EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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L’AMOUR

L’amour agit, il va et vient et ne saurait se reposer, il va visiter les bas-fonds, les hôpitaux, les cafés, les palais des riches et les antres de la misère.

Le péché et le malheur ont de l'attrait pour l’amour, et, comme son maître, il quitte le ciel pour aller là où il peut les rencontrer.

L’amour voit clair.

L'amour de Christ n’est pas aveugle, l’amour voit; oh, quelles scènes! Que de crimes, de vices, de péchés, de misères, d’esclavages et de sang versé. Oh! quel enfer que l’œuvre de l’homme, quel enfer que son coeur!

L’amour entend.

Les soupirs, les gémissements, les cris, les malédictions et les querelles frappent ses oreilles.

L’amour sent.

L’amour sympathise avec qui pleure et il compatit avec lui. Il voit quelque chose de nouveau à admirer à chaque pas dans le ciel et quelque chose à déplorer à chaque pas sur la terre.

L’amour aide.

Il ne se contente pas de parler, de pleurer et d’avoir pitié, il tend les mains, secourt et soulage les maux et les blessures qui le font souffrir. Il aime comme son Maître, il pourvoit aux besoins de ceux qu il veut sauver, il aide de ses biens, de sa réputation, de ses talents, de son corps et de son âme, et non pas seulement de ce qu’il possède.

L’amour souffre, renonce à lui-même, fait au-delà de ses forces, «va aux extrêmes» comme dit le monde, se sacrifie, n’estime point sa propre vie. C’est un sacrifice vivant.

Certains oiseaux, dit-on, nourrissent leurs petits de leur propre sang. Christ nous a acquis le pardon, la paix et le paradis au prix de son propre sang, et II nous supporte par le même moyen.

L’amour, je le répète, suit les traces du Maître, c’est-à-dire que l’âme rachetée, gouvernée par l’amour, porte le pardon, le bonheur et la sainteté aux pauvres pécheurs au prix de son bonheur, de sa santé, de sa vie même.

Camarade, ami, frère, vous qui aimez, voulez-vous le prouver?

Le Général

En avant 1903 11 21