Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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UN VAINQUEUR!


Il avait vingt-deux ans; c’était un noble et sympathique jeune homme. À mon arrivée du Midi, apprenant qu’il était gravement malade, je suis allé le voir. Il était assis sur son lit. Je n’oublierai jamais le beau et paisible regard qui éclairait son visage.

«Il n’est pas sauvé!» m’avait dit la Capitaine, en nous rendant à C... «Pas sauvé!»

Tout dans son être extérieur était si paisible, si harmonieux. Je lui posai la question brûlante:

«Dieu vous a visité par la maladie, l’avez-vous accepté pour votre Maître?»

«Oui», me dit-il, «il était temps; mais c’est fait! il a fallu que Dieu me mette à deux doigts de la tombe pour briser mes résistances... J’ai compris Son amour, j’ai cédé: je me suis livré à Lui sans réserve.»

Nous glissâmes sur nos genoux, louant Dieu pour son plein salut. Cinq jours après, le Seigneur le relevait, lui donnant ainsi l’occasion de venir le glorifier publiquement. Peu de jours après, le mal l’étreignait à nouveau, et C... n’eut aucun doute que Dieu l’appelait à un ministère de souffrance pour le salut des siens. Il s’offrit volontairement en sacrifice.


Son ministère de cinq semaines a été fécond en fruits bénis pour l’éternité. Nul ne pouvait aborder ce cher malade sans être retrempé dans sa foi, appelé à une vie plus haute de consécration.

Des horizons nouveaux d’amour, de puissance et de foi nous ont été ouverts; mais les paroles humaines se refusent à exprimer ce que nos âmes ressentaient: c’était de célestes visions, d’éternelles réalités.

Tous ceux qui l’entouraient ont répondu au divin appel, s’engageant au service de notre Roi et lorsque le dernier membre de sa famille eut fait à Dieu une reddition complète, lui s’envola vers son Roi, ÉCHANGEANT LA CROIX POUR LA COURONNE QUE LUI TENDAIT JÉSUS.

Plusieurs fois déjà, le ciel s’était ouvert, il y avait été accueilli par les anges: «Ô le radieux visage de Jésus, nous disait-il! Quel repos... quelle paix... que c’est beau!»

Revenant de ces visions célestes, il nous était rendu. «Dieu ne veut pas encore de moi». Je dois rester avec vous pour combattre. Quelle joie de porter les S. S., j’avais cru les recevoir là-haut. Ces S.-S., elles m’avaient tant coûté à porter!»

Puis s’adressant à tous ses bien-aimés:


«Que servirait-il à un homme de gagner le monde s'il perdait son âme?»


J’ai failli la perdre par ma longue résistance, mais Dieu m’a sauvé. Quelle joie de lui témoigner ma reconnaissance en combattant pour Lui.

Tandis qu’il combat dans la milice céleste, sa chère mère et ses frères aînés ont saisi l’épée du Vainqueur et se sont enrôlés dans notre Armée terrestre pour le salut des âmes.

Le lendemain de sa mort, dans la chambre d’à côté, nous étions réunis avec toute la famille sauvée pour une solennelle prise d’S.-S., car tous voulaient les porter pour le jour des funérailles.

Le vénéré père de ce jeune homme lut lui-même à sa femme et à ses enfants l’engagement de soldats, que sanctionnaient par leur réponse nos nouveaux convertis.

«Dieu sépara la lumière des ténèbres» tel fut notre texte.

Devenir des lumières porter ces insignes à la gloire de Dieu et pour le salut des âmes, c’était le résumé des prières avec le: «Seigneur tu m’aideras». Dieu aidait le lendemain la famille sauvée à porter sur ses vêtements de deuil les S. S. jaunes qui disaient hautement que les choses éternelles occupaient le premier rang. Et l’Esprit consolateur les soutenait tous et nos précieux amis ont découvert la joie dans la croix.

Que dire de la réunion commémorative et de la consécration sous le drapeau de sa famille sauvée?

Si l’âme glorifiée de notre cher ami planait sur cette assemblée, il aura dit au Père sa joie. La nôtre était grande et nos six nouveaux soldats remplissaient le devant de l’estrade. Le père de notre ami recevait la récompense de ses luttes et de sa fidélité.

«Ne pleure pas, lui avait dit quelques minutes avant sa mort son bienheureux fils, il t’en reste sept, et sept sauvés valent mieux que huit qui ne le seraient pas. Ils sont tiens parce qu’ils sont à Dieu. Que sont trente, quarante, cinquante années en présence de l’Éternité. Au revoir à tous, au revoir, maman!»

Puis il indiqua le texte suspendu au mur: «POINT DE RELÂCHE, VAINCRE OU MOURIR!» et il expira dans les bras de son bien-aimé père.

A. Eymann.

En avant 1903 02 28



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