LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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IMPORTANCE DU BAPTÊME D'EAU

Demande. Le baptême nous fait-il enfants de Dieu?

Réponse. Non, car c’est par la foi en Jésus-Christ qu’on devient enfant de Dieu. Jean I, 12.

D. Le baptême nous purifie-t-il de nos péchés?

R. Non, le sang de Jésus-Christ seul nous purifie de tout péché. I. Jean 1,7.

D. Le baptême nous sauve-t-il?

R. Non, car il est écrit: «Le baptême qui nous sauve n'est pas celui qui lave le corps de sa souillure, mais l’appel qu’une conscience sincère adresse à Dieu. 1 Pierre III, 21.

D. En quoi consiste donc l’importance du baptême d’eau?

R. En ce qu’il est une institution établie par Jésus-Christ, et destinée à séparer du monde l’Église qu’il a rachetée par son sang. Mat. XXVIII. 19: Eph, V, 25-27.

Dans le baptême il faut voir non pas seulement de l’eau et une immersion dans l’eau: il faut voir d’abord et avant tout UN COMMANDEMENT FORMEL DE JÉSUS-CHRIST: celui qui confère le baptême, le confère avec l'autorité de Jésus-Christ, et celui qui le reçoit, le reçoit de Jésus-Christ lui-même, dont la Personne et la Parole sont présentes.

D. Quelle est la Parole par laquelle Jésus-Christ institue le baptême?

R. «Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.» Mat. XXVIII, 19 et 20.

D. Puisque l'obéissance à ce commandement ne sauve pas, sommes-nous autorisés à le transgresser?

R. Non, car s’il ne fallait obéir qu’aux commandements qui sauvent, nous pourrions n’obéir à aucun; NOUS SOMMES SAUVÉS non par la loi, mais PAR LA GRÂCE, non par notre obéissance, mais PAR L’ŒUVRE DE JÉSUS-CHRIST; cependant si nous n’avons pour Dieu ni reconnaissance ni obéissance, c’est qu’en réalité nous ne croyons pas en son immense amour.

Nul ne sera sauvé par ses aumônes, et pourtant chacun, pour plaire à Dieu, doit se montrer secourable au prochain.

Honorer ses parents, respecter le vieillard ne sauve personne, et personne ne peut s’en dispenser. Le baptême non plus ne sauve pas, mais nous ne le négligeons qu’au prix d’une désobéissance à un commandement formel.

Un jeune orphelin, dénué de tout, ayant faim, ayant froid, sans asile et attendant la mort fut recueilli par un homme riche et charitable qui l'adopta pour son fils, et lui assura la possession de tout son héritage.

Un jour, ce bienfaiteur dit au jeune homme:

«Mon fils, porte, je te prie, ce message, chez mon ami.»

Mais le jeune homme dit en lui-même:

«Puisque je suis déjà adopté et heureux, ce n’est pas le transport de ce message qui me procurera l’adoption ni le bonheur.»

Ainsi donc il n’obéit point. Le père ne tarda pas à s’en apercevoir, et quoiqu’il aimât tendrement son fils, il ne put se retenir de lui faire quelques doux reproches, et de lui réitérer sa prière.

Mais le fils, sans doute inconscient de sa noire ingratitude, répliqua:

«Si je refuse d’obéir, serai-je déshérité et chassé?»

Le vieillard ne répondit rien, mais il essuya une larme qui perlait au coin de son œil.

D. Quel est l'utilité du baptême d’eau?

R. Le baptême, comme la Sainte Gène, sont des prédications en action, et des leçons de choses.

— La Sainte Cène rappelle à l’Église et annonce au monde que l’enfant de Dieu vit de Jésus-Christ, de son corps rompu, de son sang versé; elle attire notre pensée et notre adoration sur la personne de Jésus et sur son sacrifice pour notre salut.

— Le baptême rappelle à l'Église et annonce au monde que l’enfant de Dieu n’est plus le même homme qu’autrefois: qu’il est mort à son ancienne vie de péchés, et qu’il est né de nouveau, ressuscité avec Jésus pour servir Dieu désormais. L’homme le plus étranger à l’étude de l’Évangile s’il est témoin d’un baptême a l’impression très nette qu’une rupture se produit dans la vie du néophyte, qu’une partie de lui meurt, qu’une vie nouvelle commence pour lui.

Le baptême fixe donc nos pensées sur l’œuvre de régénération accomplie en nous par la mort et la résurrection du Sauveur.

D. Quels passages principaux des Évangiles nous montrent l'importance que Jésus attachait au baptême?

R. Marc XVI, 15 et 16. Jésus dit: «Allez par tout le monde, et prêchez l’Évangile à toute créature. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.»

Mat. XXI, 25. Jésus pose cette question aux sénateurs du peuple: «Le baptême de Jean, d’où venait-il du ciel ou des hommes? Or ils raisonnaient ainsi en eux-mêmes: Si nous disions, du ciel, il nous dira: Pourquoi donc n’y avez-vous pas cru?»

La question de Jésus est solennellement posée aux lecteurs de cette humble feuille.

Mat. III, 13-17. Jésus lui-même fait le long voyage de Galilée à Bethabara (Béthanie) sur le Jourdain afin de recevoir le baptême, et déclare ainsi par son exemple et par ses paroles que le baptême est «JUSTE,» c’est-à-dire VOULU DE DIEU, et que tout serviteur de Dieu doit le recevoir.

Luc VII, 29-30. Jésus prononce ces redoutables paroles que nous citerons sans les commenter, mais que le lecteur est surtout invité à méditer:

«Tout le peuple qui a entendu Jean-Baptiste et les péagers, ont justifié Dieu ayant été baptisés du baptême de Jean; mais les Pharisiens et les docteurs de la loi, ne s’étant pas fait baptiser par lui, ONT REJETÉ POUR LEUR PERTE le dessein de Dieu.»

D. Les Apôtres et les premiers chrétiens ont-ils obéi à ce commandement?

R. Oui, car le livre des Actes et les Épîtres du Nouveau Testament nous apprennent que les Apôtres baptisaient d’eau tous ceux qui étaient baptisés du Saint-Esprit (Act. X. 44-48), et tous ceux qui croyaient en Jésus-Christ (Act. VIII, 12.)

Outre ces deux passages, voir surtout:

Baptêmes du jour de la Pentecôte: Act. II, 38-41.

Baptême de l'Eunuque: Act. VIII, 35-39.

Baptême de Saint Paul: Act. IX. 18; XXII, 16.

Baptême de Lydie et de sa famille: Act. XVI, 13-15.

Baptême du Geôlier de Philippes: Act. XVI, 30-34.

Baptême de Crispus et de sa maison: Act. XVIII, 8.

Voir encore: Rom. VI, 3-5; Col. II, 12; Gal. III, 27; Eph. IV, 5; etc...

Environ 80 passages différents du Nouveau Testament font allusion au baptême.

P. Vincent.

La pioche et la truelle N° 8 (1891?)