EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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UN GRAND HOMME DE L’ANCIENNE ALLIANCE

Pourquoi appelons-nous Moïse un grand homme?

Est-ce parce qu’il fut un savant éminent, un organisateur capable ou un génie sûr du succès?

Je ne pense pas.

Sa mémoire subsistera autant que le monde, parce qu’il écouta la voix de Dieu et qu’il devint par Son esprit un «homme de Dieu», «l’ami de Dieu» et parce que Dieu lui parla «face à face».

Moïse a fait sur l’esprit humain une impression ineffaçable par les faits qu’il a accomplis, mais l'impression qu’il a laissée aux âmes par les bénédictions qu’il reçut de Dieu et qu’il leur communiqua, est encore bien plus profonde. David dit: «Ta bonté est grande envers moi», et ce furent la douceur, la patience, l’amour que Moïse reçut de Dieu qui le firent grand.

Et cependant la Bible le désigne comme un homme qui souffre une grande perte et qui s’attriste de quelque chose qui «aurait pu être», qui regrette une grande joie qu’il aurait pu obtenir et qui ne lui sera jamais accordée, quoiqu’il fût sur le point d’entrer au ciel ce jour-là.

Qu’est-ce donc que Moïse perdit et qu’il semblait encore regretter sur le seuil de l’au-delà?

Il perdit la victoire après son travailla glorieuse issue d’une magnifique carrière, une partie du don merveilleux que Dieu lui avait destiné.

LE PLAN DE DIEU POUR NOTRE VIE SPIRITUELLE EST TOUJOURS BEAU, parfait, plein d’harmonie, s’il y a une lacune ou une perte, c’est toujours nous qui sommes fautifs!

Cette perte, cette lacune auraient pu être évitées.

Ce fait cause le chagrin de Moïse et causera le nôtre. Mais comment un homme occupant une si haute place dans la faveur de Dieu put-il jamais arriver à un point où il pût gâter le plan de Dieu et perdre une partie de la joie que Dieu lui avait destinée?

La chose se passa exactement comme de nos jours avec tel chrétien qui ne manque pas d’expérience, ou tel nouveau converti, et cette histoire est racontée par la Bible pour nous avertir et nous aider.

Moïse cessa (une fois seulement et pour peu de temps, il est vrai) de marcher humblement avec Dieu, de Lui obéir littéralement, ponctuellement, et de parler comme un homme qui se sent continuellement environné de la présence de Dieu.

Il fut envoyé pour révéler l’Esprit de Dieu et la force de Dieu et il montra son propre esprit et EXÉCUTA L’ORDRE DE DIEU À SA PROPRE MANIÈRE.

Dieu eut pitié du peuple et le sauva, mais Moïse perdit une joie merveilleuse dans ce monde en interrompant son harmonie avec Dieu. Mais nous répétons la question et nous demandons:

Comment un homme tel que Moïse, un géant devant Dieu, celui qui était à la tête du peuple de Dieu, put-il arriver à un point où il lui devint possible d’attrister l’Esprit de Dieu et de ne pas obéir à un commandement clair et précis?

Alors l’Éternel dit à Moïse et à Aaron: Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. (Nomb. 20, 12)

La Bible ne nous raconte pas en détail comment Moïse y arriva, mais comme la nature humaine est la même en tout temps et que Dieu ne change jamais, nous avons le droit, d’après notre expérience et celle d’autrui, d’en venir à la conclusion que Moïse en arriva à désobéir à son Dieu parce qu’il avait négligé sa communion de tous les jours avec Lui.

Moïse, lui-même, nous le révèle dans son dernier message à ce peuple qu’il aimait tant:

«Appliquez votre cœur à toutes ces paroles que je vous somme aujourd’hui de recommander à vos enfants afin qu’ils accomplissent toutes les paroles de cette loi. Car ce n’est pas une parole qui vous soit proposée en vain, mais c'est votre vie.»

La communion avec Dieu dans Sa parole par Son Esprit était leur vie spirituelle. C’était la vie de Moïse, c’est la nôtre. Avez-vous jamais vu une chute un peu grave qui n’ait commencé et ne se soit agrandie en secret?

Non, jamais!

L’homme qui cesse de lire la Bible avec son cœur (pas seulement avec la tête) et de parler à Dieu «en Sa présence» est sur le point de perdre quelque chose de l’amour que Dieu a mis dans son âme et s’il ne se repent pour faire ses premières œuvres, il tombera dans un péché manifeste. La perte qu’il subit en joie et en victoire ne peut se dire, peut-être en aura-t-il une idée quelque peu nette en jetant un regard sur sa vie passée au moment de la quitter.

Sans doute, Moïse oublia sa perte, son chagrin et sa prière non exaucée (Deut. 3, 26 et 27) quand Dieu le prit au ciel et qu’il lui fut accordé d’entrer avec son corps spirituel dans le pays de la promesse pour parler «face à face» avec son Sauveur mais il manqua quelque chose à sa vie ici-bas et CETTE JOIE FUT À JAMAIS PERDUE.

Ainsi la leçon que renferme cet accident de la vie de Moïse est d’une grande importance, non pour le ciel ou pour un avenir éloigné, mais pour ce monde, pour cette vie, pour la journée d’aujourd’hui. Et si nous prenons bonne note de cette histoire et que nous sondions nos cœurs devant Dieu, nous pourrons éviter dans notre vie la perte que Moïse a faite.

Peut-être direz-vous:

Ah! mais, cette perte fut la suite de la désobéissance d’un grand homme qui avait une grande tâche à accomplir; moi, je suis un personnage bien insignifiant et ce que je fais ou ce que je ne fais pas, n’aura pas grande conséquence.

Il est vrai qu’il n’y a que peu d’hommes qui soient appelés à une tâche pareille à celle de Moïse. Cependant Dieu a donné à chaque chrétien le privilège de connaître Dieu, de marcher avec Lui et aussi de Lui gagner des âmes. En le faisant nous ressentirons la plus grande joie dont notre être soit capable.

Avez-vous perdu ce privilège de votre vie?

S’il en est ainsi, ne perdez pas un moment, mais cherchez à vous en emparer de nouveau, car cela est d’une grande importance.

En avant 1903 11 28