Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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COMMENT DIEU PROCÈDE


Chers camarades et amis,

Avez-vous remarqué combien le commencement d’une chose est toujours intéressant en lui-même?

Que ce soit celui d’un monde ou d’un arbre, d’une rivière ou d’une route, d'une maison ou d’une ville, d’un homme ou d'une nation, le commencement de toute chose a en soi un charme et une attraction.


Je me rappelle la dernière fois que je traversai la Mer Rouge avec ses étranges environs, combien mes pensées s’égaraient jusqu’aux humbles commencements de l’ancien peuple de Dieu: les Juifs.

Tout autour de moi s’étendaient les vestiges de la puissante Égypte, la demeure des Pharaons. Quelques kilomètres plus loin dans ces plaines de sable s’élevaient les Pyramides, témoins silencieux de la grandeur aujourd’hui disparue.

Les cailles, produits similaires à ceux dont les Israélites se nourrirent dans le désert, il y a des milliers d’années, étaient là, amoncelées en telles multitudes contre la ligne du ciel qu’elles présentaient l’apparence de murs de glace, tandis qu’ici et là les fils des Arabes d’Ismaël se tenaient dans une lourde indifférence, attendant que le grand bateau passât.


Le commencement d’une nation

Reportez-vous par la pensée bien des années en arrière. Je puis voir le Nil s’écoulant et la princesse royale écoutant avec une tendre sympathie les cris de Moïse, pleurant dans son berceau d’osier, tandis que sa mère, le cœur palpitant d’angoisse, attendait anxieuse le résultat de l’ingénieux stratagème qu’elle avait, imaginé pour préserver son enfant chéri.

Avec un intérêt toujours grandissant, je suis les progrès du futur prophète; comment il passe de l’enfance à l’adolescence et de la jeunesse à l’âge mur, jusqu’à ce qu’il se tienne, attendant, sur les ailes d’or de la Royauté, sur les marches du plus puissant trône que le monde ait jamais connu.

Voici les fils et les filles d’Abraham gémissant sous le poids de leurs fardeaux, méprisés par leur maître cruel, foule d’esclaves sans espoir, n’ayant pas même un Chef pour élever la voix en faveur de leurs misères, ou tenter de les en délivrer.

Dieu voit Mais Dieu, dans Son grand amour, veillait sur eux. Il avait à cœur, non seulement de les mettre en liberté, mais de faire d’eux une nation qui le représenterait dignement dans le monde, ferait connaître Son esprit et Son caractère à ses habitants, et cela aussi longtemps que le soleil et la lune dureraient.

Pour chef de cette entreprise prodigieuse, Moïse fut choisi par Jéhovah. Mais avant qu’il pût remplir cette position et accomplir ce de voir, il devait descendre de sa place élevée dans le monde et vivre une vie humble et cachée.

Dieu semblait lui dire:

«J’ai besoin de vous pour être le Fondateur d’une grande nation, mais je ne puis rien faire avec vous là où vous êtes, au sein de ce luxe et de cette pompe. Mon plan est de commencer au pied de l'échelle. Je ne fais pas sortir des Sauveurs des Pharaons: des bergers sont mieux appropriés à mon projet. Descendez!»

Ainsi Moïse eut à descendre de sa position élevée, et dut passer par le désert, et lorsqu’il eut été qualifié par les fatigues, les privations et la pauvreté, Dieu en fit le Chef d’où sortit la nation. Il était impossible d’évaluer combien cette nation deviendrait glorieuse en la voyant naître de cette humble façon; et il l’était autant de prévoir la puissance qu’elle acquerrait par la suite.


Un autre commencement

Plus tard, quand cette nation se montra infidèle à sa mission, et oublia le service du Roi des Rois, il la mit de côté, comme s’il ne s’en était jamais servi et se créa un autre peuple. Défait, Il n’abandonna pas son projet, Il recommença.

Le lieu de naissance de l’autre commencement n’est pas très loin de la scène du premier. Si nous parcourons seulement quelques centaines de kilomètres à vol d’oiseau, nous arrivons au petit village de Bethléhem — merveilleux et charmant endroit!

Là, il y a deux mille ans, à un insignifiant groupe de bergers surveillant leurs troupeaux la nuit, les hôtes célestes annoncèrent l’événement à venir. Si je clos mes paupières, je puis même maintenant, en imagination, entrevoir la lueur des blanches ailes des anges, et si je ferme mon oreille, j’entends l’écho du chant céleste qui va s’éteignant; «Gloire à Dieu dans les lieux très hauts; paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes

Et tel que les anges l’avaient annoncé, ceci se passa; car, dans ce village inconnu, sortant de l’auberge publique, dans une étable commune, dans la pauvreté et l’obscurité, là gisait le commencement du Royaume qui devait cependant remplir le monde de la gloire de Jéhovah, peupler le ciel d’heureux habitants, et durer à jamais.


Autres commencements.

Il y eut depuis d’autres commencements. Quand le Royaume de Dieu sembla sur le point d’être détruit, et que la cause de la vérité et de la justice paraissait être arrivée à son dernier soupir; quand l’obscurité régnait partout et que les démons anticipaient leur triomphe final, DIEU A TOUJOURS EU L’HABITUDE DE RECOMMENCER. Mais il est toujours, ou presque toujours, allé vers le berger, le village, l’étable ou la crèche.

N’en a-t-il pas été ainsi, mes Camarades, avec l’Armée du Salut?

Elle n’a pas commencé avec l’éclat des trompettes, le grondement des fusils, la bénédiction des personnages haut placés ou le patronage des grands de la terre.

Votre Général est descendu jusqu’au pied de l’échelle et commencé, comme Moïse, avec les plus pauvres des plus pauvres, et les plus bas parmi les tombés. À cet humble niveau, suivant dans les pas de son Maître, il côtoya, solitaire, tous les abîmes du péché, de tristesse et de honte. Les riches et les nobles, à la fois dans l’Église et dans l’État, passaient loin de lui, dans une complète indifférence, sinon dans un mépris absolu.


Un nouveau peuple.

Ce fut un long et fatigant combat, mais Jéhovah, le grand «JE SUIS» de Moïse, le Dieu et le Père de notre Seigneur Jésus-Christ était avec lui.

C’ÉTAIT L’HEURE DES CHOSES PETITES ET FAIBLES. C'était Bethléhem avec son étable et la dispensation de la crèche par dessus. Mais de cet humble commencement, Dieu fît un nouveau peuple dont l’influence a déjà atteint jusqu’aux extrémités de la terre et dont la puissance pour bénir, et dont le nombre pour servir, doivent aller en avançant jusqu’à ce que le «Temps ne sera plus».

Alors, quand j’eus regardé et pensé ces choses, mon esprit erra, voyagea vers d’autres pays, et s’arrêta longtemps avec reconnaissance et gratitude sur des faits similaires de l’Armée du Salut, tous commencés dans cet esprit de Bethléem. Et alors il me semblait voir d’autres travaux et d’autres merveilles non moins remarquables: je veux dire le commencement du Royaume du Ciel dans les cœurs de beaucoup de salutistes.

(À suivre)

En avant 1903 12 19


 

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