Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LEÇONS DIVINES OU COMMENT DIRE MERCI.


Ô Dieu d’amour, ô Dieu de grâce!

Que ton esprit vive en mon cœur.

Prends en mon âme entière place,

Abreuve-moi du vrai bonheur!

Tandis que je fredonnais ce chœur, ces jours-ci, tout en parcourant les rues de Paris, je sentais mon âme s’épanouir au contact de Dieu. Tout en marchant, je me plaçais tout à nouveau sur l’autel et inondée de Sa présence, je sentais qu’il était, Lui, le vrai bonheur, le seul bonheur.

J’aurais voulu faire partager ma joie à tous, «et dire au monde entier combien j’étais heureuse». Mais je ne pouvais me détacher de ce chœur, il s’imposait à moi et à mesure que je répétais ce vers: «Prends en mon âme, entière place» ma joie allait croissant.

Je revoyais passer devant moi, comme en une scène cinématographique, les différentes occasions où le Seigneur m’avait adressé un appel spécial, et où j’avais pu répondre, avec sa force: «Prends en mon âme, entière place».

Je repassais aussi dans mon esprit, les occasions diverses, les circonstances dont Dieu, dans Sa bonté, s’était servi pour attirer mon âme plus près de Lui; ces chemins n’avaient pas toujours été faciles, non plus ceux que j’aurais choisis, mais je sentais une fois de plus qu’ils avaient été des marques d’amour de la part de mon Dieu et mon cœur s’emplissait d’une immense reconnaissance.

La plus grande marque de sollicitude d’une mère pour son enfant, ce n’est pas de lui donner tout ce qu’il désire, mais c’est quelquefois de lui refuser le couteau qui pourrait le blesser, même s’il doit pleurer d’en être privé et que sa mère lui paraît très cruelle.

AINSI DIEU DOIT PARFOIS NOUS REFUSER CE QUI NOUS PARAÎT LÉGITIME, ce qu’il nous coûte de ne pas avoir, mais qui pourrait blesser notre âme.

Comme l’enfant au couteau, il peut nous arriver de pleurer, de trouver que Dieu est sévère, mais dans son immense amour, notre bon Père céleste maintient la décision et, lorsque nos yeux s’ouvrent, nous reconnaissons sa tendre sollicitude et nous l’en bénissons.

Oh! ces moments où l’on voudrait avoir à sa disposition un autre mot que ce merci banal, où l’on voudrait du moins pouvoir le répéter encore, encore et encore, et où pourtant on n’arrive pas à déverser le trop-plein de son cœur, tellement on est confus des manifestations sans nombre de la bonté de Dieu à notre égard, à tel point que nous ne savons comment lui exprimer notre reconnaissance!

Oh! sois béni, Sauveur adorable, pour toutes tes dispensations! Mon âme te loue pour tous les chemins par lesquels tu m’as fait passer, pour toutes les leçons que tu m’as apprises, pour ta fidélité de tous les instants.

Heureusement que j’ai à ma disposition une autre manière de dire merci que de l’exprimer avec des paroles.


Je puis, te le dire avec mes actions, je puis te le dire en vivant chaque jour pour te plaire, en accomplissant les moindres détails de ma vie dans Ton esprit, renouvelant chaque matin, et à chaque heure du jour, la consécration de mon être entier à Ton service.

Quel doux privilège que de pouvoir le faire! Oh! qu’elle est merveilleuse, ta bonté! Ces tendres soins que tu prends pour que notre âme ne s’endorme pas là où elle est, et perde peut-être même le terrain parcouru en glissant, sans s’en apercevoir, hors de la ligne du sacrifice et du renoncement.

La tendance naturelle de notre cœur est, en effet, de se replier sur lui-même, et de nous faire devenir, sans que nous nous en rendions même compte, notre propre centre. Combien, alors, n’avons-nous pas lieu de te louer, Seigneur, quand tu places devant nous une de ces occasions par laquelle tu nous rappelles notre devoir!

À l’immense joie qui remplit nos cœurs, nous sentons alors que c’est là vivre dans tout le sens du mot,


vivre, c’est aimer;

aimer, c’est se donner


Et, une fois de plus, nous te disons: Seigneur, nous t’aimons!

Seigneur, merci pour toutes choses!


«Aimer, aimer, voilà vivre,

Fais-moi vivre, ô Dieu de paix!»


* * *


Les fruits d’une bonne vie ne croissent que dans un cœur pur.


* * *


Jetez vos douleurs dans le sein de Dieu, vous en retirerez la paix.»

En avant 1903 12 19


 

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