EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE "BON DIEU"

Il y a beaucoup de gens qui croient au «bon Dieu» et espèrent un heureux avenir:

Dieu est trop bon, disent-ils, pour punir toutes nos peccadilles. Il connaît notre faiblesse; s'il punissait tous les coupables, personne n'échapperait.

Sans doute, un honnête homme ne doit ni tuer ni voler, mais qui n'a pas ses misères! Si Dieu a placé dans notre cœur l'attrait des plaisirs, ce n'est pas pour l'y comprimer. Oui, Dieu est bon, et pourvu que nous ne fassions de tort à personne, il nous pardonnera. S'il y a une autre vie, nous n'avons donc pas à nous en tourmenter: vivons de notre mieux et puis nous verrons.

Voilà la religion de la grande majorité des hommes!

Et il faut reconnaître que c’est une religion commode; elle laisse chacun libre de faire à peu près ce qu’il veut. Non pas qu’elle recommande le vice et le crime; mais elle les place juste au delà de la ligne de conduite où chacun se tient; chacun regarde comme défendu ce qu’il ne fait pas et croit permis ce qu’il accomplit; en sorte que la morale de cette religion est si mobile que son niveau varie non seulement avec chaque individu, mais encore avec son âge, ses circonstances et l'occasion; si bien qu’on est à peu près sûr de ne jamais manquer à des préceptes qu’on façonne selon ses besoins.

La preuve, c’est que tous les adeptes de cette religion vous disent avec candeur qu’ILS N’ONT RIEN À SE REPROCHER, bien que chacun ait quelque chose à REPROCHER À SON VOISIN.

Eh bien! voyons où ce principe conduit:

Dieu est trop bon pour nous condamner!

Qui dit cela? — Presque tout le monde!

On le dit dans les salons, dans les cabarets; on le dit aussi dans les prisons, dans les bagnes, et il n’est pas un galérien qui repoussât cette doctrine. Ces galériens auraient-ils tort ou raison?

Honnêtes gens, si vous dites qu’ils ont tort, eux vous répondront que vous êtes intolérants, que si Dieu se montre bon en vous acceptant, vous, il n’en sera que meilleur en les recevant, eux.

Qu'aurez-vous à répondre?

De quel droit étendre seulement jusqu’à vous VOTRE MORALE ÉLASTIQUE?

Si votre conscience se soulève à l’idée d'admettre les bagnes dans le ciel, où mettrez-vous la limite, sans que ceux que vous aurez laissés en dehors du salut ne se réclament de la bonté de Dieu et ne disent eux aussi: DIEU EST TROP BON POUR NOUS CONDAMNER?

Et, remarquez-le bien, plus les hommes qui parlent ainsi seront mauvais, plus ils auront raison; car, d’après votre principe, il suffit que Dieu soit encore plus indulgent.

Mais qui donc a fait cette religion? Qui a écrit pour l’humanité criminelle ce code en un seul article:

Dieu est trop bon pour nous condamner!

Est-ce Dieu ou l’homme?

Et si c’est l’homme lui-même le coupable, quelle valeur a-t-elle cette loi qu’il impose à son Juge et qui fait de Dieu son complice?

Non, non, d’après le code divin

TOUT LE MONDE EST COUPABLE DEVANT DIEU.

Tous sont sous la condamnation parce que tous ont péché; il n’y a point de distinction. Voilà la vérité (Rom. 3, 19).

Mais ce qui est vrai aussi, c’est que:

DIEU EST TROP BON POUR NOUS CONDAMNER

SANS NOUS AVOIR AUPARAVANT OFFERT SA GRÂCE

Ainsi, si nous subissons la condamnation éternelle et finale, ce ne sera pas la faute de Dieu qui nous offre le salut, mais la nôtre, à nous, qui n’en aurons pas voulu.

Le pardon est offert à tous gratuitement, mais il n’est pas le fruit d’une coupable indulgence:

Il est le résultat d’un grand acte de justice et d'amour, dans lequel un Dieu juste et saint justifie celui qui, se reconnaissant coupable et perdu, MET SA CONFIANCE EN JÉSUS-CHRIST ET DANS LE SANG VERSÉ SUR LA CROIX POUR LA RÉMISSION DES PÉCHÉS.

Le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché.

En avant 1899 03 18