Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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L’ESPRIT DU RENONCEMENT


Par le Brigadier JEAN MONOD

Que sera pour nous, lecteurs de l'En Avant, cette Semaine de Renoncement?

Sous quel aspect allons-nous la considérer pour en comprendre le but, en saisir l’esprit et nous en laisser pénétrer de façon qu’elle sera une occasion de nous développer, de nous faire grandir dans la foi, le courage et l’héroïsme?

Chez l’homme deux tendances se manifestent, deux esprits complètement opposés dans leur nature, leurs opérations, leurs résultats, veulent conquérir la nature de l’homme.

Le premier est l’esprit du bien, l’esprit de Dieu même qui pénètre le cœur et l’intelligence, et veut élever l’homme par la justice, la sainteté, la bonté, le désintéressement jusqu’à la nature même de Dieu pour que l’homme retrouve de nouveau l’unité avec la nature divine, s’y associe dans le t.emps présent comme dans les âges futurs. Là est le bonheur véritable et se trouve résolu le mystère du sens de la vie.

L’autre esprit qui se manifeste sous forme de tentations et d’appâts vers le plaisir et les jouissances matérielles, tout en se réservant de conduire l’homme vers le vice et la dépravation sous bien des formes, est l’esprit du mal, l’esprit de destruction, de misère, de division qui, avec ses pièges qu’il nomme jouissances, liberté, indépendance, dirige l’homme vers l’égoïsme, la haine et la perdition.

De part et d’autre des occasions sont données à chaque individualité qui choisit en connaissance de cause, et n’est-il pas attristant de penser que LA MAJORITÉ DES HOMMES SONT SI VITE PORTÉS À S’ENRÔLER SOUS LA PUISSANCE DU MAL et deviennent si facilement les ouvriers de cette force néfaste pour combattre et détruire les efforts des ouvriers de l’esprit de Dieu?


Malgré tout, l’action de Dieu dans le monde ne s’est pas arrêtée,

Dieu ne s’est pas lassé, parce que Dieu aime l’homme et veut son salut.


L'HOMME APPARTIENT À DIEU, il est sa propriété et Dieu a raison de ne pas vouloir abandonner ses droits sur ce qui est bien à Lui, même doublement.

Il n’est pas nécessaire de reconstituer cette scène douloureuse de la chute en l’Éden où l’ingratitude de l’homme a été la réponse que Dieu a reçue pour Le récompenser de toutes Ses bontés.

Mais en cette Semaine de Renoncement je veux attirer l’attention de tous sur Celui qui a été la personnification de Dieu dans le monde, sur Celui qui nous L’a révélé dans toute Sa grandeur et Sa miséricorde et aussi dans toute Sa puissance de Sauveur et de Rédempteur.

Nous pouvons rappeler des faits magnifiques que des hommes avec la force de Dieu ont accomplis, des dévouements sublimes que nous sommes les premiers à admirer: mais aujourd’hui comme toujours il nous faut comme but et comme objet la personnalité vivante et rédemptrice de Jésus; il nous faut en ce jour, non quelque image suspendue à la paroi de notre habitation, mais il nous faut le Christ de l'Évangile.

Lui seul peut nous inspirer en cette Semaine de Renoncement et nous donner l’ardeur et le courage nécessaires pour réussir. Je voudrais prier le lecteur d’ouvrir les Évangiles et de relire la scène de Gethsemané:

«Étant en agonie, il priait instamment et sa sueur devint comme des grumeaux de sang qui tombaient à terre: Père, si tu voulais éloigner cette coupe de moi: toutefois que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. Alors un ange lui apparut du ciel pour le fortifier.»

Allons tous ensemble en cette Semaine de Renoncement auprès de Jésus, mettons-nous à Ses genoux, DEMANDONS-LUI PARDON POUR TOUT CE QUE NOUS AURIONS DÛ FAIRE ET QUE NOUS N’AVONS PAS FAIT, et si sous les clartés de Son pardon nous entrevoyons que nous avons encore à délaisser la critique peut-être, les plaintes, le mécontentement, si nous entrevoyons que nous vivons encore trop pour nous-même, si lorsqu’il parlera comme Il parlait à Pierre sur le rivage en lui disant: «Pierre, m’aimes-tu?» nous nous sentons un peu confus, si nous sommes pénétrés de tout ce qui est imparfait en nous, mais Lui disons:

«Tu connais toutes choses, tu sais que nous t’aimons, et s'il y a eu des faiblesses et des chutes, nous voici à tes pieds, pardonne et purifie!»

Sa main se mettra dans la nôtre, Il nous continuera Sa confiance et nous redira: «Pais mes brebis!»

Ô Jésus, fils de Dieu, dont l’agonie de Gethsémané arrive encore jusqu’à nous et dont l’heure était si terrible et la lutte si intense qu’il nous semble que ce cri douloureux vient de sortir de Ton âme, donne-nous à comprendre que c’est pour nous que Tu as souffert, que c’est pour nous que Tu as bu la coupe des souffrances et des angoisses indescriptibles.

Illumine, ô Jésus, de Tes clartés, pénètre de Ton esprit en cette Semaine de Renoncement chaque salutiste, et que cette semaine ne se termine pas sans que nous soyons devenus meilleurs, plus humbles, ayant encore affermi notre vocation tout en nous réjouissant du résultat total que l’esprit de renoncement aura produit dans chacun des éléments salutistes.

Éclaire et illumine aussi, ô Jésus, cette Semaine de Renoncement pour qu’elle soit une semaine véritable de Saint pour beaucoup de pêcheurs; et que Ta grâce souveraine et Ta bonté sans limites nous assistent en tout temps et en toutes circonstances.

En avant 1903 10 24


 

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