Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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MIRACLE

(DÉLIVRÉ DE L'ADDICTION – (de l'esclavage) DU JEU)


Le temps des miracles n’est pas passé. Il s’en produit encore de nos jours, le tout est d’ouvrir les yeux et de les saisir au passage.

Je veux signaler un à mes lecteurs. Il ne s’agit pas dans l’espèce d’un miracle honteux, fait à la hâte, en cachette, sans témoins, forgé de toutes pièces dans le cerveau d’une hallucinée. Il s'agit encore moins d’un miracle équivoque, prêtant le flanc aux discussions contradictoires et sur lequel personne ne tombe d’accord.

Le présent miracle s’est produit il y a un peu plus de deux ans. Plusieurs centaines de témoins l’ont constaté à l’origne, mais ce qui vous touchera davantage, il se répète encore aujourd’hui:


LES PIRES INCRÉDULES PEUVENT DONC S’EN RENDRE COMPTE,

S’ILS Y TIENNENT.


Mais d’abord, qu’est-ce qu’un miracle? Vous répondez: «C’est quelque chose en dehors des règles générales, en contradiction flagrante avec les lois naturelles, qui ne puisse s’expliquer que par l’intervention d’une puissance supérieure, d’une force divine?»

Nous sommes d’accord. Je commence.

Dans le village de la Talaudière, commune de 3,000 âmes, habitait depuis plus de vingt ans un homme connu de tout le pays pour un joueur forcené. Quelle vie que la sienne!

Sans cesse au cabaret, les cartes à la main, jouant gros jeu, infatigable. Vous pouviez aller réveiller Célestin au milieu de la nuit, si c'était pour la partie, il descendait.

Il m’a montré lui-même sur la place Villeboeuf à St-Étienne, un café où il a joué deux nuits et un jour consécutifs, sans manger et sans dormir, emporté par la frénésie de la passion. Une autre fois, sa paie touchée, avec quelques camarades aussi possédés que lui, il n’attend pas d’être arrivé au cabaret pour tailler les cartes; on s’accroupit sur le talus d’un fossé; c’est l’hiver, la terre est couverte de neige, les doigts gèlent, qu’importe. On se met à jouer, la nuit vient, ils ne voient plus qu’avec peine, mais la lune va se lever, on continue... ils jouèrent ainsi toute la nuit avec de la neige jusqu’aux genoux, au clair de la lune... Le matin ils avaient les jambes ankylosées par le froid et ils rentrèrent chez eux en boitant.


Les sommes qu’il perdit ainsi, à combien s'élèvent-elles?

Il serait difficile de l’évaluer exactement, mais pas à moins de 20,000 francs (article publié en 1890), car il joua cinquante ans.

Cinquante années de cette vie atroce, cinquante années d’esclavage! Quand il rentrait chez lui, le plus souvent ayant tout perdu en quelques heures, devant les larmes de sa femme et de ses enfants, en présence du dénuement du foyer, il se faisait honte à lui-même; des pensées de suicide lui montaient au cerveau.

«Le diable me montrait les arbres, m’avoua-t-il, et il me disait
  : Pends-toi, misérable, et délivre au moins ta famille!».

Combien de bonnes résolutions ne prit-il pas? Il jetait alors les cartes au feu, résolu de briser avec cette vie horrible qui faisait son désespoir. Un jour se passait, puis le désir revenait, la fascination recommençait de plus en plus vive, puis la tentation, irrésistible... et il se jetait de nouveau à corps perdu dans cette existence agitée et fiévreuse.

Quand il n’avait plus d’argent, il empruntait. Plusieurs fois, ayant touché sa paie et celle de son camarade, il les jouait toutes les deux et il les perdait. Le lendemain, il fallait s’ingénier pour en rendre une. D'autres fois ses enfants, avertis de sa présence dans tel cabaret, venaient l'en arracher. Ils le prenaient sur leurs épaules et le mettaient de force au lit; ils l’y tenaient deux et trois heures.

«J'avais la ruse de faire semblant de dormir, m’écrit-il; quand ils étaient partis, je me levais et retournais jouer:


C’ÉTAIT LA PUISSANCE DE SATAN QUI ME TENAIT;

J’ÉTAIS SON ESCLAVE, L’ESCLAVE DU PÉCHÉ.»


Je transcris ici dans sa naïveté cette lettre que je viens de recevoir.

Depuis le jour où j'assistai aux réunions pour entendre l'Évangile, ce fut fini et «nettoyé complètement. Et bien mieux, on m'arracherait les yeux, qu'on ne me ferait pas jouer un sou. Tous les habitants de la Talaudière, crient au miracle, et moi-même, si quelqu'un m'avait prédit cette transformation, je m’en serais moqué comme d'une chose impossible. Maintenant, je suis le plus heureux du monde, car D'UN ESCLAVE QUE J'ÉTAIS, JE SUIS UN HOMME LIBRE:


DIEU A RETROUVÉ SA BREBIS QUI ÉTAIT PERDUE.


Il y a deux ans que ce frère est converti. Et je puis dire que sa fidélité ne s’est pas démentie. J’ai rarement vu un chrétien plus humble, plus dévoué, qui honore Dieu davantage.

À 54 ans il a appris à lire pour se nourrir lui-même de la parole de Dieu. Ce changement extraordinaire, on peut dire ce miracle de l’Évangile, a produit un réveil dans le pays; plusieurs ont été gagnés par cet exemple, et vous passeriez dans la Talaudière, cher lecteur, que les habitants vous parleraient comme d’un fait incompréhensible de la conversion de Célestin, le joueur de cinquante ans.


Mais l’histoire n’est pas finie, et un deuxième miracle s’est greffé sur le premier.

Sa femme, je n’ai pas besoin de vous dire si elle fut heureuse de cette transformation inattendue. Elle applaudit à la prédication de l'Évangile! qui lui rendait un mari laborieux, paisible. sobre, ami du foyer, mais il ne fallait pas lui parler de se convertira son tour!

Pour Célestin, à la bonne heure! mais elle, qu’avait-elle fait que souffrir toute sa vie!

Et c’est encore L’ÉVANGILE QUI LUI FIT COMPRENDRE QUE NOUS SOMMES TOUS COUPABLES, et que notre grand péché, ce n’est pas tant d’être un joueur, un ivrogne ou un voleur, que de ne pas servir et de ne pas aimer notre Père Céleste de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute notre pensée, de telle sorte que le mari et la femme...

ô nouveau prodige –, L’HOMME INDIGNE ET LA FEMME HONNÊTE, SE SONT HUMILIÉS ENSEMBLE AU PIED DE LA CROIX et y ont trouvé l’un et l'autre le pardon de leurs péchés et la paix de la conscience.

Lecteur, reconnais-tu la puissance de Dieu, et vaut-il la peine d’écouter l’Évangile?

Samuel Vincent.


Jésus libère, Jésus guérit 
Il peut le faire pour vous aussi.
De votre chaîne, de vos douleurs
Et de vos peines, Jésus est vainqueur.

(CCA133)


La pioche et la truelle N° 2 (1890)


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