Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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UNE RENCONTRE

Conduisant à bonne fin


LE SALUT D’UN PAUVRE IVROGNE

Il y a six ou sept mois je visitais un corps dans une ville du Midi. J’y arrivai le samedi à temps pour la réunion et je me réjouis de voir que le public était nombreux, cela me donnait espoir pour un glorieux dimanche.

La réunion terminée, l’Officier du quartier me présenta au soldat chez qui je devais loger. C’était un ouvrier simple et hospitalier comme le sont généralement les ouvriers, malgré leurs moyens limités. Il me mit vite à l’aise et après avoir souhaité la «bonne nuit» et donné une franche poignée de main à quelques camarades dans le vestibule, il prit le devant pour me conduire chez lui.

Il nous fallut passer dans un des bas-fonds de la ville et en traversant une ruelle obscure nous trébuchâmes contre un homme étendu par terre. Ah! fit mon ami, en poussant un profond soupir «Ivre! encore ivre!»... et dans un bien piteux état» ajoutais-je.

Nous le relevâmes, lui demandant qui il était et d’où il venait, mais pour toute réponse nous ne pûmes obtenir que des gémissements. Il était non seulement ivre, mais engourdi par le froid. Il ne pouvait se tenir debout que soutenu de chaque côté par l’un de nous. «Nous ne pouvons pas l’abandonner ici», dit mon hôte charitable et de nouveau il interroge le pauvre ivrogne; — «Qui êtes-vous»? — Nulle réponse, si ce n’est un grognement —

Appuyé sur nous, nons lui fîmes faire quelques pas, puis il commença à sentir ses pieds et à marcher avec moins de difficulté, Au bout de quelques moments il commença à parler avec plus de bon sens et il nous raconta qu’il était arrivé ce même jour d’une partie de plaisir, et il nomma le lieu de son domicile. Coïncidence étrange, il habitait tout près de mon Corps.

Nous voici arrivés à la maison où nous devions passer la nuit. Nous y fîmes entrer notre pauvre homme avec nous. Mon ami le fit passer dans la salle à manger où le couvert se trouvait mis et raconta le cas à sa femme.

«Ma chère il faut que nous l’aidions. Il dormira sur la banquette dans l’autre chambre, mais je ne puis le mettre à la porte.» Il n’est certes pas agréable d’avoir à loger chez soi un étranger à moitié ivre, et bien des gens n’en auraient pas voulu, mais la bonne femme ne fit aucune objection, au contraire elle se hâta de verser pour le nouveau venu une tasse de café bien chaud. Une fois qu’il se fut bien réchauffé auprès du feu, notre homme devint plus raisonnable et il nous raconta qu’il avait arrêté et payé d’avance un logement dans un autre quartier de la ville. L’adresse qu’il nous montra était celle d’une maison garnie respectable.

Après entente, nous décidâmes que nous raccompagnerions à l’adresse indiquée pour nous assurer qu’il y arriverait sain et sauf. Il s’était si bien remis qu’il put marcher sans aide, et nous ne mîmes pas longtemps à arriver à la maison indiquée où nous le quittâmes, non sans lui avoir donné des bons conseils et lui avoir dit qu’il trouverait toujours à l’Armée du Salut des amis prêts à l’aider. Je l’invitai à suivre les réunions, lui donnant en même temps l’adresse du quartier dans la localité qu’il habitait et qui se trouvait, comme je l’ai déjà dit, tout près de mon poste.


* * *


La suite de cet incident fut des plus heureuses. Un dimanche soir j’étais à la réunion de prière à mon poste, plusieurs âmes s’étaient agenouillées au banc des pénitents et nous allions terminer la réunion quand je sentis une main se poser sur mon épaule. Me retournant je vis à mon grand étonnement l’homme que nous avions naguère secouru.

Il me serra la main cordialement, et me raconta que cette nuit-là il avait renoncé au péché et avait pris la résolution de servir Dieu.

Ce petit trait de bonté et de douceur envers un ivrogne a eu sa récompense: Le salut de cette âme.

En avant 1899 11 18


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COURAGE CHRÉTIEN


Un magnifique exemple de courage chrétien est celui que donna Chrysostôme, lorsqu’il comparut devant l’empereur de Rome.

Celui-ci le menaçait de bannissement, s’il n’adjurait pas le Christianisme.

Chrysostôme répondit:

«Il ne t’est pas permis de me bannir. Car le monde entier est la maison de mon Père.

Alors, je te ferai mourir. — Tu ne le peux pas non plus; car ma vie est cachée avec Christ en Dieu.

Je te confisquerai tous tes biens.

Tu ne le peux pas puisque je ne possède rien ici-bas et que mon trésor est caché au ciel, où est aussi mon cœur.

Alors, je te priverai de toute compagnie humaine. Il ne te restera pas un seul ami.

Cela ne t’est pas moins impossible que le reste. J’ai dans le ciel un ami de qui rien ne peut me séparer. Tu ne me peux rien faire, qui me nuise réellement!

(Ami de la Maison.)

En avant 1899 11 18


 

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