Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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UN SONGE.

(VOUS ALLEZ OÙ IL FAUT: EN ENFER!)


Un conducteur de fiacre, blasphémateur endurci, s'éveillait une nuit, étant en proie à une frayeur indicible, et s’écriait avec angoisse: «JE VAIS EN ENFER!»

Sa femme, épouvantée, lui ayant demandé ce que signifiait ce cri étrange, il lui répondit en paroles entrecoupées:

Je rêvais que j’étais à la station offrant ma voiture pour une course. Un monsieur vêtu de noir, à physionomie sombre, me fit signe de la main que j’eusse à ouvrir la portière. Il monta. Je lui demandai où je devais le conduire. Il répondit: «Suivez le chemin qui est devant vous jusqu'à ce que je vous dise d’arrêter.»

Je conduisis la voiture et nous suivîmes la route jusqu’à ce qu’enfin je ne sus plus où nous étions.

Je descendis de mon siège et je dis en toute franchise au voyageur que j’avais perdu mon chemin. Il répondit simplement: «Continuez; vous allez où il faut!».

Nous nous trouvâmes bientôt après en présence de deux grandes portes d’étrange apparence qui s’ouvrirent d'elles-mêmes devant nous; et l'étranger cria de l’intérieur de la voiture: «Continuez!»


À peine étions-nous entrés que les portes se refermèrent. J’étais terrifié en observant que tout ce qui m’environnait était sombre et ne ressemblait en rien à ce que j’avais vu auparavant. Les gens qui circulaient en ce lien avaient tous l’air triste.

L’étranger descendit alors de la voiture, et me regardant en face: «VOUS ÊTES DANS L'ENFER!»

«L'enfer! répliquai-je; mais je croyais que c’était un lieu de tourments.»


Le personnage en question déboutonna alors son gilet et je pus voir l'intérieur de son corps. Il y avait une petite lampe qui lui brûlait le cœur.

«C’est là, dit-il, qu’est le feu du tourment. Chacun de ceux que vous voyez ici a une lampe pour lui-même; chez quelques-uns, cette lampe qui brûle est plus grande, chez d’autres elle est plus petite. Mais chacun a la sienne.

Demain, à cette heure, vous serez ici et vous aurez la vôtre.»


Le jour qui suivit vit en effet se réaliser ce qu’avait annoncé le terrible rêve. Car, malgré le secours de plusieurs médecins et les efforts d’amis qui cherchèrent à convaincre le malheureux cocher qu’il n’y avait là qu’un simple rêve.

L’infortuné mourut, MAUDISSANT LE JOUR QUI L’AVAIT VU NAÎTRE ET VOCIFÉRANT: «JE VAIS EN ENFER!»

Traduit de l’ouvrage anglais intitulé: Life lost ar saved (La vie perdue ou sauvée).


Mon cher lecteur, il est écrit:


«Celui qui méritant la répréhension raidit son cou sera soudainement détruit;

ET SA RUINE SERA SANS REMÈDE.»

(Prov. XXIX, 1.)


N’as-tu pas déjà été repris? Et n'as-tu pas jusqu’ici peut-être raidi ton cou?

Souviens-toi donc, en présence des lignes qui précèdent, qu'il y a un feu qui brûle le cœur sans le consumer.

La pioche et la truelle N° 40 (1891?)


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