EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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LE COURAGE D’UN EX-RÉTROGRADE

Jean s’était adonné à la boisson depuis sa jeunesse et causait un grand chagrin à ses parents. Il s’enrôla dans la marine et, là, donna libre cours à son vice. Sa santé n’y tint pas, et bientôt il se trouva à l’hôpital. Sa mère qui vint l’y voir, reconnut à peine son enfant, TANT IL ÉTAIT DÉFIGURÉ PAR LE PÉCHÉ.

On eût espéré qu’en sortant de l’hôpital il aurait profité de la leçon qu’il avait eue. Hélas! il était encore lié par ses chaînes. Malgré son vice, il avait quelques bonnes qualités. Plus d’une fois il avait exposé sa vie pour en sauver d’autres. Entre autres celle d’un petit enfant dont les parents n’oublieront jamais la reconnaissance qu’ils lui doivent.

Au bout de quelques années il quitta la marine et il se trouvait à Hong-Kong, exerçant un emploi civil, lorsque l’Armée du Salut y ouvrit son Asile ou Maison Hospitalière. Jean en profita pour y prendre ses repas.

Peu de temps après, il fut attiré à suivre les réunions, et là il se donna enfin à Dieu.

Pendant quelques mois, tout alla bien. Il trouva un bon emploi, se mit à travailler, et par son moyen, des âmes furent amenées au Salut... MAIS, HÉLAS! il céda à la tentation et tomba de nouveau.

Un jour on le trouva avec un camarade dans un cabaret, les deux ivre-morts. Jean fut pris du delirium tremens et pendant un temps on désespéra de sa vie. Il perdit sa place, revint à l’Armée du Salut et de nouveau se donna repentant au Sauveur des pécheurs.

Étant bon ouvrier lorsqu’il était sobre, il fut recommandé pour une place au Nord de la Chine, mais ses forces étaient tellement affaiblies qu’il ne put suffire à son travail, et il revint à Hong-Kong. «Le travail était trop fort pour moi, dit-il, mais voulant encore être indépendant et gagner ma vie, je me fais décrotteur.» Il le fit en effet. Sa première matinée il gagna quatre écus. Il en donna une part au Seigneur. Il vit maintenant sauvé — et heureux.

En avant 1899 05 20