Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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UN TERRAIN À DÉFRICHER

On demande des pionniers

(écrit spécialement pour nos amis)


J’aimerais vous demander: «Êtes-vous de vrais amis?»

«Nous croyez-vous des hypocrites, direz-vous?»

«Non, certes. Je sais que vous êtes absolument sincères lorsque vous dites que vous aimez l’Armée du Salut, que vous louez son but, ses œuvres, que vous admirez le dévouement de ses membres, etc.»

Mais je voudrais faire un pas de plus et vous amener à vous poser vous-mêmes la question:

«Agissez-vous comme de vrais amis qui sont prêts à se sacrifier pour ceux qu’ils aiment?»

Ce sujet (la part qui incombe à nos amis dans notre belle œuvre, les auxiliaires précieux qu’ils pourraient être s’ils comprenaient leur tâche dans toute son élévation), ce sujet, dis-je (et je tiens à dire tout de suite que je ne fais pas allusion à une aide financière), pèse constamment sur mon cœur. Il me revint à l’esprit avec force ces derniers jours.

C’est donc à vous que je dédis ces lignes, chers amis.

Si vous faites déjà tout cela, que Dieu vous bénisse et vous aide à faire de mieux en mieux.

Si, au contraire, vous reconnaissez que vous avez plus reçu que donné, ce qui suit pourra vous encourager et vous bénir,

Au cours d’une conversation que j’eus ces jours derniers, mon interlocuteur prononça le mot de «préjugés» et cela m’amena à lui rendre mon témoignage et à parler de ma rencontre avec l’Armée du Salut.

Je revivais cette première impression, à jamais ineffaçable dans mon esprit, où tout mon être frémit de joie à la pensée que j’avais enfin rencontré une organisation qui, non seulement, posait en principe la nécessité de METTRE DIEU EN PREMIER DANS SA VIE en y subordonnant ses intérêts les plus légitimes, mais qui croyait à la possibilité de régénérer les êtres les plus dégradés, les plus bas tombés et qui était organisée systématiquement dans ce but, que dis-je! elle avait été créée pour cela.

Certes, j’avais rencontré ici ou là quelques individus isolés qui tendaient à cette fin, mais non un groupement constitué de gens qui tous avaient cet objectif. Cet idéal, cette pureté de vie, cette doctrine intransigeante, tout cela me séduit par ce qu’il y avait à côté de la théorie si pure, l’action pour ceux dont les autres désespéraient ou ne voulaient pas s’occuper.

Mais une autre raison fit que j’aimais immédiatement l’Armée du Salut.

Le contraste était frappant entre ce noble but et le mépris et les persécutions dont on entourait les salutistes, les calomnies, les idées fausses, les préjugés les plus absurdes répandus à profusion sur leur compte par des gens qui n’étaient pas dignes de dénouer les cordons de leurs souliers.

Les détracteurs des salutistes péchaient les uns par ignorance, d’autres par méchanceté, d’autres encore parce que ces vies vécues à la gloire de Dieu étaient pour eux une condamnation perpétuelle.

Or, ces gens que je ne connaissais aucunement la minute d’auparavant, s’étaient révélés à moi dans toute leur beauté morale. Aussi mon âme était-elle à la fois pleine de joie de les avoir rencontrés et en même temps remplie d’une sainte indignation contre tous ceux qui pouvaient calomnier ou ternir une aussi belle œuvre.

Immédiatement, Dieu posa sur ma conscience le devoir impérieux de faire quelque pour combattre cet état d’esprit. Seule dans ma chambre, je promis à Dieu de m’employer de tout mon pouvoir dans tous les milieux où j’aurais accès à détruire l’erreur, je le suppliai de m’aider à susciter des occasions, à braver les obstacles, puisqu’il s’agissait non seulement de défendre des innocents, mais de contribuer par là à l’avancement de Son règne.

Mon intention n’était point de faire l’apologie de l’Armée du Salut, mais œuvre de lumière et de justice mettre les choses au point en les plaçant dans la vérité. Je me rendais parfaitement compte que je n’étais qu'une goutte d’eau dans l’Océan, qu’il n’y a rien de si difficile que de remonter un courant, d’aller contre des idées toutes faites, surtout si ces idées flattent les passions de ceux qui les professent. J’avais pourtant un appoint dans mon jeu, c’est que JE N’ÉTAIS PAS SALUTISTE.

