EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LUTTE HÉROÏQUE

ou

Simples Questions au sujet de la gravure

Un simple coup d’œil sur celte scène grandiose dans sa simplicité, fait germer dans notre esprit une foule d’idées, dans notre cœur bien des émotions. Qu’il est beau le courage de cette mère qui, dans un effort sublime et au péril de sa vie, saisit à la gorge le monstre prêt à dévorer ses enfants chéris!

Sans calculer le danger, je ne dis pas sans conscience du péril on de la difficulté, mais sans peur, n’écoutant que son amour, elle a résolument fait face à l’ennemi. Cela est tout naturel, direz-vous, on ne s’attend à rien moins de sa part. C’est vrai! 

Notre Dieu aussi s’attend à cette attitude de notre part, nous qui professons l’aimer de tout notre cœur, nous qui, en face de l’amour de notre Sauveur mourant sur la Croix pour nous, nous sommes écriés: «Seigneur, je te donne ma vie pour le salut du monde.»

Dirai-je que le monde incrédule et méchant s’attend aussi à cela?

Ai-je besoin de rappeler comment dans notre beau pays en particulier L’INCONSÉQUENCE DES CHRÉTIENS A TUÉ LA FOI, et qu'aujourd’hui comme du temps de Saint Paul la création attend la manifestation des fils de Dieu?

Enfants du Dieu d’amour, sauvés par grâce, chrétiens, salutistes ou non, l'amour des âmes vous dévore-t-il assez pour que vous vous jetiez entre les pauvres victimes du vice sous toutes ses formes et les monstres prêts à les engloutir?

L’héroïsme ne court pas les rues: êtes-vous capables d’en faire autant?

Le faites-vous?

Quels sont les monstres prêts à dévorer vos frères, à la tête desquels vous vous êtes jetés jusqu’ici?

Que d’animaux farouches, de bêtes dangereuses, nous entourent dans nos grandes villes: ALCOOLISME, DÉBAUCHE, INFÂME LITTÉRATURE... Oui, tout cela est beau et bon, dira quelqu’un, pour ceux qui ont des capacités autres que les miennes, ou une situation dans le monde qui leur permet d’agir dans ce sens, mais moi, faible et inconnu, je ne puis rien faire.

ERREUR! Cherchez et vous trouverez!

Les actes les plus héroïques ne sont pas les plus éclatants:

un mot pour votre Dieu,

votre refus de participer à une action déloyale,

votre refus de participer à un plaisir déshonnête,

votre refus de souiller vos yeux et votre cœur par une mauvaise lecture.

Voilà les actes de courage que Dieu attend de vous.

Si vous ne vous sentez pas la force de les accomplir, venez à Celui qui la donne parce qu’il l’a eue lui-même. Mais j’entends une autre voix:

Ne savez-vous pas qu’avant de lutter ainsi pour préserver les autres, je devrais lutter contre moi-même.

Béni soit Dieu si quelque lecteur poussait ce cri sincère, sur son état d’âme!

Mon frère, ma sœur, vous remplissez alors une des conditions qui assure la victoire: la conscience de son propre état devant Dieu. Mais à vous aussi la même attitude énergique est nécessaire.

Levez-vous dans un effort désespéré et dites à l’ennemi de votre propre âme:

«Arrière de moi, je te détruirai avec la force de mon Dieu.»

Vous ne serez délivrés de telle mauvaise habitude, de telle passion coupable que si vous voulez briser vos chaînes.

Et alors, mon frère, ma sœur, oh! le beau rôle qui vous reste à remplir. Volez au secours de tous ceux qui périssent, forts de l’assurance d’une bonne conscience, sans courir le risque d’entendre quelqu’un vous dire: Médecin, guéris-toi toi-même.

En avant 1903 04 25