VAIN MONDE, ADIEU!
Je voulais m’abreuver à tes joies, à tes charmes,
Ô monde, enfer impur qui m’as tant fait pleurer!
J’ai voulu te goûter et n’ai trouvé que larmes;
Tu ne m’as rien donné qui put me soulager.
J’ai couru dans tes bals, j’ai couru dans tes fêtes
Pour écouter mon cœur d’enchantements épris,
J’ai couru vers ma mort, couru vers mes défaites,
Et dans tes vains lacets je me suis trouvé pris.
Mais je sais maintenant ce que seul tu réserves;
Mirage fugitif et bien sombre illusion.
Je tourne mes regards vers Celui qui préserve
Du doute, de la mort, de la sombre vision.
Adieu tes vains attraits et ton appât frivole!
Mon cœur est bien ferme aux sombres voluptés!
Jésus est mon soutien, Celui qui me console,
À ses vœux les plus chers les miens sont adaptés.
Adieu donc pour toujours, adieu, bien pauvre monde.
Roule tes flots ailleurs et tes pas autre part.
Je m’en vais à Celui dont l’amour surabonde,
Dieu sera désormais ma force et mon rempart.
Je me livre à toi seul, Jésus, mon espérance,
À toi de tout mon cœur et pour l’éternité.
La Bible pour soutien et de Dieu la puissance
Me conduiront au port, près de mon Bien-Aimé.
Une abonnée. L. R.
En avant 1899 04 22
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