J’étais par conséquent entièrement libre de louer cette œuvre avec toute la chaleur de mon âme et l’amour profond que j’éprouvai dès l’abord pour elle, sans qu’on pût me prêter un mobile intéressé.

J’avais des amis, un cercle de connaissances et, dans ce milieu où je pénétrais et où j’étais connue, je pouvais dire un mot en leur faveur. J’avais affaire à des gens assez intelligents pour vouloir se renseigner, à qui personne n’avait apporté la lumière et qui ne dédaigneraient pas de la recevoir.

Plus tard, lorsque je fus sur le point de devenir soldat, quelques-uns insinuèrent que c’était dommage pour l’œuvre parce que je serais moins libre pour la faire aimer. (Ils oubliaient qu’on fait aimer l’œuvre qu’on représente par le témoignage de sa vie.) On penserait, disaient-ils, que je défends mon drapeau, tandis que jusque-là il avait été de toute évidence que le seul souci de la justice me faisait parler.

Je rends grâces à Dieu de ce que depuis que je suis salutiste, j’ai eu bien des fois l’occasion d’intéresser quelqu’un à notre œuvre, et qu’il m’a donné de leur laisser l’impression que je ne défendais pas seulement mon drapeau, mais la vérité en elle même.

Mais le point sur lequel je voudrais attirer votre attention, c’est justement l’immense privilège que vous possédez vous qui n’êtes pas des salutistes.

C’est à vous qu’il appartient de déblayer le terrain de le défricher, d’en ôter les pierres et de préparer ainsi l’œuvre spirituelle. Il y a bien des personnes dans nos salles que l’Esprit de Dieu ne peut pas atteindre parce qu’ils reçoivent avec défiance le message qui leur est annoncé. Au lieu de s’abandonner à l’influence du St-Esprit, ils ont la tête pleine de toutes espèces d’idées fausses et de parti-pris.

Vous avez le devoir et le privilège de faire naître la confiance qui sera le point de départ qui permettra à leur esprit de juger sainement et à leur cœur de s’ouvrir â l’influence divine.

Je n’oublierai jamais la réponse que me fit un jour un docteur de mes amis que je voulais intéresser à notre œuvre. «Je suis heureux, me dit-il, de vous avoir entendue parce que je sais que je puis avoir confiance dans votre jugement et je suis maintenant heureux d’avoir une bonne opinion de l’Armée du Salut.»

Depuis lors cette personne me fournit régulièrement une cotisation pour la Semaine de Renoncement. Voilà justement ce que vous pouvez faire. Vous avez des amis qui vous apprécient, qui ont confiance en vous, parce qu’ils savent que vous êtes incapables de leur dire un mensonge, allez vers eux!

Vous dites: mais mes amis ne me parlent pas de l’Armée du Salut. C’est très probable. Les miens non plus ne m’en parlaient pas, mais j’ai pris les devants. Comment?

Les moyens sont nombreux.

Il est si facile de parler de ceux qu’on aime et si vous vous attachez à susciter les occasions, si vous parlez avec votre cœur et qu’il vibre dans ce que vous dites, vous n’aurez plus besoin de les chercher, on vous les offrira. Je pourrais citer des exemples à l’infini.

Les gens m’invitaient à souper ou à passer la soirée tout exprès pour que je leur cause de l'Armée du Salut. Dieu m’ouvrait lui-même les portes. J’ajouterai un mot à l’adresse de ceux qui ne sont qu’amis parce que les circonstances ne leur permettent pas d’être salutistes, mais qui aimeraient l’être afin de pouvoir travailler plus activement à l’avancement du Règne de Dieu.


PARLER DE L’ARMÉE DU SALUT, C’EST DIFFICILE SANS PARLER DU SALUT LUI-MÊME et cela m’amenait tout naturellement à donner mon témoignage, et à atteindre ainsi la conscience de ceux qui m’écoutaient.

À combien de personnes avez-vous parlé ainsi?

Dans combien de maisons où vous êtes reçus, avez-vous pris la défense des salutistes?

Combien de publications avez-vous fait lire à vos amis pour qu’ils se fassent une idée juste sur cette œuvre ou pour qu’ils saisissent une bénédiction pour leur âme.

Je me propose de dire dans une prochaine causerie tout le bénéfice que j’ai retiré de la littérature salutiste pour ma propre âme.

En avant 1903 04 18



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