Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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DEUX PRIÈRES.


Quand j’étais petit garçon nous racontait un vieil Écossais, longtemps Évangéliste aux Indes, M. André Bonar, notre pasteur, vint dans notre village pour un service de communion. C'était en hiver et il y avait beaucoup de neige. Pour parcourir le pays, il montait un cheval gris.

Jacques, me dit ma mère, va à la rencontre du pasteur, il y a tant de neige qu'il ne saura pas trouver le chemin; tu lui montreras où il faut passer.

Me voici donc en route. Je monte sur un mamelon d’où l'on voyait au loin du côté où le pasteur devait venir. Je l'aperçois bientôt à quelque distance, son cheval enfoncé dans la neige jusqu'à la tête et ne pouvant plus bouger.

Je saisis mon bonnet et je l'agite en criant de toutes mes forces. Je ne pris pas mon mouchoir parce qu'il ne l'aurait pas discerné sur la neige blanche, mais mon bonnet noir qui se voyait bien mieux.

Quant il sut de quel côté il fallait aller, il eut bientôt dégagé son cheval et j'eus le plaisir de le guider jusqu'à la maison.

De longues années après, à mon retour des Indes, je lui fis visite à Glasgow:

Me reconnaissez-vous? lui dis-je. J'avais la tête et la barbe blanches, il ne put découvrir qui j'étais. Quand j’eus nommé notre village:

Ah! dit-il, êtes-vous le petit garçon qui agita son bonnet sur la neige et me tira d’embarras?

En agitant votre bonnet, vous exauciez une ardente prière que je venais de faire à Dieu, pour qu’il m'envoyât un guide. Si j’étais descendu de cheval, je serais tombé dans la neige jusqu’aux épaules; je ne savais plus que faire; j'ai prié et Dieu vous a envoyé à mon secours.


Ceci me rappelle une autre aventure, ajouta M. Bonnar, la voici:

J'étais attendu dans un village pour une conférence. Connaissant bien le chemin, je me mis en route dans les ténèbres, mais tout à coup me voici tombé dans une fondrière; j'étais dans la boue et dans l’eau jusqu'à la poitrine. J'en sors et je retombe aussitôt dans une autre. Je ne savais pas du tout où je me trouvais.

Seigneur! m’écriai-je, envoie-moi une lanterne!

À ce même moment, une femme du village disait à son garçon:

David! prends la lanterne et va à la rencontre du pasteur.

Il obéit promptement et s'en vint agiter sa lanterne hors de la maison. Grâce à cette lumière, que Dieu faisait briller en réponse à ma prière, je fus bientôt hors d'affaire.


Ce jeune David n’était autre que David Livingstone, ce grand explorateur et ce grand missionnaire qui fit tant pour porter la lumière de l’Évangile aux païens de l’Afrique et pour les tirer do leurs ténèbres.

(Le Chrétien Belge.)

La pioche et la truelle N° 42 (1891?)


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