Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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DE COEUR À COEUR - 4


Par la Commissaire

Du plus profond de mon cœur, je souhaite à chacun de mes camarades un Noël des plus heureux, des plus bénis! un Noël vraiment heureux, à chaque officier, à chaque soldat, à chaque ami.

J’aime à penser à tous vos visages illuminés des plus radieux sourires, à tous vos cœurs débordant de la joie de Noël, à vos maisons ornées des décorations de Noël. À vous tous, vous joignant à ma salutation, un heureux Noël et une nouvelle année bénie! Nous avons le droit d’être heureux, c’est notre privilège de nous réjouir. Dieu aime à nous voir sourire. Et, n’est-il pas vrai qu’étant heureux nous-mêmes, nous sommes plus capables de porter le bonheur à d’autres?

- Comment une garde-malade pourrait-elle donner des soins à un malade si elle l’est elle-même?

- Comment pourrait-elle traverser les longues nuits de veille, être prête à donner la médecine au moment prescrit, secouer ou tourner l’oreiller lorsqu’il devient dur ou brûlant, humecter les lèvres fiévreuses quand elles sont aussi sèches que le parchemin?

- Comment pourrait-elle faire tout cela, si elle-même souffre et que son corps ait aussi besoin de reposer dans le lit voisin?

De même pour nous, mes camarades, comment pourrons-nous prendre soin des âmes malades qui nous entourent, si notre âme à nous est malade?

Comment pourrons-nous porter la joie aux désolés, faire luire un rayon de soleil dans les sombres recoins de ce monde, apporter la paix là ou règne l’amertume, le relèvement là où il y a chute, l’amour là où il n’y a que solitude, si nous cheminons avec des figures tristes dont les lèvres expriment l’ennui?

Non, non, dix mille fois non. De même que nous pouvons en même temps souffrir et pleurer dans notre âme au sujet de la malédiction et de la méchanceté du monde, quand notre seul objet est de montrer aux âmes perdues la croix, nous devons aussi leur faire sentir que notre religion est une douce, une exquise réalité, la possession la plus précieuse de nos vies.

Noël nous fournit une occasion toute spéciale d’agir ainsi.

Nous avons une joyeuse nouvelle à apporter à ce pauvre et triste monde: la nouvelle de la venue d’un Sauveur qui peut le sauver du péché!

D’un Sauveur qui désire venir habiter dans leur cœur, leurs maisons, apportant avec Lui la paix et la joie éternelle.

Oh! il me semble que nous sommes appelés à être encore ces anges qui vinrent annoncer la nouvelle; ces anges qui proclamèrent cette joyeuse nouvelle aux bergers, aux rebuts des nations, aux cœurs brisés; ces anges qui chanteront le chant béni à des centaines, que dis-je, à des milliers de cœurs, par ce temps de Noël; ces anges qui feront entendre notre message dans les salles de réunions, dans les campagnes, sur les boulevards de la grande ville, dans la chambre des mourants et jusqu’aux portes même de la Cité d’or.


Oh! combien il est beau d’être les anges choisis par Dieu pour entendre cette nouvelle. Alléluia! et de même que les anges d’autrefois délivrèrent leur message et le firent recevoir, nous, nous remplirons la même mission.

Avec amour, beaucoup d'amour, avec foi, une grande foi! avec joie, une joie débordante, tous nous ferons ainsi, chaque officier, chaque cher brave soldat, tous, tous passeront à travers leur ville ou village, annonçant l’heureuse nouvelle. Tous s’arrêteront devant la boutique du marchand, tous feront le tour des différentes maisons voisines de la leur, ne se lassant pas de porter le message, chantant le chant des anges et faisant briller un rayon de soleil partout où ils entreront.

Oui! mes camarades, mes officiers, mes soldats, mes amis, nous aurons un beau Noël.

Je ne serai pas une égoïste. Quand nous regarderons les figures resplendissantes réunies dans nos maisons, quand nous verrons briller l’arbre de Noël, nous trouverons aussi de la place pour rassembler quelques pauvres visages amaigris autour de ses branches avant que les bougies y aient jeté leur dernière lueur.

Quand nous sourions à la vue des petites joues à fossettes de nos bébés, alors qu’ils sautent de joie devant la nouvelle poupée ou le joujou séduisant, apprenons à leurs petites mains à retirer de leurs provisions de jouets quelques anciens trésors, pour en faire le bonheur de quelque pauvre enfant à la figure pâle, et éclairer ce triste visage de la même joie enfantine, mais plus intense encore.

Avec moi, criez Alléluia; que tout notre être loue le Seigneur pour notre salut personnel, levons-nous et allons de l’avant pour ramener quelque âme plongée dans les ténèbres, à la lumière et au bonheur de son sourire ou pour ramener quelque rétrograde, quelque pauvre rétrograde au cœur brisé, dans les bras du Père.

Une des pensées les plus douces qui monteront à mon cœur, à Noël, sera, en songeant aux rétrogrades, que ma grande joie a été de les accueillir à leur retour à la maison paternelle, pendant ma dernière tournée dans la Suisse allemande! Ils sont rentrés à la maison juste à temps pour Noël.

Oh! je suis si, si heureuse! Noël aurait été si triste s’ils n’étaient pas revenus, et maintenant il sera si joyeux pour eux. Oh! puissent-ils tous avoir la joie complète du baiser de pardon du Père!.....

En avant 1899 12 23



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