À L’AGONIE
Je sais que des personnes parlent parfois très légèrement de la mort; je ne les entends jamais sans tristesse. Mais il y a des hommes qui vont plus loin et font une plaisanterie du passage de ce monde dans l’autre.
Le poète Byron en plaisantait beaucoup, mais quand la mort vint il tremblait d’horreur.
Un grand homme ayant rejeté Jésus-Christ s’écria à son dernier moment:
«Donnez-moi de la lumière, donnez-moi de la lumière!»
Oh! nous pouvons rire de la dernière heure, mais quand elle arrive et que la marée monte et que les vents mugissent et que les vagues nous entourent, notre orgueil nous abandonne.
Si familiers que nous puissions être avec des scènes de mort, quand même nous rassemblerions tout notre courage, nous aurons besoin alors de quelque chose de plus que nos forces naturelles.
Talmage.
(Traduit par C. Loew.)
* * *
Il
est
arraché de sa tente où il se croyait en sûreté, Il se traîne
vers le roi des épouvantements
(la mort).
Nul
des siens n’habite sa tente, Le soufre est répandu sur sa
demeure.
En
bas, ses racines se dessèchent; En haut, ses branches sont
coupées.
Sa
mémoire disparaît de la terre, Son nom n’est plus sur la
face des champs.
Il est poussé de la lumière dans les ténèbres, Il est chassé du monde.
La pioche et la truelle N° 2 (1890)
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