Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

ESPOIR ET AMOUR


«Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu»

Ces paroles me revenaient fortement à l’esprit, ce matin, au reçu d’une lettre qui apportait avec elle un rayon d’amour et d'espoir (ce qui est fait en Dieu se retrouve toujours).

En la lisant, je ne pouvais retenir mes larmes... cela ne me rappelait-il pas vivement une scène qui avait eu lieu, il y a un an et demi, dans un poste que Dieu m’avait confié!

C’était un de ces matins pluvieux; à la porte, quelqu’un frappa timidement... J’allais ouvrir et devant moi parut une jeune fille au visage si triste, aux vêtements misérables, et, à travers cette misère, ii y eut quelque chose qui parla fortement à mon cœur.

En quelques secondes, je lus dans son regard toute une navrante histoire. L’ayant fait entrer et m’asseyant auprès d’elle avec affection, je voulus gagner son cœur. Un moment s’écoula au milieu des larmes... J’entendis son histoire, je connus sa douleur... Pauvre jeune fille!

Élevée par des parents honnêtes, mais que la mort lui avait enlevés trop tôt, et... seule au monde, désireuse de bien faire, elle lutta courageusement pendant plusieurs années. Mais un jour, jour néfaste pour la pauvre enfant, elle rencontra sur son chemin une de ces âmes pécheresses qui:

NON CONTENTES DE S’ÊTRE PERDUES ELLES-MÊMES, SONT SANS CESSE À LA POURSUITE D’AUTRES ÂMES POUR LES ENTRAÎNER DANS L’ABÎME AVEC ELLES.....

Oh! quel compte ces âmes ne rendront-elles pas au jour du jugement!

Quel affreux réveil!!

Quel remords cuisant! !...

Arrêtez-vous, il est encore temps... mais, pour notre chère jeune fille, aucune main amie ne se tendit vers elle à ce moment-là. Sans bien comprendre, elle se laissa entraîner. Puis deux ans se passèrent... dans l’angoisse et la douleur alors un soir, sombre comme l’était son pauvre cœur, folle de désespoir, elle courut dans la rue, décidée à fuir cette vie maudite.....

Mais Dieu veillait sur son enfant.....

À l’Armée du Salut, la réunion venait d’être terminée et officières comme soldats s’en retournaient chez eux, quand, tout à coup, sur leur chemin, apparut la pauvre enfant, à l’allure désespérée, courant follement, sa tête dans ses mains et sanglotant.

N’écoutant que son cœur, l’officière la poursuivit et la supplia de laisser le mal...

«Oh! venez, disait l’officière avec compassion, venez, nous vous aimons...»

Mais elle ne se rend pas... quelque chose la retient, il y a une chaîne qui lui paraît impossible à briser et... elle résiste.

En partant, l’officière lui dit: «Quoiqu’il vous arrive, souvenez-vous que vous trouverez toujours des sœurs, à telle adresse.»

Voilà pourquoi, un an et demi après, elle venait frapper!!... à cette porte hospitalière Je la vois encore, ce matin-là, à genoux dans la petite cuisine, sanglotant et suppliant Dieu de la délivrer. Elle fut mise à l’épreuve pendant quelque temps, et, voyant sa ferme décision de bien faire, je l’envoyai à notre Maison de Relèvement.

Avec l’aide de Dieu, elle put prouver à ceux qui l’entouraient qu’elle aimait Dieu et Lui était profondément reconnaissante de l'avoir cherchée et sauvée. Quand je reçois une de ces lettres (et elles sont nombreuses), son amour, sa reconnaissance sont un stimulant pour mon âme. Cela ne rappelle-t-il pas à mon cœur le grand amour de Dieu, Sa compassion sans bornes à mon égard! et alors... mon cœur s’élance vers Lui et Lui dit: Tous les pauvres perdus, avec compassion et amour je les chercherai.

Une officière gagnée par Son amour.

L.-E. Huguenin.

En avant 1899 04 29


 

Table des matières