Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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LA VIE À VENIR


Une chose bien remarquable, qui est certainement une preuve de l'origine divine de la Sainte Bible, c'est le peu qu’elle nous révèle sur la vie à venir.

Le désir de connaître ce qui se passe au-delà de la tombe est trop vif pour qu'un homme, s’il avait composé la Bible, n’ait pas satisfait la curiosité de ses lecteurs sur ce point.

C'est ainsi que les religions humaines ont toutes pris soin de décrire la félicité de leur monde céleste, de manière à apaiser pleinement tout esprit. Les Grecs, les Germains, les Mahométans savent ou savaient tous où ils allaient et quelle serait leur béatitude.

Jésus seul ne nous dit rien; la foi est en exercice pour la vie présente comme pour la vie à venir, et tout ce que celle-ci réserve à ceux qui y auront part. Il doit nous suffire de savoir que le bonheur nous attend.

Et comment d’ailleurs ces choses auraient-elles été décrites?

L’œil ne les a point vues, l’oreille ne les a pas entendues, et même elles ne sont point montées au cœur de l’homme. Saint Paul, qui en avait eu quelques révélations, nous apprend que tout ce qu’il en peut dire, c’est qu’elles sont inénarrables: LE LANGAGE DE L'HOMME NE SAURAIT LES EXPRIMER. Et, pour les goûter, quelle transformation notre être ne doit-il pas subir!


À toutes nos questions sur le ciel, nous ne trouvons guère que des inductions à tirer ou des connaissances négatives.

Aurons-nous un corps?

Mangerons-nous?

Boirons-nous?

Aurons-nous besoin d’occupations?

L’Écriture nous laisse savoir que Jésus, le premier-né d'entre les morts, avait un corps, un corps assez différent de celui du Maître que les disciples avaient aimé et suivi, pour qu'aucun d’eux, pas même Madeleine, ne le reconnut tout d’abord; assez semblable pourtant, puisque tous saluèrent enfin le Sauveur du nom qu'ils lui donnaient depuis trois ans.


Jésus est monté au ciel avec ce corps; or, Jésus est le premier des ressuscités, et tel qu’il est tels nous devons être aussi.

Avec ce corps glorifié, Jésus mangea et but au milieu des siens; était-ce par condescendance, ou par un effet naturel?

La révélation nous assure que ceux qui ont part à la résurrection n’auront plus ni faim, ni soif; cependant l'agneau les paîtra et les conduira aux fontaines d’eau vive.

À quoi sera occupée toute l’éternité?

L’Écriture répond: ils serviront Dieu nuit et jour, et devant son trône, ils le loueront incessamment.

Mais en quoi consiste ce service?

Essaierons-nous d'approfondir les mystères de Dieu, de la création, des sciences dont ici-bas nous épelons à peine l’alphabet?

Notre désir de savoir aura-t-il là-haut entière satisfaction?

L’oisiveté ne sera pas un hôte du ciel assurément, et le repos après lequel soupirent les âmes lassées sera sans doute un repos plein d’activité et de joie.

Nous savons aussi que, là-haut, les bienheureux ne seront plus sujets au deuil, aux cris, au travail dans ce qu’il a de pénible; et plus de larmes! La main divine les a essuyées pour jamais.

Ces quelques rayons de lumière doivent suffire pour diriger nos regards en haut.

N’est-ce pas assez de savoir qu’aucun mal ne nous atteindra plus; que nous verrons Dieu, et que sa ressemblance s’imprimera sur nous?

Le bonheur épanouira nos âmes flétries par le mal; nos aspirations les plus nobles seront toutes développées au-delà de ce que nous pouvons même imaginer; nos facultés si bornées seront illimitées; nos cœurs si étroits comprendront l’amour sans bornes.

Nous serons dans l'auguste société des prophètes, des martyrs, avec tous les justes rendus parfaits.

Qui n’a soupiré après la sainteté, la pureté!

Qui n'a gémi de sentir de tous côtés les bornes de tout son être, de son esprit, de son cœur même, fut-ce le plus aimant!

Eh bien! encore un peu de temps, un jour peut-être bien court, après avoir traversé la grande tribulation et y avoir déchiré nos corps et nos cœurs aux ronces du chemin, nous passerons au-delà du voile et nous contemplerons le roi dans sa beauté.


Nous connaîtrons comme nous avons été connus.

Seigneur Jésus! viens, viens bientôt!


La pioche et la truelle N° 40 (1891?)


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