Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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MORTE DE MISÈRE SUR UN TAS D’OR


On pouvait voir, ces jours derniers, étalée aux vitrines des kiosques, une gravure qui la représentait gisant, inanimée, sur un affreux grabat, la vieille mendiante avare qui passa sa vie à tendre la main, tandis qu’elle avait une fortune.

Ses traits accentués, rendus encore plus durs par la raideur cadavérique, avaient gardé quelque chose de féroce qui vous faisait peur. Ils semblaient défendre de s’approcher; les mains décharnées se crispaient sur les louis d’or et les billets amoncelés — telles des fleurs funèbres autour d’un suaire — comme pour les emporter jusque dans la tombe. Et l’on aurait été tenté de croire que l’horrible dépouille eût sursauté si quelqu’un avait osé y toucher

Quel effrayant contraste entre ce trésor et cette pauvre malheureuse, presque un squelette, que son avarice a tuée; entre cette richesse et l’affreux taudis où elle se trouve!

Mais quelle leçon profonde pour la pauvre humanité qui, elle aussi, se désespère et meurt de faim sur des millions d’or. Oh! si seulement elle voulait la comprendre et en profiter!


C’est de bonheur que l’homme a faim et soif!

C’est pour atteindre le bonheur que l’homme s’efforce et peine et s’acharne; c’est la jouissance d’un bonheur durable et vrai qui demeure depuis l’enfance jusqu’à la vieillesse, le suprême idéal de sa vie.

Et le bonheur reste l’insaissisable fantôme qui n'est jamais qu’à peine entrevu.

Les générations passées n’apprennent rien aux générations présentes..., c’est toujours la même fiévreuse recherche, suivie de la même désolante déception.

Les coffres-forts ont beau être remplis, les banques ont beau regorger, c’est toujours le même mortel point d’interrogation sur les mêmes pâles fronts soucieux.

Les mines d’or et les creusets font couler un flot ininterrompu de richesses, mais l’homme continue éperdument son effrayante tâche:


IL CHERCHE UN BONHEUR QU’IL NE TROUVERA JAMAIS.


Les anciens représentaient ainsi le bonheur: une boule après laquelle court un homme; il semble qu’il va l’atteindre et, au moment où il se baisse pour la ramasser, son pied la heurte et la chasse au loin; et la poursuite continue indéfiniment.

À la fin de ce siècle de lumière et de progrès, l’homme n’est pas plus sage, puisqu’il n’a pas trouvé le secret d’atteindre ou d’arrêter la boule fatale. Et cependant le bonheur est là à ses pieds, à la portée de sa main. Mais alors?...

C’est parce que, justement, l’homme court après le bonheur qu’il ne l’atteindra jamais.

Qu’il fasse volte-face, qu’il cherche,


QU’IL COURE APRÈS DIEU ET, Ô MERVEILLE,

C’EST LE BONHEUR MAINTENANT QUI VA COURIR APRÈS LUI!


Dans sa course effrénée après le bonheur, l’homme prouve qu’il fait du bonheur son Dieu, Aussi, éternellement égoïste, l'homme reste éternellement malheureux.

Mais dès que l’homme cherche Dieu, veut faire de Dieu son bonheur, quelle transformation!

Le bonheur lui sourit, vient à lui, et pour toujours prend place dans son cœur.


Ceci n’est pas une théorie, c’est une réalité, c’est la bienheureuse expérience de l’enfant de Dieu, c’est ma propre expérience.


En trouvant Dieu, j’ai TOUT trouvé,

et j’ai trouvé Dieu quand je l’ai cherché de TOUT mon cœur.


Tandis qu’aussi longtemps que j’ai cherché mon propre bonheur, je n'ai trouvé ni Dieu, ni le bonheur. N'est-ce pas la vérité?


Ami, qui lisez ceci, je vous le demande?

Vos circonstances sont peut-être favorables, vous pourriez, vous devriez être heureux; votre situation est enviable et enviée, mais, pour cela, êtes-vous heureux?

Je vois votre front qui se plisse et je lis dans vos yeux que vous êtes loin, bien loin de ce bonheur tant rêvé qui, à mesure que vous vous en rapprochez, s’éloigne toujours plus de vous.

Ami, venez à Dieu. Écoutez ses propres paroles:


SI VOUS CHERCHEZ L’ÉTERNEL, VOUS LE TROUVEREZ... !

(II chr. 15, 2).


Hâtez-vous et vivez!

A. Antomarchï.

En avant 1899 04 15


 

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