Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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SÉROTHÉRAPIE

(Utilisation thérapeutique du sérum de sujets ou d'animaux immunisés contre une maladie infectieuse)


Je mettrai mon esprit en eux. (Ezéch., 36, 27.)

Eh bien! oui, parlons-en. Aussi bien jamais triomphe ne fut plus beau que celui du docteur Roux, quand il annonça, le 1er février 1894, à Budapest, la découverte de son sérum contre le croup. Jamais victoire ne coûta moins de larmes, que dis je? n’en sécha davantage, puisque, dès ce jour, l’armée des petits enfants — et des mamans fut à l’abri des surprises de l’ennemi.

Jamais allégresse ne fut plus universelle. Le sultan lui-même — l’homme de l’Arménie, qui l'aurait cru? fonda un institut sérothérapique.

Jamais non plus résultat plus fécond en autres résultats bienfaisants. Après le sérum du croup, celui de la peste, puis de la fièvre jaune, et de la scarlatine. Et ce n’est pas fini! Je l’espère bien du reste, car j'ai à vous parler d’UNE MALADIE BIEN AUTREMENT REDOUTABLE, parce qu'ELLE S’ATTAQUE À L’ÂME et dont nous croyons avoir découvert le remède.


Tous les pays en sont atteints.

Ah! si, dans leur campagne d’hiver, ses meilleurs amis — je veux dire les chrétiens — pouvaient parvenir à la guérir!


I


«Vous nous la baillez belle!» me dira-t-on. «Quoi! c’est encore du péché que vous dissertez et vous appelez cela une maladie!»

Oui, sans doute, et après?

Vous croyez donc que le croup ou l’asthme, ce soit la seule manière d’étouffer! Demandez l’avis d’Alphonse Daudet. Il raconte l’histoire d’une femme qui avait perdu mari et enfants: «Je n’ai que le dimanche pour pleurer,» disait-elle. «Mais, quand il arrive, alors je m’enferme dans ma chambre et je passe la journée à sangloter et à appeler mes bien-aimés.»

Croyez-vous que ce chagrin des disparus, pour être souvent moins violent, soit bien rare?

Oh! si les tombes pouvaient parler, soyez sûrs qu’elles vous diraient que si les fleurs poussent si fraîches et si drues dans les cimetières, c’est qu'elles sont souvent arrosées par les larmes du désespoir!

Et cette vie passée dans la crainte de la mort et dans l’étouffement de son chagrin, «sous le tranchant du couteau,» comme disait l’autre, vous osez dire que c’est la vie normale! Oui, comme est normale aussi la convulsion du petit enfant ou la stupeur alanguie du typhique!


La vérité, c’est que nous sommes tous malades.

Oui, vous le premier, qui avez oublié ce qui est la vraie noblesse de l’homme et qui n’en cherchez plus que les apparences, comme le plaisir d’être le premier aux courses ou d’avoir un costume plus éclatant ou une fortune plus grande.

C’est la maladie de l’orgueil et elle n’est guère moins grave qu’un transport au cerveau.

Malades vous aussi, anémiques de l’ordre spirituel, VOUS QUI NE SAVEZ PLUS SUPPORTER UNE TENTATION SANS Y TOMBER, une épreuve sans vous désespérer, une grâce sans devenir vaniteux!

Malades surtout, frappés au cœur, tous ceux qui passent devant les perfections de Dieu éclatant dans ses œuvres, et qui ne l’adorent pas; devant les hauteurs sublimes du devoir et ne veulent pas les gravir; devant les tristesses de leurs frères et qui ne songent pas à les consoler!

La voilà, la maladie des âmes!

S’il y en a un seul qui n’en soit pas atteint ou qui ait pu s’en guérir, qu’il se hâte de nous donner son secret! Il soulagera la conscience humaine qui, depuis 6.000 ans, la proclame universelle et incurable!


II


NOUS, CHRÉTIENS, NOUS CROYONS EN AVOIR TROUVÉ LE REMÈDE.

Ce que la sérothérapie a fait contre le croup, grâce au génie persévérant des Lœffier, des Behring et des Roux, Dieu l’a réalisé magnifiquement contre le péché en jetant dans ce monde LE PRINCIPE D’UNE VIE NOUVELLE PAR L’ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST.

Nouveau, ce principe, par son origine. C’est la Révélation d’un Dieu saint, qui ne peut supporter le péché et qui cependant veut être pour le pécheur un Père.

Nouveau par ses effets. Un sérum bienfaisant, c’est une partie du sang qui peu à peu a réagi contre la maladie et a fini par la vaincre. Alors cette substance peut détruire le même principe morbide dans un petit enfant.


De même pour Jésus-Christ.


Sa venue, c’est la preuve que Dieu nous aime;

Son pardon, c’est le prix de nos consciences;

Son Esprit demeurant en nous, c'est l’affranchissement de nos âmes d’avec les souillures du passé et leur victoire sur le mal;

Sa Résurrection, c’est la promesse d’une vie qui ne finira pas!

Voilà le remède! Interrogez ceux qui l’ont employé. Ils vous diront que leur conversion les a mis en possession de tous ces privilèges.


III


Seulement, une condition. Quand un remède est inédit, il faut un acte de confiance pour l’accepter.

Et sans doute le docteur Roux n’a pu faire à un enfant la première injection de sérum contre le croup qu'en faisant appel à toute la confiance qu’avaient en lui les parents du petit malade.

Le Christ aussi invoque ce mot glorieux de FOI PERSONNELLE et d’acceptation volontaire. Nous ne resterons pas insensibles, n’est-ce pas? à ce cri d’amour que l’Évangile nous transmet de sa part:


«Celui qui croit en Jésus-Christ a la vie éternelle!»


En avant 1903 11 28


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