Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LES DERNIÈRES PAROLES DE JÉSUS EN CROIX


Voulez-vous avec moi gravir cette colline;

Écouter de Jésus les paroles divines.

L’auréole d'amour illumine son front.

Il aime ses bourreaux; pour eux il intercède,

Lorsqu’il dit à son Dieu laissant tomber sa tête:

«Père, pardonne-leur, ils ne savent ce qu’ils font».


Et puis, dans un regard de douceur infinie. ;

Il arrête ses yeux sur sa mère, Marie,

Et sur Jean, le fidèle disciple qu’il aimait:

«Femme, voilà Ion fils et toi, voici ta mère». .

Je vous quitte aujourd’hui pour aller à mon Père,

Mais voici, je vous laisse, et vous donne ma paix.


Et de chaque côté de cette croix sanglante,

Souffrant comme Jésus, d’une torture lente,

Étaient crucifiés deux pauvres malfaiteurs.

L'un des deux, pénétré d’une émotion profonde,

Dans cet agonisant, ce méprisé du monde,


A reconnu soudain le Christ, libérateur.

Et dans l’obscurité de l’âme de cet homme

Descendit un rayon de cet amour sans bornes,

Illuminant la nuit de son iniquité.

Et se tournant vers lui: «Ô! mon Seigneur, ô daigne

Te souvenir de moi en entrant dans ton Règne.

À ce cri de la foi, Jésus l’a pardonné.


Christ avait commencé son œuvre rédemptrice:

Et la croix du Calvaire en goûtait les prémices.

S’adressant au coupable, le Fils de Dieu lui dit,

Le regard plein d’amour et de pardon suprême:

Je te dis qu'en ce jour, crois-le en ce jour même

Tu seras avec moi là-haut, en Paradis.


La mort était bien près, et vers la sixième heure

Le Soleil s'obscurcit dans le ciel, sa demeure.

Et la nuit descendait avant l'ombre du soir

Enveloppant les cieux dans un linceul funèbre.

Solitude effrayante, inquiétantes ténèbres;

Jésus-Christ est en proie au sombre désespoir.


Oh! souffrance indicible. Son regard qui se voile

N'aperçoit plus son Dieu dans ce ciel sans étoiles.

Il écoute... et les clous dont ses pieds sont percés.

Sont moins cruels encore que l'abîme insondable

Du firmament muet, répercutant ce râle:

«Oh! mon Dieu, oh! pourquoi m'as-tu abandonné?»


S’animant à ces mots et redoublant de rage

La foule l’assaillit d’insultes et d’outrages.

Poursuivant jusqu’au bout l’œuvre d’iniquité.

Et pour que s’accomplit ce que dit l’Écriture:

«Et même ils m’ont donné du fiel pour nourriture»

J'ai soif, agonisa le saint crucifié.»


L’homme réel apparaît; sa douleur est humaine

Fils de Dieu, ton amour doute de Dieu lui-même.

Pourquoi donc restes-tu sur cette infâme croix?

Ne nous as-tu pas dit que tu sauves les autres.

Où sont-ils donc les tiens, où sont-ils tes apôtres?

Voici, ô roi des juifs, prends ce vinaigre, et bois.


Mais bientôt tout se tait. Un effrayant silence.

Règne tout alentour, et la foule en démence

Entend Jésus crier: «TOUT, TOUT EST ACCOMPLI!»

À ce cri saisissant achevant son martyre,

Du temple des Hébreux le voile se déchire.

L’univers tout entier est plongé dans la nuit.


La mort de Jésus-Christ fait crouler le vieux monde!

Ils sentent sous leurs pieds le sol qui vibre et gronde.

Car les morts ressuscitent et la terre a tremblé.

Il ne restera pas captif dans une tombe.

Demain nous le verrons; l’enfer déjà succombe.

Jésus vit pour toujours, il est ressuscité!

E. KRIEGER.

En avant 1903 04 11


 

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