Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

LE SALAIRE DU PÉCHÉ, C’EST LA MORT


Par la Commissaire

C’était un ravissant bébé! un beau garçon aux yeux noirs avec une bouche exquise et une fossette au menton; quant à ses petites jambes et bras potelés, ils faisaient l’admiration de tous. Toute femme aurait été fière de posséder un tel fils, et on comprend que le cœur de sa mère se gonflât d’un orgueil bien légitime lorsqu’on la complimentait sur son premier-né.

Avec quelle joie elle le serrait dans ses bras, le couvrait de baisers, se répétant encore et encore qu’«un fils lui était né!» Un fils qui porterait son nom et qui l’appellerait «mère». Quand elle était seule, elle faisait ses rêves d’avenir: son fils deviendrait un grand homme rempli de capacités; un homme célèbre qui se ferait une grande réputation et dont on parlerait dans le monde.

«Ah! bébé, lui disait-elle en le couvant du regard, combien je t'enseignerai à aimer l'art, à adorer l’étude, à rechercher la gloire. Quand tu seras grand, tu voudras prendre ta place parmi les hommes de marque et tu réussiras».

MAIS dans ces plans d’avenir, dans ces désirs ambitieux, IL N'Y AVAIT POINT DE PLACE POUR LE DIEU QUI LUI AVAIT DONNÉ CE TRÉSOR, et dans la joie de sa possession, il n’y avait point de reconnaissance vis-à-vis du Créateur.


* * * 


L’enfant grandit, les robes de bébé furent échangées pour les habits de garçon, et bientôt l'adolescent devenait un jeune homme.

La mère voyait ses plans se réaliser à son égard, suivait son développement d’un amour jaloux. Aucun autre bébé n’avait pris la place du premier dans le berceau. Non, non, il devait être fils unique et sur lui seul se déversa la richesse de l’amour de cette mère. Il était son unique pensée, son éducation, son bonheur, ses plaisirs, ses désirs; ses perspectives d’avenir étaient le thème favori de ses conversations.

Ce fils! que ne deviendrait-il pas dans ce vaste monde!

Et, en effet, bientôt on parla de lui dans les cercles choisis, son nom commençait à être connu; la fortune lui sourit d’une manière extraordinaire, déversant sur lui ses faveurs. Quand la mère, accompagnée de son fils, allait en société, quand elle le voyait dans les salles de bal brillamment éclairées, recherché et entouré par tout le monde, elle réalisait tout à nouveau la joie qu’un fils lui était né et qu’il était devenu l’orgueil de sa vie.


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Et le fils? Il aimait le monde de toute son âme: les plaisirs, les jouissances artistiques et intellectuelles remplissaient chaque instant de sa vie, mais ce ne fut pas indemne de PÉCHÉ qu’il en jouit, et PAR DESSUS TOUT, C’ÉTAIT LE PÉCHÉ QU’IL AIMAIT, c’était les lieux de plaisir, les maisons de débauche où il aurait rougi d’être vu par sa mère toute mondaine fût-elle!

Le péché avec ses charmes diaboliques et mortels, l’enlaçait de plus en plus et bientôt toute ambition mondaine disparut devant lui.

Le vice avait saisi sa victime et l’entraînait dans les abîmes de la souillure, de la dégradation et du désespoir.


«Le salaire du péché c’est la mort.»


Est-ce possible que cette femme que nous contemplons soit la même que celle que nous avons connue?

Est-ce là cette mère ambitieuse et altière? Ces yeux tristes, renfoncés; ces lèvres, autrefois toujours souriantes et maintenant serrées avec désespoir, ces habits de deuil remplaçant les vêtements luxueux d’autrefois, sont-ce les siens?

Qu’est-il arrivé?

Voyez! elle se fraie un chemin à travers la foule, n’écoutant, ne regardant personne, elle s'arrête devant une maison gardée par des agents de police, et leur montrant un laisser-passer, elle demande l’autorisation d’entrer.

«Oui, dit-elle, je suis sa mère» et, lugubrement, la porte se referme sur elle.


* * *


Nous la revoyons encore une fois agenouillée, presque accroupie aux côtés d’un cadavre. Elle regarde cette figure glacée, et ses yeux ne pouvaient se détourner de ce trou béant à la gorge d’où le sang s’est répandu. Et tout ceci a été fait par les mains mêmes de la victime.

Ah! cette pensée transforme sa douleur en une véritable agonie.

S’il avait été tué dans une bataille, mais non! SON FILS EST LÀ TUÉ PAR LUI-MÊME! (il s'est suicidé!)

D’ailleurs, n’était-ce pas là la seule manière dont il avait pu sortir du dédale du péché dans lequel il était entré et mettre le sceau du secret sur le crime qu’il avait commis?

Mort! et de quelle mort!

Mort à tout espoir,

Mort à toute chance de relèvement,

Mort à toute occasion de salut et d’éternité bienheureuse:


MORT SANS DIEU!


Oh! pauvre mère, ton cœur insouciant a été dévoré par l’ambition du monde et en voilà le résultat! Tout à coup, un flot de larmes s’échappent de ses yeux jusqu’alors desséchés et brûlants et dans l’agonie du remords elle s’écrie:

«Oh! mon bébé, mon fils unique, ah! si j’avais su!... »

Ah! si elle avait su! En effet, que n’avait-elle su ce qu’elle faisait lorsqu’elle formait ses petites lèvres à PARLER LÉGÈREMENT ET À SE RIRE DE DIEU. Que n’avait-elle su ce qu’elle faisait quand elle remplissait ce cœur d’ambition mondaine et d’amour du plaisir.

Pourquoi avait-elle considéré cet enfant comme un don de la terre, au lieu de le considérer comme un don du ciel?

POURQUOI L’A-T-ELLE CONSACRÉ AU DÉMON AU LIEU DE LE CONSACRER À DIEU?

Mères qui lisez ces lignes, que faites-vous?

Élevez-vous votre fillette dans la voie de la mondanité, de façon à ce qu’il lui soit possible de tomber dans le mal quand elle aura vingt ans?

Semez-vous dans ce cœur d’enfant la semence de la flatterie, de la coquetterie, de l’immoralité?

Ah! combien c’est facile! je l’ai compris tout à nouveau l’autre jour quand je dus livrer un véritable combat avec ma petite Totsey, de deux ans et demi, parce que le lundi matin elle ne voulait pas mettre d’autre robe que la jolie robe du dimanche. Elle était trop petite pour que je raisonne avec elle, mais quand je vis la passion agiter ce petit corps, et la longueur de la lutte, je pensai à ma petite Totsey à l’âge de dix-huit ans!

Oh! combien souvent la semence de perdition de millions de jeunes filles n’est-elle pas semée dans leurs coeurs, à 4 ans, à 7 ans, à 10 ans! On leur dit qu’elles sont jolies, et, si elles le sont, pourquoi gâter leur beauté en les en rendant conscientes?

Et les petits garçons? Je répète seulement les paroles de cette mère dont je viens de parler: «AH! SI J’AVAIS SU!»

Mais c’était trop tard, la mort vint, elle lui prit son idole, envahit toute son âme.

Je demande à Dieu que ces paroles soient un avertissement à quelque mère et à quelque fils.

En avant 1899 09 09



Table des matières