Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

LE PARIS-SALUTISTE


L’hiver nous semble précoce, le froid est vif, il gèle même assez fort... mais Noël est là et pour le salutiste c’est la belle saison, durant laquelle plus spécialement son thermomètre spirituel s’élève, dont la chaleur se communiquant au physique, non seulement en empêche l’engourdissement, mais le stimule, le réveille, le ranime... Alléluia, nous nous en ressentons.

Les efforts plus spéciaux, cette semaine, si possible, des Brigadiers Peyron-Roussel pour avancer le char du Salut et nous préparer à de glorieuses fêtes et des victoires plus fructueuses que jamais avec nos chers Commissaires, produisent déjà leurs effets.

D’abord vendredi, au conseil d'officiers, nos âmes ont été tout particulièrement bénies. Le Brigadier nous a poussés à la liberté, à la simplicité, à l’ardeur, au feu, dans notre œuvre de sauvetage.

Quant à la Brigadière, elle a fait appel à la vie sainte pure, divine,

«cultivez-là, développez-là, sentez les besoins et les dangers des âmes qui se perdent, et avec le caractère et le tempérament qui vous est propre, mais sanctifié, vous réussirez.»

Nous n’avons pas moins goûté les sages en même temps qu’humouristiques paroles du Major Jeanmonod, qui nous a spécialement intéressés sur le caractère de Joseph, fils de Jacob.

Enfin, le mot du Major Châtelain a été la persévérance, 7e échelon du succès sur lequel tant d’âmes n’ont pu se maintenir jusqu’au triomphe final.


Passons au dimanche.

À la salle Auber, Les Brigadiers Peyron-Roussel ont combattu de toute leur ardeur dans les trois réunions consécutives de la journée. Excellente réunion de sainteté d’abord, où chacun s’est retrempé dans le fleuve de vie et s’est armé pour le combat. Mais quelle délicieuse réunion l’après-midi! depuis fort longtemps la salle Auber n’avait vu une assistance aussi nombreuse.

La salle était bien pleine, les chaises ordinaires n'ont pas suffi, et, s. v. p., un auditoire d’élite, très attentif et très intéressé. L’estrade était garnie de 70 à 80 personnes. Quelques excellents témoignages ont fait impression, entre autres celui d’un jeune homme converti d’une quinzaine de jours, dénotant une instruction soignée, mais dont le péché a fait une épave qui, espérons-le, avec la force de Dieu et en remontant le courant du mal, non seulement se relèvera, mais tournera de plus ses armes contre celui dont il a été la dupe et la victime.

Nous avons eu encore le privilège d’entendre un homme distingué qui a rendu un éloquent hommage à notre œuvre de salut et de relèvement social, qui s’adresse à tous indistinctement, sans regarder à la secte ou à la couleur, LE SALUT DE JÉSUS-CHRIST ÉTANT ACCESSIBLE ET INDISPENSABLE À TOUS LES HOMMES.

Ses paroles larges, cordiales, franches et aussi ses chauds appels au salut ont fait impression.

La Brigadière, qui présidait la matinée, a parlé avec feu, sous une attention bien soutenue, sur les conditions d'un salut assuré, senti, et par conséquent de paix et de joie. Le salut de Dieu ne se donne et ne se ressent qu’en retour de l’abandon complet du péché et d’une consécration sans partage. «Jette l'or dans la poussière... et le Tout-Puissant sera ton or, ton argent et ta richesse...»

Les âmes ont toujours beaucoup de peine à se décider pour une telle vie qu’elles envient au fond... néanmoins, si une seulement s’est ouvertement livrée à Jésus-Christ pour être sauvée, nous sommes certaines qu’une belle œuvre générale s’est faite dans les cœurs durant cette matinée. Le soir aussi, belle, longue et sérieuse bataille, à l’issue de laquelle deux âmes sont encore venues au pied de la Croix.


* * * 


Dans nos autres postes parisiens dont les modestes officiers commandants ne donnent pas souvent des nouvelles à la Rédaction, la guerre marche aussi. Chacun est résolu à remporter de belles victoires cet hiver.

L’Enseigne Alquier, dans le Benjamin des Corps, vient d’avoir la joie récemment de voir 3 âmes grossir son petit bataillon.

La Capitaine Reymond, à Grenelle, a quelques éléments de futurs bons soldats qui seconderont de leur mieux leurs officières.

En attendant, un peu plus de courage et d’ardeur dans les chants et les témoignages, chers et braves amis.

La Capitaine Morel à Montparnasse, sans faire grand bruit, n’en marche pas moins à la victoire avec ses braves et dévouées lieutenantes et quelques non moins braves soldats et amis.

À La Villette, les nouvelles officières, la Capitaine Steinman et les lieutenantes Bosveuil et Lys, sont tout à leur affaire, non seulement pour maintenir à sa hauteur, mais pour élever plus haut le 1er corps parisien. De braves soldats les secondent.

Je ne dis rien de la Bastille, le compte-rendu de la petite fête de mardi vous donne la note de l’esprit et du courage qui y règnent.

À Montmartre, les officières ont bien aussi quelques bonnes petites réunions, mais le succès de l’enseigne Escorne et de la cadette Bouchet, est obtenu surtout dans la vente d'En Avant par les multiples occasions qu’elles ont ainsi de parler du Salut dans des milieux si mondains et si dépravés!

Alléluia! «AVEC JÉSUS PARTOUT NOUS AURONS LA VICTOIRE» cet hiver.

A. M.

En avant 1899 12 16



Table des matières