Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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ADIEU LUMIÈRE!


Un homme riche, bien doué, appartenant à une famille honorable, s’était laissé aller peu à peu à la boisson.

LE MONSTRE DE L’IVROGNERIE, après l’avoir enlacé, le garrottait toujours plus étroitement.

Santé détruite, volonté émoussée, hontes et scandales dans sa famille et sa société, tel était pour lui le résultat de ce penchant.

Il en souffrait. Dans ses moments lucides, il lui prenait une angoisse terrible. Il essayait alors de réagir, il luttait avec l’énergie du désespoir contre son ennemi, et prenait de bonnes résolutions.

Il se débattait comme quelqu’un qui s’enfonce dans un bourbier; mais il s’enfonçait toujours plus et se retrouvait toujours le même, désespérément faible.

Une inflammation des yeux, suite de ses excès, l’obligea à recourir à un médecin. Je vous dois toute la vérité, dit le docteur après un examen minutieux. Si vous n'abandonnez pas la boisson, — mais complètement, vous comprenez! — dans six semaines vous êtes aveugle, et aveugle pour toujours. Pensez-y; aveugle pour la vie!

Le malheureux garda le silence. Il resta quelques moments immobile sur sa chaise, la tête dans ses mains. Une lutte terrible se livrait dans son esprit. Ne plus voir, perdre de vue sa femme et ses enfants, le monde, devenir incapable de se guider, incapable de lire, et cela par sa faute. Non, il ne le voulait pas; il n’y avait pas d’hésitation possible! À tout prix il fallait sauver ses yeux.

Et pourtant elle était là, cette bouteille d’eau-de-vie, cette bouteille qu’il aimait; comment y renoncer?

Ah! si le docteur lui avait demandé quelque autre sacrifice: de l’argent, peut-être beaucoup d’argent, avec quelle joie il l’eût donné! — le bonheur, la vie, peut-être, d’un des siens; il eut hésité! — une opération, il eut consenti! Mais sa bouteille!

Pendant que ces pensées traversaient son cerveau, il avait relevé la tête; il la voyait, sa bouteille, elle l’attirait: Veux-tu donc me quitter, semblait-elle dire; moi qui t'ai donné tant de bons moments? Ne vois-tu pas qu'on me calomnie? Il se leva, fit quelques pas dans la chambre, saisit cette bouteille qui était son maître, son tyran, son meurtrier, cette bouteille qui avait empoisonné sa vie et qui allait le rendre aveugle pour toujours, et, regardant au dehors comme si c’était pour la dernière fois, il murmura: ADIEU LUMIÈRE! et il porta le goulot à ses lèvres! 


À TOUT PRIX, avait-il pensé, il fallait sauver ses yeux. Oui, mais il y a un seul prix qu’il n’était pas en état de donner, un seul sacrifice qu’il n’était pas en état de faire, et c’était le seul qui fût capable de sauver sa vue.


Combien de gens qui, éclairés sur leur situation, comprenant dans quel abîme ils glissent, ont essayé un moment de résister; puis ils ont trouvé le sacrifice trop grand, ils ont dit, eux aussi: ADIEU, LUMIÈRE! et ils ont de nouveau plongé dans les ténèbres.


IL Y A DANS TOUTE VIE UN MOMENT OÙ IL FAUT FAIRE SON CHOIX.


Il est dur de renoncer au mal, dur de dire adieu à ces passions qui nous tiennent et auxquelles nous tenons; c’est le dernier des sacrifices auxquels nous consentons.

Elles nous fascinent, nous aveuglent; plutôt périr que de céder.


À NOUS DE CHOISIR,

DIEU NOUS DÉLIVRERA.


Il faut un miracle. Il le fera.

Il faut une force qui vienne briser cette chaîne, Il la donnera.

Il nous faut un Sauveur qui nous délivre, pour ainsi dire, malgré nous-mêmes. Et ce Sauveur c’est Jésus-Christ.


Quiconque s’adonne aux péchés est esclave du péché.

Si Jésus Christ vous affranchit vous serez réellement libres.


En avant 1899 09 02


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