Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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DIEU SAUVE LES MATELOTS

Alléluia!


À l’âge de 14 ans, mon père voulut me faire apprendre plusieurs métiers; mais mon mauvais cœur et ma volonté ne voulurent pas se soumettre; à l’exemple de l’enfant prodigue, je m’éloignai de la maison paternelle, et me lançai dans la navigation.

Il me semblait qu’une fois sur mer j’aurais tout trouvé. Hélas! grande fut ma déception!...

Étant d’un caractère sombre et solitaire, je croyais que sur un navire je serais plus heureux que sur terre, mais au milieu de ces hommes menant une vie dépravée et blasphémant du matin au soir, je reconnus bientôt que je m’étais trompé.


Mon premier voyage, qui dura 9 mois, ne fut qu’une suite ininterrompue de déboires. Mon capitaine se suicida à la suite d’une déposition formulée contre lui et, comme j’étais le plus jeune de l’équipage, je fus interrogé par les autorités. Mes camarades m’avaient menacé que je serais la proie des poissons si j’étais pour le capitaine un témoin à décharge, mais je dis tout ce que je savais et je pus constater, dès ce jour, combien il fait bon dire la vérité.

Après ces événements, je rentrai chez moi, et là, une nouvelle bien douloureuse vint frapper mon cœur. Mon père, que j’aimais beaucoup malgré ma désobéissance, n’était plus, il avait été emporté par une courte maladie. Oh! quels remords j’eus alors, car j’avais quitté le toit paternel contre sa volonté. Combien j’aurais désiré le voir encore une fois et l’entendre me pardonner ma faute; mais..., trop tard.


Je me décidai à reprendre ma vie errante, et je fis plusieurs voyages; mais, hélas! toujours attristé par la mort de mon père, je cherchais à étouffer mes remords en me jetant dans le tourbillon des plaisirs. Malgré tout, mon cœur restait toujours aride et avait soif de bonheur.

Au milieu de ces hommes de l’équipage dont la plupart étaient rudes et dépourvus de bon sens, la vie pour moi était bien amère et je me demandais s’il ne valait pas mieux en finir avec elle.

Mon ciel était sombre, je ne voyais que difficultés sur difficultés et ne savais à qui confier mes chagrins. Je résolus un jour de mettre à exécution ce fatal projet et m’attendais que le moment favorable où le bateau, filant à toute vitesse, me procurerait l’occasion de me jeter à la mer. Mais, en attendant, je réfléchis encore et trouvais, au fond, que c’était bien lâche de mourir pour échapper aux difficultés de la vie et je repoussai ma sinistre résolution.


Je me décidai à aller passer un an en Algérie, auprès de mes parents, me réjouissant à la perspective d’y trouver le bonheur tant désiré. Hélas, encore une déception! De là j’allai à Bordeaux. Ne sachant que faire dans cette ville, je devançai l’appel pour mon service militaire dans les équipages de la flotte.

Oh! je pus alors me rendre parfaitement compte de ce qu’est la jeunesse du siècle; JE FUS ENTRAÎNÉ PAR LE COURANT RAPIDE DU PÉCHÉ et me jetai éperdument dans la voie de la perdition.

Je savais bien que Dieu existait, mais, comme beaucoup de gens, je ne faisais pas Sa volonté. Je comprenais pourtant que je faisais le mal, JE N’ÉCOUTAIS PAS MA CONSCIENCE qui me disait que je n’agissais pas bien; j’étais de plus en plus malheureux.

Mes parents m’écrivaient souvent et leurs lettres me parlaient d’un Sauveur mort pour moi pour effacer mes péchés; mais je laissais de côté toute idée religieuse parce que, jusqu’alors, aucune n’avait pu satisfaire mon cœur.


Plus tard je fis la connaissance de gens se disant religieux et versés au spiritisme. Je suivis assez régulièrement les réunions, mais là non plus je ne trouvai pas ce que je désirais.

Mes parents, qui ne désespéraient pas de me voir devenir enfant de Dieu, priaient toujours pour moi et leurs ferventes prières déterminèrent ma conversion, car Dieu préparait mon cœur.

Mon service militaire terminé, je rentrai au Havre. Quelque temps après j’assistai à une réunion évangélique où JE FUS CONVAINCU DE PÉCHÉ ET JE ME DONNAI À DIEU!

Le dimanche suivant, j’entrai en contact avec des salutistes et Dieu me demanda de m’engager dans cette Armée. Je le fis avec joie.

Après plusieurs mois de combat au Havre, je partis pour les E.-M. où le Seigneur m’appelait. Maintenant, sur le champ de bataille, je suis heureux de me dépenser pour le salut de la France.


Lecteur qui lis ces ligues, possèdes-tu le vrai bonheur?

As-tu trouvé dans le monde cette paix, ce calme que ton cœur désire?

Si tel n’est pas ton cas, comme je l’ai fait, viens au Sauveur, la seule source de la paix, de la joie et du bonheur.

Un matelot sauvé,

Lt. Le Prévost.

En avant 1899 11 11


 

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