Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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UN FRUIT DE LA SYMPATHIE


Je recevais dernièrement une lettre d’Afrique, d’un cher garçon qui était venu un jour échouer à notre Hôtellerie Populaire, 33 bis, rue de Chabrol, dans la plus profonde misère.

Nous l’avions pris en affection, et nous lui avions procuré une place dans notre œuvre sociale.

C’était pour nous une vraie joie que de le voir se relever peu à peu. Il était si content d’avoir trouvé des gens sympathiques, s’intéressant à son sort, élevant ses regards vers Dieu, qu’il n’avait pas tardé à comprendre la vérité et se convertir à Jésus-Christ.

Quelque temps plus tard, il devenait soldat de l’Armée du Salut, faisant la joie de tous ceux qui le rencontraient, par son visage toujours souriant et enjoué. La semaine dernière, dis-je, nous recevions une lettre de lui, car il faut vous dire qu’il y a deux mois il nous a quittés pour aller en Afrique. Quoi faire? nous n’en savons rien encore pour le moment, mais dans sa lettre il nous disait combien il était heureux de nous avoir rencontrés et de lui avoir indiqué le chemin du ciel, d’avoir fait renaître son cœur à l’espérance.

Je ne vous oublierai jamais, dit-il dans sa lettre. Vous avez été le premier échelon qui m’a permis de remonter l’échelle, je la remonte peu à peu; si je vous ai quittés, c’est pour satisfaire un devoir, c’est dans un but de rachat...

En lisant cette lettre, mon âme était émue et j’étais heureux d’avoir un jour pris cet homme en affection. J’aurais voulu avoir plus d’amour, plus de foi, plus de persuasion, plus de moyens à ma disposition pour faire à ces centaines de pauvres déshérités de la vie, épaves désemparées battues par tous les vents déprimants de l'enfer, pour faire, dis-je, ce que j’avais fait pour celui-là, les aimer!


Oh! l’amour, la bonté, les sentiments fraternels et généreux, quand ils s’emparent d’un homme, ils le transforment entièrement. Un homme vicieux devient pur à ce contact, un esclave des passions funestes et des habitudes vicieuses devient libre, et de suite cherche à en libérer d’autres.


L’homme vivant dans le péché s’abaisse, s’abêtit, perd son origine!

Sortez-le de là, incontinent:

il redresse la tête,

il secoue sa torpeur et son indifférence,

il s’intéresse à la vie,

il redevient vraiment cette créature royale créée à l’image de Dieu dans une justice et une sainteté véritables.

Prodiguons à l’homme le plus bas tombé une sincère tendresse, un amour réel et désintéressé; il est bien rare qu’il reste insensible à ces marques d’affection. Tout d’abord il vous regarde comme un événement, comme pour se demander: —

«Est-ce bien à moi que cela s’adresse? Suis-je vraiment l’objet d’une attention quelconque? J’avais cru n’être plus qu’un être inutile et nuisible, mais je vois qu’il y a encore espoir pour moi, PUISQUE QUELQU’UN M’AIME!»


Ah! savoir que quelqu’un vous aime, y avez-vous déjà pensé, lecteur? Que vous n’êtes pas seul sur la terre, qu’on s’intéresse à vos moindres actions, à votre vie tout entière: quel réconfort dans les difficultés, dans les luttes pour la vie.

Aimons donc, mes camarades, aimons de tout notre cœur, de toute la force de notre être, le Maître l'a commandé. Aimons comme II a aimé, de cet amour puissant auquel rien ne résiste. Comme l’a si bien dit quelqu’un:


BIEN AIMER, C’EST BIEN VIVRE.

VIVONS BIEN.


Seydel.

En avant 1903 10 17

 

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