Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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DE VICTOIRE EN VICTOIRE


Par la Commissaire

Notre titre exprime exactement la marche actuelle de notre œuvre spirituelle et sociale parmi les femmes.

Samedi dernier, c’était pour moi un privilège en même temps qu’une grande joie d’inaugurer notre nouvelle Maison de Relèvement à Nîmes. Nous étions tous très heureux d’avoir le cher Commissaire avec nous pour cette occasion.

Occupé jour et nuit comme il l’est, voyageant constamment pour aider, encourager et soutenir nos chers Officiers du champ de bataille, c’était une joie pour la Capitaine d’E.-M. Eymann de pouvoir faire coïncider l’inauguration de la Maison avec la visite du Commissaire, à Nîmes.

Quelle belle maison que celle que Dieu nous a donnée! Grande et riche récompense à la foi et au travail persévérant des Officières qui depuis si longtemps cherchaient une maison plus grande et plus appropriée que la précédente. Celle-ci ne pouvant recevoir que seize jeunes filles à la fois et les demandes affluant de tous côtés, la nécessité s’imposait d’en trouver un plus vaste et convenant mieux aux besoins de l’œuvre.

Celle que nous venons d’inaugurer est un vrai succès sous tous les rapports. Aussi le cœur de la Capitaine d’Etat-Major Eymann, des chères Officières et des jeunes filles étaient-ils remplis d'allégresse et de reconnaissance envers Dieu pour ce travail d’aménagement et de transformation si complète tout à la gloire de Dieu.

Quel changement! Qui a vu la maison hier et aujourd’hui reste émerveillé devant la prodigieuse métamorphose accomplie, qu’on pourrait croire le résultat d’un coup de baguette magique si l’on ne connaissait le dévouement, la patience, l’esprit d’initiative et de sens pratique qui ont été déployés là par tous, depuis la Directrice de la Maison jusqu’au brave Soldat qui a exécuté les travaux de peinture.

On sent que cette maison est le résultat d’un travail fait avec amour. L’air, la lumière, le soleil pénétrent partout jusque dans les moindres recoins; la vie, le confort joints à la propreté la plus exquise et à l’ordre le plus parfait régnent partout et les trente jeunes filles qui y seront reçues, s'y sentiront pénétrées de cette atmosphère paisible et reposante.

Nous visons en effet, à faire dans le cœur de chacune d’elle cette transformation intime et profonde que l’Esprit de Dieu seul peut accomplir et qui est la base et la raison d’être de notre œuvre.

Si Dieu nous a aidés à faire un tel pas de géant à Nîmes, notre Maison de Relèvement de Lyon fait aussi des progrès et de grands. En route pour le Midi, j’ai eu le plaisir de m’arrêter dans cette ville pour passer une journée avec la Capitaine d’Eat-Major Langford, la fidèle Directrice de cette maison, et ses chères Officières, et de me rendre compte dans les détails de leur travail de dévouement et d’amour.

La maison bien que moins grande que celle de Nîmes a ce même cachet d’intimité, de vie et de lumière. Dès le matin des chants joyeux retentissent pendant que nos chères jeunes filles s’occupent des travaux de la maison avant leur entrée à l’ouvroir. C’est dire que l’œuvre spirituelle qui s’y fait, est bonne et que leur cœur s’ouvre à la lumière de Dieu et à l’action de Son Esprit.

Si nous avons parlé de succès à Nîmes et à Lyon, ce sont aussi des victoires à Paris. Notre Maison de Neuilly qui nous a rendu tant de services pendant des années, était aussi devenue trop petite. Force nous fut donc de songer à la remplacer.

Après bien des recherches infructueuses, Dieu est intervenu et nous avons à l’heure qu’il est une maison à Courbevoie tout aussi grande que celle de Nîmes. Mais j’aurai à revenir sur ce sujet plus tard puisque nous en avons à peine pris possession. Lorsque ma visite à Nîmes était décidée, la pensée de revoir les chers Brigadiers Châtelain et de consacrer au Seigneur leur chère petite Lydia était pour moi une joie, et quel ne fut pas le coup pour chacun de nous, en arrivant à la gare, d’apprendre que la précieuse petite était déjà avec Jésus! Cher petit ange! sa figure portait l’empreinte du ciel, et nous la sentions heureuse dans cette glorieuse assemblée des rachetés glorifiés. Mais ses chers parents!

Elle avait été un rayon de soleil pendant les quelques mois qu’elle leur avait été prêtée. La perte est immense pour eux, surtout pour la mère bien-aimée, qui est encore si faible dans sa santé. Cependant, Dieu les a soutenus d’une manière remarquable. Il comble le vide de sa présence et de ses bénédictions, et l’on sentait que cette nouvelle épreuve attirait nos chers Brigadiers beaucoup plus près de Celui qui est la source de la puissance pour le travail qu’il leur a confié.

Oui, chers Brigadiers, votre esprit d’acceptation dans cette épreuve a été une bénédiction pour mon âme, et je suis sûre pour tous ceux qui auront été à vos côtés pendant ces heures de deuil.

En avant 1903 11 07


 

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