LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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N’ÉTEIGNEZ POINT L'ESPRIT

(1 Thess. V. 19)

Ces paroles indiquent que nous avons un certain pouvoir sur l'Esprit; malheureusement, ici, c’est un pouvoir funeste.

L’Esprit nous est souvent désigné dans l’Écriture comme l’action de Dieu dans le cœur et sur l’esprit des hommes pour consumer en eux le péché; pour les éclairer, les régénérer et leur faire porter des fruits pour la vie éternelle. L’Esprit est donc une lumière et un feu.

1 – Par cette lumière, nous apprenons à connaître:

– Notre origine: Nous sommes créés et conservés par la volonté et la puissance de Dieu.

– Notre destinée: Nous sommes sur la terre pour le service et la gloire de Dieu dans le monde, et pour le bonheur et la vie éternelle dans le monde à venir.

– Notre état moral: Nous apprenons que nous sommes pécheurs, souillés, perdus et, avec justice, déjà condamnés.

Notre faiblesse: Nous apprenons et nous expérimentons que, par suite de notre nature déchue, le mal est attaché à nous et que, par nos seuls efforts, nous sommes incapables de renoncer à nous-mêmes, de résister au mal et de faire le bien, tel que Dieu et notre conscience l’exigent et que nous l’exigeons des autres.

2 – Par cette lumière:

– Nous apprenons, d’autre part, à connaître Jésus comme le Messie, le Fils de Dieu, le Sauveur des hommes; nous apprécions sa Parole, sa vie, sa mort, sa résurrection et, en croyant en Lui, nous recevons le pardon et la vie éternelle.

– Nous apprenons à connaître Dieu, sa puissance, sa sainteté, sa justice, son amour; nous lui donnons nos cœurs et nous nous abandonnons à sa miséricorde.

– Nous apprenons à connaître la valeur des biens du ciel et l’inanité (la futilité) des biens de la terre et ainsi nous ne sacrifions pas la vie éternelle pour les plaisirs, les richesses et la gloire d’un jour.

– Nous apprenons enfin à connaître la volonté de Dieu, c’est-à-dire nos devoirs envers Dieu, envers notre prochain et envers nous-mêmes.

L’Esprit, avons-nous dit, est aussi un feu:

Un feu qui consume en nous le mal: l’orgueil, l’égoïsme, la haine, les passions, la paresse, comme la lumière consume les ténèbres.

Un feu qui réchauffe et exalte notre activité, notre énergie, notre zèle et notre amour pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Que de raisons pour demander le Saint-Esprit!

Mais, hélas! nous pouvons l’éteindre. N’est-il pas dit:

N’éteignez point l’Esprit?

L’Esprit n’est point inhérent à notre nature. Il ne fait pas partie de nous-mêmes.

Il nous est accordé sur notre demande, comme un don.

Nous l’acceptons comme une grâce.

Nous pouvons donc nous séparer de lui, et lui se séparer de nous.

Il n’est pas notre esclave; C’EST À NOUS À LUI OBÉIR.

C’est un hôte, un étranger dans nos cœurs.

Si quelqu’un m'aime, dit Jésus, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui (Jean, 14, 23).

Oui, hélas! nous pouvons éteindre l’Esprit.

D’abord en refusant de suivre ses inspirations;

ensuite, en négligeant la Parole, la prière et les bonnes oeuvres; car, dit Jésus, on donnera à celui qui a et il sera dans l'abondance; mais à celui qui n’a pas, (c’est-à-dire qui a bien quelque chose, mais qui n’en profite pas), on lui ôtera même ce qu’il a (Mat. 13, 12). Alors:

POUR CELUI QUI SE TROUVE DANS CE DERNIER CAS,

C'EST L’OBSCURITÉ, LE FROID, LA MORT!

Voulez-vous la preuve de tout cela? Elle se trouve dans l’histoire des martyrs et des renégats; elle se trouve autour de vous et en vous-mêmes.

Ceux qui ont l’esprit sont pieux, vivants, fidèles. Ils portent des fruits qui sont: paix, joie, travail, amour, espérance.

Ceux qui ne l’ont plus ne tardent pas à ressembler à ceux qui ne l’ont jamais eu. Égoïsme, orgueil, mondanité, propre justice, amour de la terre, oubli de l'âme du prochain et du sauveur des âmes, voilà les signes qui les distinguent.

Mes frères, sondons notre cœur, et soyons sur nos gardes.

DEMANDONS LE SAINT-ESPRIT ET NE L’ÉTEIGNONS PAS.

VINCENT, Père.

La pioche et la truelle N° 8 (1891?)