UNE RELIGION DE TOUS LES JOURS
«Tenez, voyez-vous celui-là», dit un contremaître en désignant un de ses ouvriers, «il est toujours le même.»
À la réunion, c’est plaisir de le voir avec sa mandoline: il y met tout son cœur. Vous demandez s’il peut présider une réunion. Mais il y en a qui l’entendront avec autant de plaisir que s’il était officier.
Son travail ici n’est pas bien agréable, mais s’il y a quelque chose de désagréable à faire, dont les autres ne veulent pas, lui, il s’en chargera; il le fera avec cet air toujours content qu’on lui voit à une réunion, et je vous assure que la besogne sera bien faite!»
Oui, ce qu’il disait était bien vrai; l’ouvrier en question était un de ceux qui faisaient entrer sa religion dans chaque détail de la vie journalière.
Sa religion était sa vie, sa vie était sa religion;
on ne pouvait les séparer.
Et voilà ce qu’il nous faut. C’est ainsi que Dieu veut voir notre salut se manifester aux hommes. La religion! Le salut! (donnez-lui le nom que vous voudrez), doit se montrer:
– dans chacune de nos actions,
– dans notre conduite de tous les jours,
– dans nos relations de chaque instant, chez soi, à l’atelier, partout.
Si notre religion ne se fait reconnaître que dans les réunions — ou lorsque nous sommes au corps — ce n'est pas encore celle du Nouveau Testament — car celle-ci nous enseigne à travailler assidûment et à FAIRE TOUTES CHOSES POUR LE SEIGNEUR.
Lecteur, comment est votre religion?
Est-ce une religion qui fait de vous un serviteur fidèle envers votre patron ayant à cœur ses intérêts tout comme s’ils étaient les vôtres?
Avec votre religion, fait-il bon vivre avec vous?
Votre rentrée au foyer, le soir, est-elle attendue avec joie?
Votre religion vous rend-t-elle doux, tendre, compatissant?
S’il n’en est pas ainsi, vous avez encore à apprendre le secret de ce que Dieu nomme la vraie religion.
En avant 1899 05 20
Table des matières |