Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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GETHSÉMANÉ


Par la Commissaire

Le point le plus imposant et le plus important de la carrière terrestre de notre Sauveur béni, où l’enfer en rage tentait un effort désespéré afin de regagner le royaume qui allait lui échapper.

Gethsémané, le moment et le lieu de la défaite la plus désastreuse aussi bien que de la plus glorieuse victoire, lutte entre la haine et l’amour, DUEL DANS LEQUEL ALLAIT ÊTRE DÉCIDÉ LE SORT ÉTERNEL DE L’HUMANITÉ!


Christ est là!

Voyez-le prosterné à terre, ses vêtements mouillés de sueur et de sang. Écoutez comme en paroles brèves et entrecoupées, dévoilant son âme lacérée par la plus profonde tristesse, il s’écrie: «Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi!»

Sa seule arme, à cette heure douloureuse, était la prière.

Son âme était triste jusqu’à la mort. Rappelez-vous comme il était jeune. Il n’avait que trente-trois ans; les courants de vie étaient puissants en lui; son être tout entier tendait vers l’action, et c’est à cette heure que la mort approchait avec ses terribles angoisses.

Il allait tomber victime de la trahison d’un de ses propres disciples, qu’il avait choisi et aimé. Sa vie allait être livrée aux mains de ceux de sa propre nation, dans la ville de son cœur!


Il sentit le terrible poids des péchés du monde entier peser sur lui, lui qui était sans péché et la perfection même, et cependant, IL ACCEPTA DE LE PORTER!

L’heure était venue et il la traversa; la coupe était dans sa main, il la porta à ses lèvres, et le but aussi bien dans le jardin que sur la croix. Il traversait cette heure et buvait cette coupe amère, EN SACRIFICE EXPIATOIRE POUR NOS PÉCHÉS.

Un grand obstacle nous empêchait, en effet, d’être restaurés dans la faveur divine, et ce ne fut que par l’obéissance jusqu’à la mort du Fils de Dieu qu’il pouvait être entièrement écarté. «Père, dit-il, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi

S’il monta jamais de cette terre, en faveur du soulagement de la souffrance, un cri auquel Dieu prêta une oreille attentive, ce fut celui-là.

Qui aurait-il préservé de la tristesse si ce n’est son fils bien-aimé? Cependant la coupe ne pouvait pas s’éloigner. La prière de Jésus fut exaucée en ce sens qu’il reçut la force de passer par la souffrance qui lui était envoyée, mais sans que celle-ci s’éloignât. Il était terriblement seul.

Le monde entier était contre Lui.

Jérusalem désirait ardemment sa vie avec une haine passionnée, les milliers de gens des provinces se détournaient de lui désappointés.

Pas un seul de ses disciples, pas même Jean, soupçonnait le moins du monde la situation réelle, ou pouvait être le confident de ses pensées.

C’était une des gouttes les plus amères de la coupe qu’il avait à boire. Jésus a recours de nouveau à la prière.

Quand Judas vint auprès de Lui, il le trouva juste au moment où II se relevait de ses genoux, mieux préparé par là à traverser dans une tranquillité sereine tout ce qui était devant Lui. Il savait que ces difficultés attendaient ses disciples aussi bien que lui-même; qu’ils auraient à affronter la honte d’être reconnus comme tels, que leur fidélité serait mise à une dure épreuve qui demanderait plus de force qu’ils n'en possédaient actuellement. C’est pourquoi il leur recommande de veiller et de prier afin que la force nécessaire puisse

leur être accordée. Ils négligèrent le conseil; ils perdirent la précieuse occasion.

Le traître vint sur eux et sur leur Maître; sur lui qui sortait tout rafraichi de sa prière, sur eux non préparés, s’éveillant de leur lourd sommeil.

Le fait de prendre Pierre, Jacques et Jean si longtemps et si loin avec Lui, et de les placer là où ils pouvaient entendre et voir ne révèle-t-il pas un désir profond de sympathie humaine? Ce serait pour Lui un soulagement et un support et s’ils lui avaient donné la sympathie dont il avait soif, il n’aurait eu besoin d’aucun ange du ciel. Ils auraient pu avoir l’honneur et la joie de le fortifier à l’heure de la faiblesse. Mais quoiqu’il en soit la sympathie et l’aide qu’ils auraient pu lui donner lui fut refusée.

Ils dormirent tout le temps, s’éveillèrent un moment pour retomber de nouveau dans le repos. Dieu envoya un ange pour le réconforter.


Jésus ne cherche pas la sympathie humaine auprès de lui;

celle de son Père lui suffisait.


Continuez à dormir maintenant et à vous reposer. Le temps de veiller, de prier et de sympathiser est passé; votre sommeil ne peut plus faire de mal, ni votre veille de bien. L’occasion est à jamais passée, le bien est irrévocablement perdu, le mal irréparablement fait.

Combien sa solitude extérieure est un emblème imparfait de l’isolement intérieur de son âme! Des profondeurs de cette agonie solitaire, n’entendons-nous pas une voix nous dire: «Voyez, s’il y a une tristesse comparable à ma tristesse!»

Pendant qu’il agonisait, il priait simplement, ardemment, avec instance et se servant de nouveau et de nouveau des mêmes mots. Sa prière se termina par L’ACCEPTATION PLEINE ET ENTIÈRE DE LA VOLONTÉ DE SON PÈRE, la volonté de Dieu tout entière.

Quelles sortes de prières adressez-vous à Dieu?

Est-ce la prière de l’abandon absolu?

On trouve assez de gens désirant partager les faveurs et les grâces divines; beaucoup seraient prêts, même ardemment désireux, d’être avec Dieu dans la Gloire, mais votre amour pour le Père fait-il que par amour pour Lui et pour les pécheurs, vous êtes prêts:

à demeurer seuls à souffrir d’être mal compris,

à endurer le sarcasme des moqueurs,

à entendre le rire des sceptiques, et cependant à marcher de l'avant fidèlement dans l’esprit de Jésus?

Quand il se leva pour quitter Gethsémané, il avait vaincu; chaque épreuve à venir, chaque insulte soit des prêtres, soit du monde moqueur, chaque souffrance corporelle ne devait que prouver la profondeur de sa puissance et faire éclater la majesté de son amour divin.

Avez-vous passé par votre Gethsémané?

En êtes-vous sorti vainqueur par la Puissance qui a vaincu d’abord pour vous et pour moi?

En avant 1903 04 04



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