EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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ILLUSION OU RÉALITÉ

Une salutiste décrivait un jour dans une réunion publique la paix et le bonheur qu’elle avait trouvés en Dieu.

«Tu rêves» cria quelqu’un du fond de la salle.

«Mon rêve est beau, répliqua-t-elle.»

Cet incident, me revint à l’esprit un de ces jours en méditant sur les efforts redoublés de Satan pour jeter le trouble dans l’âme des salutistes. Il envoie tous ces raisonneurs pour nous dire:

«A quoi bon vos efforts, vous ne réussirez pas; votre but est une chimère, votre foi une utopie, de Dieu il n’y en a pas.»

Mais le soldat du salut, souriant doucement pense à l’amour profond dont il est entouré; puis il plonge son regard dans l’azur des cieux et il se dit tout bas:

«Ils n’ont pas encore pu en arracher les étoiles dont mon Père dirige les armées, ils ne m’arracheront pas non plus à son amour immense.»

«Laissez-moi mon illusion, dit-il, car elle me rend heureux!

À tous ceux qui veulent inquiéter les salutistes et leur faire abandonner le combat, ceux-ci répondent par leur silence. Mon rêve est beau, ou plutôt: mon travail est pressant, laissez-moi le bonheur de l’accomplir car voici la nuit et je n’ai pas le temps d’aller vers vous. Je sais en qui j’ai cru...

Ils sont heureux de la vocation à laquelle Dieu les a appelés et se réjouissent toujours plus d’avoir répondu à son appel.

Pour ma part, si j’éprouve une grande reconnaissance d’être née à une époque illustrée de merveilleuses découvertes scientifiques, ce qui par dessus tout ravit mon âme de bonheur c’est d’avoir une place dans cette œuvre qui a nom: ARMÉE DU SALUT.

De création divine celle-là, suscitée du milieu du peuple pour aller au peuple, la main puissante de Dieu l’a lancée dans l’univers pour y répandre à profusion l’Évangile de paix. Devant l’œuvre du grand Maître, je m’incline et j’admire, disant avec les mille voix de la nature:

«C’est le Seigneur, Le Seigneur Dieu».

J. Blanc.

En avant 1903 02 14