EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

DEVISE POUR 1903

Ne t’ai-je pas dit que si tu crois tu verras la gloire de Dieu?

MOT D’ORDRE:

Souffrir pour Régner!

----------

COUP D’ŒIL DANS LE PASSÉ

Par les Brigadiers Malan,

Dix mois se sont écoulés depuis notre arrivée dans ce pays adoptif et nous voici sur le seuil d’une nouvelle année!

Inutile de plonger les regards dans le livre de l’avenir, que Dieu seul connaît et de vouloir déchiffrer les 365 pages que nous espérons Dieu nous donnera de tourner. Dans Sa sagesse Dieu nous en a voilé le contenu et avant que nous nous passions le mot d’ordre qui, en 1903 doit résonner tout à travers notre Armée du Salut Belge, ne serait-il pas bon de faire pour un moment «volte-face» et de plonger ensemble les regards dans cette année qui vient de s’écouler?

Nous devons louer Dieu! — Eben-Ezer est certainement le cri qui tout spontanément sort de nos cœurs!

«JUSQU’ICI L’ÉTERNEL NOUS A RÉELLEMENT SECOURUS I»

Dix mille Alléluia!... au Seigneur pour Sa fidélité. Celui qui ne sommeille point, le Sauveur d’Israël, le même hier, aujourd’hui, et à toujours n’a pas perdu de Sa Puissance.

Nous ne saurions assez répéter et repasser les bienfaits de Dieu, les plus petits mêmes; n’est-ce pas du reste le plus sûr moyen d’en obtenir de plus grands et de nouveaux?

C’est donc dans l’humilité, mais avec reconnaissance envers Dieu, que nous jetons ce regard sur l’année passée dans laquelle plus de 200 personnes se sont publiquement données au Seigneur, quelques-unes pauvres, d’autres riches, quelques-unes ivrognes terribles, d’autres pécheurs respectables aux yeux du monde!

Toutes ont éprouvé que Dieu est puissant pour délivrer et pour remplir l’âme, QUI LE CHERCHE VÉRITABLEMENT de Sa Joie et de Sa Paix dans toutes les circonstances de la vie.

Nous eûmes le privilège de consacrer plusieurs enfants au Seigneur dans l’espoir de les voir un jour fidèles serviteurs de Dieu!

Une quarantaine de soldats ont été enrôlés, que Dieu leur donne la grâce de combattre le bon combat.

Deux de nos chers Officiers ont été mariés sous le drapeau, afin de lutter ensemble pour Dieu.

Trois nouveaux Officiers ont passé par notre École Militaire, c’est-à-dire, Collège Salutiste et sont maintenant au fort de la bataille; une d’entre elles soigne par amour et dévouement une malade qui a la petite vérole.

Cinq candidats se sont offerts comme Officiers ces derniers mois et entreront sous peu à l’École Militaire.

La fête des Moissons a été bonne. Encore une fois merci à tous ces chers amis et soldats qui y ont si joyeusement contribué — de 470 francs en 1901 nous sommes montés jusqu’à 630 frs en 1902. Notons aussi la réouverture du Corps d’Anvers avec toutes les belles promesses que Dieu semble nous y faire. Ensuite ce qui nous a beaucoup réjouis, c’est l’œuvre que fait la Maison de Relèvement.

Nous avons eu plusieurs très bons cas dans notre «Home» et entre autres un excellent cas d’une femme très bas tombée, dont nous recevons les meilleures nouvelles de la Hollande.

Notre colportage et vente d’articles faits à cette maison hospitalière, 115, rue de Cologne et dont le produit doit aider cette belle œuvre, a fait d’immenses progrès. Gloire à Dieu!

Mentionnons aussi le travail qui ne se voit point et qui a d’autant plus de valeur, ce sont les visites faites chez les riches et les pauvres et par là les âmes bénies et consolées par notre colporteuse dévouée et par nos chers officiers dans leurs différents postes. Que Dieu bénisse et récompense tous les Officiers, Soldats et amis, qui ont fait leur part, qui ont semé avec dévouement, amour et parfois avec larmes.

Sachez que ceux qui sèment avec larmes, moissonneront avec chants de triomphe!

Vous ne voyez maintenant que l’ombre de ce que vous verrez un jour dans l’éternité, c’est-à-dire, le vrai résultat de votre labeur.

Cette année dans notre Asile de nuit à Bruxelles, rue Haute 88, asile qui, l’année prochaine, sera complètement renouvelé et agrandi, 35,250 personnes ont trouvé pour un prix minime un abri de nuit dans les dortoirs chauffés en hiver; la nourriture leur est aussi donnée pour une somme également petite.

Ne devrais-je pas dire aussi que nous avons apprécié cette année à mainte reprise, le ton de la presse envers nous, car quoique nous ne recherchions nullement la louange du monde, ni son approbation, nous ne sommes pourtant pas indifférents quand l’œuvre du Seigneur est estimée avec justice et considérée avec intérêt!

Notre fête d’été à Bruxelles demeurera aussi longtemps dans les heureux souvenirs de milliers de personnes.

Merci Seigneur, Dieu de toute grâce! Sommes-nous satisfaits? Non, moins que jamais!

Le Dieu qui a fait ces choses avec une si petite foi,

que ne fera-t-Il pas,

si vraiment tous nos cœurs sont remplis d’une plus grande foi,

avec plus de reconnaissance.

Oubliant donc ce qui est en arrière et nous portant vers ce qui est en avant, courons vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.

En 1903, aussi bien que toujours, appelés par Dieu, n’ayons pas honte de l’Évangile de Christ, suivons l’Agneau partout où II ira!

Injuriés, nous bénirons; persécutés, nous supporterons; calomniés, nous prierons; crucifiés au monde, nous agirons courageusement, combattant le bon combat de la Foi, étant joyeux dans l’espérance et ayant nos reins ceints et nos lampes allumées, sachant que «Celui qui vient est à la Porte».

F. et W. Malan.

En avant 1903 01 15

* * *

PENSÉES DÉTACHÉES

Le Chef-d’œuvre du démon c’est de nous induire à avoir une bonne opinion de nous-mêmes.

Chacun devrait s’appliquer la Parole de Dieu comme si elle n'avait été écrite que pour lui seul.

Ne faites pas la sottise de jeter votre cœur au monde. Le monde est un chien mal élevé qui ne rapporte pas.

Aristote et Platon et Térence et Virgile Paraissent bien petits, tant est grand l’Évangile!

En avant 1903 01 15