Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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PIERRES VIVES


L’Église de la rue de Lille a eu la joie de recevoir dans son sein, le jour de Pâques, dix personnes nouvelles, venues de tous les quartiers de Paris. Voici, succinctement rapportées, leurs professions de foi publiques; nous croyons qu’elles intéresseront et édifieront nos lecteurs.


1. M. R. — J'ai vécu jusqu'à ces derniers temps dans la plus grande indifférence. Ma profession de marchand des quatre saisons m'exposait à bien des tentations, il n'y en pas une que j’aie su éviter. Je veux faire ma confession entière:

Il est juste qu’après avoir offensé Dieu si longtemps, je porte la honte de mes péchés. J'étais devenu ivrogne; quand ma femme me parla de venir aux conférences religieuses, je lui demandai si elle se moquait de moi. Le vin me rendait furieux; j'ai saisi ma femme une fois par la gorge, et, sans mon père qui m’arrêta, je l'aurais étranglée.

Une autre fois, de désespoir, je me jetai à la Seine; le contact de l'eau me dégrisa, je nageai comme je pus, un sergent de ville m’aida à sortir de l'eau.

La première fois que j'entrai dans une salle de conférences, j'étais ivre et c'est cependant ce soir-là que Dieu me saisit. Et maintenant je le sers et je le bénis de nous avoir attirés à lui, moi, ma femme et mon père. J'ai signé l'abstinence complète; si mes affaires m’appellent à entrer chez un marchand de vins, je me fais servir de l’eau.


2. Mme R. femme du précédent. — J'étais bonne catholique, mais point heureuse. J'aurai bien voulu aller aux conférences, mais j'avais peur qu'on ne me vît. Je voulais attendre l’hiver pour échapper plus facilement aux regards.

La simplicité de la prédication me frappa, mais l'idée de changer de religion m'épouvantait. Dieu se servit d’une maladie et de la visite de M. P. pour m'ouvrir les yeux. Aujourd'hui je peux chanter de tout cœur: «POUR MOI, J'AI MON SAUVEUR.» Je crois au Seigneur Jésus, je sais qu'il est mort pour moi et que je suis son enfant.


3. M. R. père. — C'est parce que je suis chrétien que je demande le baptême. Jésus-Christ a voulu descendre dans les eaux du Jourdain pour accomplir ce qui est juste devant Dieu; je suis son exemple. Je sais que le baptême n’ajoute rien à mon salut, C'EST PAR LA FOI QUE JE SUIS SAUVÉ, mais c'est un acte d'obéissance auquel je me soumets avec joie.


4. V. — J'ai 22 ans, j'ai été élevé par des parents déistes, j’ai connu toutes les séductions de la jeunesse et malheureusement j'y ai succombé. Avec un peu de conduite, gagnant largement ma vie, j’aurais pu mettre de l'argent de côté; au contraire j’avais des dettes.

Dieu soit béni de m’avoir fait passer devant la salle de Plaisance.

La première fois, je riais, puis je rentrai en moi-même. Depuis un certain temps, j’étais dégoûté des plaisirs grossiers auxquels je me livrais avec mes compagnons de débauche; c'est dans cette période d'écœurement que j'entendis annoncer l'évangile. Je compris que c’était là le relèvement et le salut.

Maintenant je suis un enfant de Dieu. Comme notre frère, j’ai signé l'abstinence totale, et je m’en trouve bien. Si je vous prie de m’admettre au nombre des membres, c’est après mûr examen.

J'ai étudié à la lumière de la parole de Dieu les diverses communions protestantes: je crois entrer dans l’église qui se rapproche le plus de l’Église apostolique.


5. M. S. — J’étais triste; ce qui me manquait, je l’ignorais. J’éprouvais un malaise indéfinissable: je crois que tous les hommes qui ne possèdent pas Dieu en sont là. Mes affaires me mirent en relation avec un membre de cette église. M. G.; il me parla de mes péchés et m'invita à les déposer sur Jésus-Christ; je l'ai fait; maintenant j'ai la paix et je suis heureux. Je tiens à rendre témoignage à Dieu de sa bonté à mon égard, il a exaucé plusieurs de mes prières.


6. O. Hans. 14 ans. — (Cet enfant appartient à une famille chrétienne) — J'ai compris que Jésus est mort pour moi, je l'aime et veux lui consacrer ma vie.


7. M. B. — Mes parents m’ont toujours donné l'exemple de la piété, mais tout en croyant au Christ, je restais attaché au monde par plusieurs liens. Au commencement de février, j'étais un soir à la rue du Texel et M. V. me demanda si je voulais rendre mon témoignage. Je ne me suis pas senti la force de le faire ce soir-là; je lui ai seulement dit: Priez pour moi. Les prières m’ont fait du bien, j'ai compris à partir de ce moment qu'il fallait me donner pleinement. En rentrant chez moi, j’étais tout troublé, j’avouai ma détresse à ma femme; elle me dit: «Prions Dieu qu’il te donne la paix.» Nous nous sommes mis à genoux et nous avons prié ensemble. Dieu m'a fait la grâce de me donner l'assurance du salut, et mon seul désir, c'est de vivre et de mourir à son service.


8. Mme S. — J’ai été élevée dans la piété catholique, mais ayant été témoin de plusieurs scandales, j’abandonnai presque ma religion, n'allant plus «à confesse» que par passe-temps. Je connais depuis plusieurs mois un membre de cette église, Mlle O. qui fit tous ses efforts pour me faire venir aux conférences du soir; mais malgré mon extrême besoin de consolation, éprouvée comme je le suis depuis si longtemps, je ne me laissais pas persuader.

Enfin pourtant, Dieu triompha de mes résistances; j'allai rue des Carmes écouter la prédication de l'Évangile. Je me dis s'il y a une consolation au monde, elle est là. J'étais une bien grande pécheresse et je ne voulais pas pardonner, mais l'esprit de Dieu m’a poussée au pied de la croix du Sauveur, j'y ai déposé ma haine et trouvé mon pardon.


9. Mme C. 60 ans. — Je suis née protestante et j’ai aimé Dieu dès ma jeunesse. PIus tard je l’ai abandonné et il m’a envoyé une maladie qui dura dix longues années. Longtemps je m’imaginai que cette épreuve servait d’expiation à mes péchés, mais maintenant je me repose uniquement sur le sacrifice de Jésus.


10. Mlle H. 28 ans. — Il y a 5 mois que je suis convertie. C'est M. M... et M. M... qui m'ont les premiers parlé de l’Évangile. Pendant longtemps, je me suis crue trop coupable pour être jamais pardonnée.

L’histoire du brigand sur la croix m’encouragea à me confier en Jésus et maintenant je me réjouis de posséder la purification et le salut de mon âme.

S. V.

La pioche et la truelle N° 1 (1890)


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