Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

----------

UNE CONVERSATION


J’avais huit kilomètres à faire à pied, il était neuf heures du malin. À moitié chemin le soleil dardait déjà ses chauds rayons, et pas un souffle d’air pour les adoucir. J’avais travaillé toute la nuit à me préparer et ma tête fatiguée d’insomnie commençait déjà à souffrir. Je soufflais et la sueur coulait. Tout à coup un homme d’une trentaine d'années, assez grand, mince, à barbe rousse, bien mis, frétillant, s’élance vers moi et me dit:

«Monsieur, nous alloue faire roule ensemble».

Je réfléchissais, car j’avais devant moi, pour la journée, deux réunions à faire et une école du dimanche. J'avouerai donc que la perspective de causer en marchant, pendant une heure, sous un soleil de plomb, ne me souriait qu’à moitié, quand tout à coup la pensée me vint que c’était peut-être le Seigneur qui m'envoyait cet homme. Alors, prenant mon ton de voix le plus aimable je répondis:

«Très volontiers, Monsieur, soyez-le bienvenu».

Je croyais être connu, mais non; mon compagnon ne savait pas qui j’étais.

Il fit rouler la conversation sur la difficulté de la vie: Il faut être bien logé, bien vêtu, autrement l’on n’est pas considéré; et avec les salaires diminués de 25 pour cent, cinq enfants à entretenir, dont trois à l'école, il est bien difficile de s'en tirer.

Cependant pour lui, tout n’était pas sujet de plainte, ses deux aînés, dont l’un n’a pas son pareil, ont obtenu leur certificat d’études.


Vos parents vous aident un peu, lui dis-je.

Non, Monsieur, mon père est mort et ma mère n’est pas riche.

Ah votre père est mort! Et où pensez-vous qu’il soit maintenant? Ma question l'étonne, mais il répond poliment:

«Je ne sais pas, mais mon père était un bon chrétien, il allait à la messe tous les dimanches; c’était un très honnête homme.»

Et vous, y allez-vous aussi à la messe?

Pas souvent.

Et à confesse?

J’y vais encore moins.

Vous n’êtes donc pas un homme religieux.

Je vous demande pardon, je fais dire une messe pour mon père tous les ans.

Mais si votre père brûle depuis six ans dans le purgatoire et que vous croyiez que des messes puissent l’en tirer, vous devriez en faire dire plus souvent. En outre, vous semblez dire que tout bon chrétien qu'était votre père, il n’est pas sauvé, puisque vous faites dire des messes pour lui.

Il ne répondit pas; je continuai:

Et vous, Monsieur, qui avouez être moins bon chrétien que votre père, que deviendrez-vous après cette vie?

Ici, tout ce que répondit mon interlocuteur signifiait: Je ne sais pas.

Alors, je repris: Étant moins bon chrétien que votre père, vous ne pouvez pas espérer d'être mieux placé que lui; or, vous n’êtes pas bien sûr que les messes soient utiles et, le seraient-elles, que vous ne savez pas si vos enfants en feront dire pour vous.

Quant à la confession, vous n’y croyez pas, et vous faites bien, je n’y crois pas non plus, du reste, ceux qui l’ont inventée n’y croient pas eux-mêmes, puisqu’après avoir donné l'absolution à un mourant, ils l'envoient encore dans les flammes.

Enfin vous ignorez absolument quel serait votre sort éternel si vous mouriez maintenant!


Nous étions arrêtés. Je regardais mon interlocuteur. Il s'essuyait le front; mais il ne répondit pas. Alors je lui dis:

Avouez, Monsieur, que votre religion vous met dans une bien triste situation.

Après un moment de silence, il dit:

Je crois pourtant que l’on doit conserver la religion de ses pères.

Oui, Monsieur, repris-je, si elle est bonne; mais voyez combien les enseignements de l’Église catholique sont tristes et peu rassurants:

Dès votre naissance, votre père vous a mis entre les mains du prêtre, vous avez été élevé sur les genoux de l'Église; vous êtes intelligent et cependant, comme tous les meilleurs catholiques du reste, vous êtes dans les plus profondes ténèbres sur le sort éternel qui vous attend? N’est-ce pas épouvantable quand on peut être à deux doigts de la mort.

Oh! Monsieur, je n'ai pas pensé si loin que cela, mais je crois que je dois conserver la religion de mon père, je croirais l'offenser.

Mais si votre père est en train de brûler, voulez-vous donc brûler aussi?

Si vous le trouvez sage, accomplissez toutes les cérémonies catholiques: baptême, communion, mariage à l'église, messe tous les dimanches, confession tous les mois, extrême-onction et saint viatique à l’heure de la mort; mais n'oubliez pas qu'après tout cela, le catholicisme vous enverra encore brûler dans son prétendu purgatoire; est-ce là que vous voulez aller et conduire votre famille?

Oh! non.

Alors, sortez au plus tôt d’une Église qui est comme un navire sans boussole. PRENEZ LA VRAIE RELIGION DE JÉSUS-CHRIST.

Dieu vous aime et pour vous sauver, il a donné son Fils.

CELUI QUI CROIT EN LUI A LA VIE ÉTERNELLE, SON SANG PURIFIE DE TOUT PÉCHÉ.

Cessez de vouloir mériter le pardon. Dieu vous l’offre gratuitement; acceptez-le comme un don, une grâce et vous êtes sauvé.

L’expérience est faite, les apôtres, les premiers chrétiens ont cru en Jésus-Christ et ils ont été sauvés et transformés pour vivre d’une sainte vie, et ILS SONT MORTS AVEC L’ASSURANCE DU LA VIE ÉTERNELLE; croyez, et comme eux vous serez sauvé!


Il me remercia et me dit en me quittant: «Je lirai l’Évangile». Je ne l’ai pas encore revu.

Vincent.

La pioche et la truelle N° 39 (1891?)


Table des matières