Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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«LES AVEUGLES VERRONT!»


Pour être du domaine de la science, voilà une déclaration vraiment palpitante d’intérêt. La Revue des Revues nous apprend, en effet, que le professeur Peter Stiens prétend avoir résolu le merveilleux problème de rendre la vue aux aveugles. Il n’y aurait pas découverte s’il ne s’agissait que de rendre la vue à ceux qui sont frappés de cécité à la suite de troubles nerveux ou par d’autres causes; mais les expériences du savant l’ont, paraît-il, amené à la possibilité de donner la faculté de voir aux aveugles-nés, à ceux chez qui l’œil est complètement détruit ou n’a jamais existé.

Cela tiendrait du miracle, dirons-nous avec le journaliste qui nous donne ces renseignements, si la réalité n’en était confirmée par des témoins. L'un deux rend le témoignage suivant:

«Après m’avoir introduit dans une chambre noire de petite dimension, le professeur Stiens me banda étroitement les yeux. Réduit à la cécité la plus complète, je l’entendais aller et venir autour de moi, faisant craquer des allumettes, allumant une lampe, etc., mais je ne pouvais, malgré mes efforts, percevoir le moindre rayon lumineux. À ce moment, je sentis que le professeur Stiens m’appliquait son appareil autour des tempes et, instantanément, je perçus une lumière vague enveloppant les objets extérieurs dans mon voisinage immédiat.

Enfin, je pus voir nettement une main devant mes yeux et compter les doigts qu’elle me présentait ouverts: il y en avait trois. Peu à peu, la lumière se fit plus intense, je distinguai les divers meubles qui garnissaient la pièce. Il y avait deux tables et huit chaises, que je comptai aisément. J’avais, pendant ce temps, la notion que, si l’expérience continuait, je recouvrerais mon habituelle faculté de vision.

Je ressentais également comme la sensation d’un très faible courant électrique le long de mes tempes, mais brusquement, l’appareil fut enlevé, et je me trouvai plongé dans les ténèbres les plus complètes. L’expérience était terminée.»

Le professeur Stiens n’a pas encore révélé le secret de son extraordinaire découverte, mais on sait qu’elle repose sur cette théorie: «L’homme voit non pas avec ses yeux, mais avec son cerveau; sans le concours des yeux, l’aveugle en aura la perception tout aussi nette que le voyant

L’image est recueillie sur un écran au lieu de l’être sur la rétine, puis communique au cerveau par l’intermédiaire d’un courant électrique. Chose curieuse, l’appareil de M. Stiens, basé sur les mêmes principes que le téléphone, transmet la lumière comme se transmettent les sons, et non seulement le professeur Stiens fera voir les aveugles, mais il fera entendre les sourds.


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Voilà qui est clair, et si cette découverte, encore à son éclosion, réussit pleinement dans ses résultats futurs, comment ne pas se demander si les investigations de la science n’auront pas un jour la clef de tous les mystères! Nous nous inclinons devant la science, nous rendons surtout profondément hommage à de tels bienfaiteurs de l’humanité qui se dépensent, vie et talents pour les plus nobles causes terrestres.

Cependant, sans vouloir établir de point de comparaison, nous ne pouvons nous empêcher de remonter à 19 siècles en arrière et songer à cet autre grand professeur ou docteur dont les expériences de guérisons merveilleuses de toute nature l’amenaient à pouvoir dire:

«Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: LES AVEUGLES VOIENT, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.

Et le témoignage de cet homme sur qui le professeur Stiens a fait avec succès l’essai de ses expériences,m’amène à citer le témoignage de cet aveugle-né qu’entre tant d’autres malades, humainement incurables, Jésus a guéri. Comme on lui demandait avec curiosité:

«Comment tes yeux ont ils été ouverts?»

L’ex-aveugle-né répondit:

«Cet homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il en a enduit mes yeux et il m’a dit: Va au réservoir de Siloë et lave-toi. J’y suis allé, je me suis lavé et je vois.»


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Est-il, en terminant, nécessaire de dire que les miracles du Fils de Dieu, comme toutes ses œuvres terrestres, sont loin de viser exclusivement les guérisons physiques ou une œuvre humanitaire.

Chacun sait que Ses merveilles terrestres n’étaient que l’illustration de Sa puissance pour guérir les maladies de l'âme et se révéler comme le Messie, l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.

La cécité naturelle est une belle image du péché incarné dans le cœur de l’homme.

Le pécheur qui, à l’exemple de notre aveugle-né va au Siloë du Calvaire pour la purification de son cœur souillé, éprouve l’efficacité du sang versé dans ce but par le Fils de Dieu.

Dès lors, purifié, une nouvelle vie de justice et de sainteté s’ouvre pour lui; il voit les cieux ouverts prêts à le recevoir, à l’issue d’une existence terrestre dépensée désormais pour son Sauveur.

Lecteur, fais-tu cette expérience?

A. M.

En avant 1899 11 11



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