EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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ALLEZ À LA MAISON SI VOUS L’OSEZ

Il y a environ un an, stationnant dans le corps d’un petit village, j’eus de dures tentations dont Dieu me délivra merveilleusement. Le travail était très pénible, les soldats fidèles étaient rares.

Pendant cette période de luttes, mon lieutenant tomba malade, et après que je l’eus soigné, durant une quinzaine, il dut retourner chez lui. Je venais justement de lui dire adieu et rentrais au quartier, sentant terriblement ma solitude et plus accablé de travail que jamais.

Les choses paraissant plus sombres qu’autrefois, et tout semblant aller de travers, il était très difficile de gagner des âmes ou de l’argent, et il y avait plusieurs dépenses et des difficultés de plusieurs sortes à envisager. Je ne voyais pas à un pas devant moi, et naturellement le diable se servit de cette heure sombre.

— Que vas-tu faire maintenant, semblait-il me dire. Ne t’ai-je pas prévenu que tu aurais toutes ces difficultés si tu laissais tout pour Dieu. Rentre chez toi et tout va bien.

Ces mots semblaient résonner à mon oreille et j’étais réellement tenté de retourner à la maison. Mais croyant que cette voix était celle du diable, je m’agenouillai et alors je demandai à Dieu de me donner un message d’encouragement. J’ouvris les yeux. Un livre se trouvait sur la table à portée de ma main. Je l’ouvris au hasard et mes yeux tombèrent sur ce paragraphe:

«Retourne à la maison, si tu l'oses».

– Si tu désires plaire au diable et déplaire à Dieu, retourne à la maison.

– Si tu désires que la malédiction de Dieu repose sur toi, corps et âme, retourne à la maison;

– Si tu désires être misérable en ce monde et perdu dans l’autre, retourne à la maison.

Je n’oublierai jamais cet indescriptible moment. Je sentis que Dieu avait parlé et je dis: Seigneur, je te remercie, la lumière est venue, c’est assez.

Le diable me laissa et depuis j’ai avancé triomphalement jusqu’à maintenant.

Capitaine Bell.

En avant 1899 04 29