Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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UN SOUVENIR DE L’OUEST!


Seule... sur les bords de l'Atlantique, dans la charmante petite ville de L..., je jouissais royalement d’une de ces ravissantes soirées de juillet, tandis que ma compagne et Mlle B... se reposaient sur un banc du parc à quelque distance du site que j’avais choisi.

L’heure avançait, la vieille horloge de la ville venait de sonner 11 heures, les promeneurs commençaient à se faire rares!... Tout était calme et silencieux dans cette belle nuit. Seul, le Ciel illuminé d’étoiles était témoin de l’émotion qui secouait mon être entier.

Un ordre de marche étant survenu depuis peu, c’était pour la dernière fois que je me trouvais en face de mon vieil ami «l’Océan», lequel m’avait si souvent rempli le cœur d’amour et d’adoration pour mon Créateur; que de fois il m’avait bénie, consolée, encouragée, et le but de cette dernière visite était d’avoir une rencontre avec mon Dieu.

Ce fut un banc des pénitents sur les bords de la mer!... un de ces moments que je n’oublierai jamais.

Mon âme si triste... fut inondée d'une joie indescriptible, d'une paix qui surpasse toutes les choses du monde et... alléluia. À genoux je voulus chanter avant de partir ce petit chœur:

Prends, ô Jésus, prends ma vie!

Elle est toute à Toi.

Et dans ta grâce infinie,

Du mal, garde-moi!

À cette heure solennelle, j’ignorais quel serait l’avenir, mais je voulais rester fidèle.

Depuis ce jour, la tempête a souvent grondé, les flots ont mugi, les vents ont soufflé, le deuil, les larmes sont venus, mais


LE SEIGNEUR EST RESTÉ LE MÊME:

LE TOUT-PUISSANT, CELUI QUI NE CHANGE PAS.


Mon expérience actuelle se résume dans ces paroles si belles que m’apprenait une camarade de guerre, il y a quelques mois:

Ô mon Sauveur! ton nom est délivrance!

Et ton regard m’apporta la paix, le bonheur.

Si contre moi s’élève la tempête, ancré sur Toi,

Nul ne peut ébranler ma foi.

Qu’en tous temps et dans tous les lieux,

Jésus, ton amour merveilleux,

Soit pour moi l’unique flamme,

Seul il peut sécher mes larmes!...


P. S. — En réponse au rêve idéal de la chère rédactrice, j’ajouterai quelques mots.

Après mon départ de L..., j'eus la joie d’y revenir quelques mois après; les plus grandes bénédictions que j'y reçus, me furent dispensées lorsque je prenais un paquet de journaux pour aller les vendre à une heure de la ville, dans l’avant-port, où débarquaient les grands navires.

Un certain dimanche après-midi, j’eus la joie de vendre à bord d’un Bateau École, où se trouvaient des centaines d’élèves officiers de marine, 90 journaux.

Je ne doute pas que ces feuilles de salut auront réveillé la conscience de quelques jeunes gens; en tout cas, elles auront fait du bien, j’en ai la certitude. Malheureusement, l’endroit où je me trouve actuellement n’est pas un port de mer, ni même une grande ville, et bien des personnes ne savent pas lire; néanmoins, de ce côté-là, nous voulons faire mieux. Bon courage, vous qui aimez la vente.

Faites-le pour Dieu et le monde perdu. Eben-Ezer.

En avant 1903 07 11


 

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