EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LA PRIÈRE SECRÈTE

«La prière est la nourriture qui seule donne à l’âme la joie et la vigueur».

Il y a une douzaine d’années, que, pour la première fois j’ai lu ces paroles, écrites par Ste Catherine de Sienne, et bien des fois depuis elles me sont revenues à la mémoire.

Je n’en ai pas compris le vrai sens alors, mais maintenant j’en saisis la portée, après avoir passé par des expériences bien amères, mais utiles pour mon âme.

Que de luttes et de chutes, connues de Dieu seulement et de moi, aurais-je pu éviter, si j’avais toujours été prête à satisfaire les besoins intimes de mon âme, en cultivant la prière secrète!

Pendant longtemps le St-Esprit me contraignit de mettre un moment à part au milieu de la journée, avant notre sortie pour les visites. Plusieurs fois, dans les conseils d’officiers, je sentais que Dieu me reprenait à ce sujet, et je lui promis avec larmes d’obéir.

Mais le diable n’en a jamais été satisfait, sachant parfaitement quelles bénédictions en faveur de mon âme et du monde perdu en seraient le résultat. Il me souffla à l’oreille qu’il était suffisant de prier dans le secret le matin et le soir, d’autant plus que souvent dans la journée nous nous mettons à genoux avec nos camarades, et puis, ajouta-t-il, on peut rester en communion avec Dieu sans se mettre à genoux.

Je me suis laissé convaincre par ces paroles apparemment vraies, MAIS AU FOND, MENSONGÈRES.

Quand le démon a pris possession d’un doigt, il a vite la main entière, ensuite le bras, etc., ce qui aurait presque été mon cas, si l’oeil paternel de Dieu n’avait veillé sur moi.

Le doute et le découragement, amenant avec eux toute une suite lugubre de souffrances et angoisses morales, sont entrés dans mon cœur. J’étais sur le point de succomber, lorsque Dieu, par un message d’un de ses enfants, a fait resplendir le Soleil de Justice au-dedans de moi, mettant en fuite tous les ennemis de mon âme. À Dieu toute la gloire! Je lui ai promis fidélité. IL ME GARDERA SELON SES PROMESSES.

Mais la leçon a été bonne, depuis ce moment je ne néglige plus le tête-à-tête avec Dieu et je suis richement bénie et heureuse. Que de fois le Sauveur n’a-t-il pas dit à ses disciples: «Veillez et priez, l'esprit est prompt, mais la chair est faible.»

Il savait que les siens auraient à rencontrer des tentations de toute sorte et pour avoir la force d’y résister ILS DEVAIENT RESTER EN COMMUNION AVEC LEUR DIVIN MAÎTRE, recevoir de Lui la sève divine qui seule pouvait les fortifier pour le combat.

Il va sans dire que si Pierre, lorsqu’il était dans la maison du Souverain Sacrificateur, pendant l’interrogatoire de son Maître, au lieu de se mêler à la conversation du personnel de la maison s’était retiré à l’écart pour prier, il n’aurait pas renié son Sauveur, ce qui aurait épargné une grande souffrance à Jésus et bien des luttes et des larmes à lui-même.

C’est pour vous que j’écris ces lignes, mon Camarade, qui passez par un chemin sombre, tellement sombre que l’issue vous semble impossible. N’est-ce pas parce que vous avez négligé la prière secrète que le découragement vous a gagné.

La croix vous semble trop lourde maintenant parce que vous ne possédez plus la force divine pour la porter.

Revenez, revenez à Celui qui n’a pas cessé de vous aimer et qui veut et peut vous aider. Il le fera; Il l’a fait pour moi, Il l’a fait pour d’autres.

Luttez avec Dieu comme Jacob et dites: Je ne te laisserai point que tu ne m’aies béni et comme lui vous serez béni et en bénédiction.

Une camarade qui prie pour vous. M. B.

En avant 1899 10 14