Ils le descendirent à mi-hauteur. Alors, il donna à ses amis le signal de l’arrêter en face d’une fente de rochers qui se présentait à lui. Il posa son pied sur l’escarpement du roc, tira son couteau pour se défendre en cas d’attaque de l’oiseau, et, de l'autre main, sonda pour prendre les œufs. Juste à ce moment l'oiseau s’envola, et de toutes ses forces se lança sur lui.

Ronald se défendit de son couteau; mais, ô horreur, au lieu d’atteindre l’oiseau, la lame toucha la corde qu’elle trancha en grande partie, ne laissant que quelques fils. Il poussa un cri sauvage!

En bas faisait rage l’abîme des eaux; au-dessus de lui, la falaise à pic. Il était suspendu à mi-distance. Ses compagnons virent le danger, et avec les plus grandes précautions tentèrent de le remonter. Mais à chaque brassée qu’ils faisaient, Ronald voyait fil à fil la corde se disjoindre. Ô DIEU, SAUVE-MOI! dit-il, dans un cri d’agonie, ô Dieu, console ma mère! et, pour échapper à la terrible scène, il ferma les yeux.

Brassée par brassée, ses amis le remontaient; mais d’instant en instant un nouveau fil cédait. Une des tresses de la corde reste encore, supportant tout son poids. Il referme les yeux, puis les ouvre à nouveau. Il est près du bord, et ses amis cherchent à le saisir! Il n’est pas encore assez près. Une brassée de plus. La corde se tend...., cède sous son poids.

Il jette un regard éperdu à l’abîme qui s’ouvre béant au-dessous de lui, puis lève sa tête vers le ciel, d’où seul peut lui venir le secours. Il se sent tomber. Il entend le cri d’effroi de ses compagnons, le cri d’agonie de sa mère.... Puis, plus rien.

Tout devient noir, autour de lui. Il perd connaissance. Mais, juste au moment où la corde cédait, une main de fer l’a saisi, et au risque d’être lui-même précipité du haut des falaises, un de ses amis l’a sauvé, et rapporté à sa mère.

La prière du pauvre enfant a été exaucée. Ronald a été sauvé, et Dieu a consolé sa mère.


* * *


Et maintenant, lecteur, laissez-moi vous demander de VOUS APPLIQUER CETTE HISTOIRE.

Cette corde, c’est votre vie.

Les fils sont les années dont elle est composée.

Chaque année qui s’en va est un fil qui cède, et lorsque le dernier aura cédé, vous vous trouverez en la présence de Dieu pour rendre compte de vos actes.

Vous ne savez pas le nombre des années qui vous seront accordées.

Oh! maintenant, pensez avant que le dernier fil ait cédé, pensez à Celui qui seul peut vous sauver par le sang de Son bien-aimé Fils, Jésus-Christ.

Jetez-vous dans les bras du Tout-Puissant, et vous serez gardés dans ce port calme où ne se lèvent plus de tempêtes, où tout est paisible, brillant, heureux, parce que le péché, source de toute peine ne saurait y entrer.

Lecteur, voulez-vous aborder au céleste rivage?

En avant 1899 08 19


 

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